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Louis de Gonzague ou Saint Louis de Gonzague

mardi 14 novembre 2023, par lucien jallamion

Louis de Gonzague ou Saint Louis de Gonzague (1568-1591)

Étudiant jésuite mort au service des pestiférés à Rome

Fils, premier-né, de Ferdinand 1er Gonzague, seigneur puis marquis de Castiglione [1] et de Marta Tana de Santena, et l’aîné d’une famille de 10 enfants. Sa mère prend un soin particulier de son éducation religieuse.

En 1581, à l’âge de 13 ans, il devient page à la cour de Philippe II d’Espagne. La vie de cour, avec son luxe et laxisme moral, le laisse profondément insatisfait. Il s’impose déjà des pénitences pour se prémunir contre l’indolence des mœurs de la cour de Philippe II. Il souhaite un style de vie plus évangélique.

Sa vocation religieuse arrivant à maturité, le 2 novembre 1585 il renonce solennellement, en faveur de son frère cadet Rodolphe II de Castiglione, à ses droits héréditaires au marquisat de Mantoue [2] et part pour Rome. Son père, d’abord opposé à cette vocation religieuse, l’acceptera plus tard.

Par l’entremise du comte d’Olivarès, ambassadeur d’Espagne auprès du Saint-siège [3], il est présenté au pape Sixte Quint qui lui donne sa bénédiction le 23 novembre 1585. 2 jours plus tard, il entre au noviciat [4] de Saint-André du Quirinal [5].

À part quelques interruptions pour raison de santé ou de famille, Louis de Gonzague passe 6 ans à Rome. Il prononce ses premiers vœux le 25 novembre 1587 à l’âge de 19 ans, et commence ensuite au Collège romain [6] ses études universitaires où il est placé sous la direction spirituelle de Robert Bellarmin.

De par tradition familiale, il est habitué au commandement. Aussi, dans la vie religieuse il doit souvent lutter contre sa volonté propre dans l’obéissance religieuse qui lui est demandée. Au cours des années, comme tout autre étudiant jésuite, il exerce les fonctions de lecteur [7], et d’acolyte [8]. Le temps qui n’est pas pris par les études est passé dans la prière et les œuvres de charité.

En 1591, une épidémie de peste se déclarant à Rome, les jésuites du Collège romain se mettent au service des malades. Un témoin se souvient avoir vu Louis de Gonzague, surmontant un dégoût personnel, porter un pestiféré sur ses épaules pour le conduire à l’hôpital. Il est lui-même atteint par la peste et en meurt le 21 juin 1591, âgé de seulement 23 ans.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de Nominis.cef.fr : Vie de Saint Louis de Gonzague

Notes

[1] sous la République de Venise aujourd’hui, province de Lombardie en Italie

[2] Le duché de Mantoue était une principauté située en Lombardie, dans le nord de l’Italie actuelle, vassale du Saint Empire romain germanique. Créé en 1530 pour le marquis de Mantoue Frédéric II, le duché exista de 1530 à 1797. Le 2 avril 1707, les Autrichiens ont pris possession du duché, qui est passé ainsi de la Maison Gonzague, qui le gouvernait depuis sa création, aux Habsbourg, qui possédaient aussi le duché de Milan, et avec lequel il se trouvait en continuité territoriale.

[3] Le Saint-Siège ou Siège apostolique est une personne morale représentant le pape et la curie romaine. C’est un sujet de droit international qui entretient des relations diplomatiques avec les États et qui est membre d’organisations internationales ou y est représenté. Son existence remonte à celle de la papauté ainsi qu’à la structuration, à partir du 11ème siècle, de la curie romaine et d’une diplomatie pontificale. Celle-ci a d’abord été faite de relations diplomatiques entre le pape et les souverains, rois et empereurs, puis avec les États modernes à mesure de leur constitution dans l’histoire. Sur le plan du droit international, le Saint-Siège existe aujourd’hui comme « sujet de droit primaire » à l’égal des États, c’est-à-dire qu’il est reconnu par les États mais ne doit pas son existence à cette reconnaissance. L’existence du Saint-Siège est liée à la personne du pape et non pas à un territoire. Ainsi, le Saint-Siège est resté un sujet de droit international entre 1870, date de la fin des États pontificaux, et 1929, date de l’instauration de l’État du Vatican par les accords du Latran. Le Saint-Siège et le Vatican sont deux entités distinctes bien qu’elles aient l’une et l’autre le pape à leur tête. Le Vatican se compose du Saint-Siège, entité spirituelle et de l’État de la cité du Vatican, entité temporelle. Le lien entre ces deux entités est le pape, chef du spirituel et du temporel, disposant du pouvoir absolu (exécutif, législatif et judiciaire). Les représentants du Saint-Siège auprès des États et des organismes internationaux sont les nonces ou des délégués apostoliques.

[4] Dans toutes les traditions religieuses, occidentales, comme orientales y compris non chrétiennes le noviciat est une période d’initiation et de probation (incluant des « épreuves ») à la vie religieuse stable. Par extension, dans la tradition catholique, il a pris le sens canonique de lieu (bâtiment) où se fait cette initiation

[5] L’église Sant’Andrea al Quirinale (en français : Saint-André-du-Quirinal) est un édifice religieux catholique italien de style baroque situé sur la colline du Quirinal à Rome. Construite par Le Bernin durant la seconde moitié du 17ème siècle pour être l’oratoire du noviciat des jésuites, elle est considérée comme un des bijoux du baroque italien. Rattachée au noviciat des jésuites jusqu’en 1773, et de 1814 à 1870, elle est depuis 1925 à nouveau desservie par les jésuites.

[6] Le Collège romain est une institution d’enseignement fondée en 1551 à Rome par Ignace de Loyola, une dizaine d’années après la fondation de la Compagnie de Jésus. Ouverte comme école de grammaire, l’institution se développa rapidement et devint dès la fin du 16ème siècle une institution académique d’enseignement supérieur couvrant tous les champs du savoir scientifique et scolastique, et servant de scolasticat jésuite tout en étant université ecclésiastique. En hommage de reconnaissance au pape Grégoire XIII qui en fut un insigne bienfaiteur, le Collège romain prit plus tard le nom d’université grégorienne.

[7] Le lecteur est, dans plusieurs Églises chrétiennes, chargé principalement de lire à voix haute des extraits de l’Écriture lors de l’office. Il est aussi affecté à la garde des livres sacrés ; il peut diriger le chœur. Dans certaines paroisses, il assure l’ordonnance de l’office.

[8] L’acolyte ou servant d’autel, ou servant de messe, est, dans l’Église catholique, l’anglicanisme ou le luthéranisme, une personne dont la fonction est d’assister le prêtre et le diacre lors des célébrations liturgiques. S’agissant souvent d’enfants (à partir de 6-7 ans), on emploie traditionnellement le terme d’enfant de chœur.