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Nicandre de Colophon

dimanche 8 janvier 2023, par ljallamion

Nicandre de Colophon

Grammairien, poète et médecin grec, du 2ème siècle av. jc

Né à Claros [1] près de Colophon [2] en Ionie [3]. Il est l’auteur de nombreuses œuvres, tant en prose qu’en vers. Seules 2 d’entre elles, traitant de médecine et de pharmacie, ont été conservées : les Thériaques ( [4]), qui évoquent les blessures d’animaux venimeux et leurs remèdes, et les Alexipharmaques [5]), consacrés aux poisons et à leurs antidotes.

Les Thériaques [6] sont un poème comptant 958 hexamètres [7]). Le texte dans sa structure dénote non seulement une qualité de description mais pose les prémisses d’une analyse de type zoologique.

Les Alexipharmaques sont un poème de 630 vers hexamètres qui évoque les poisons et leurs antidotes. Ces écrits renferment une grande quantité d’erreurs ou de superstitions. De nombreuses espèces végétales, mais aussi animales, sont décrites. Il suit le travail du médecin Apollodorus.

Il connaît la toxicité du plomb et mentionne la céruse de plomb [8] parmi les poisons. Il décrit l’anémie induite par l’intoxication au plomb, ainsi que les coliques de plomb.

Il est également l’auteur de plusieurs autres poèmes, aujourd’hui perdus ou connus à l’état de fragments. Les Géorgiques et les Melissourgica sont des poèmes à sujet pastoral, dont on connaît d’importants fragments. Les Heteroeumena formaient une épopée mythologique. Les Aetolica étaient une histoire en prose de l’Étolie.

Nicandre a influencé plusieurs auteurs antiques postérieurs, en particulier des poètes latins. Ses Géorgiques et ses Melissourgica ont inspiré Virgile, notamment pour ses propres Géorgiques. Les Heteroeumena ont été utilisées par Ovide comme source pour ses Métamorphoses. Antoninus Liberalis se réfère aux Aetolica dans ses propres Métamorphoses. Nicandre est fréquemment cité par Pline l’Ancien et d’autres auteurs, mais son style est réputé lourd et obscur.

Il a été considéré par les auteurs antiques postérieurs comme l’un des 7 poètes de la Pléiade poétique [9] du 3ème siècle av. jc.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de histoire de Nicandre, Œuvres. Tome III : Les Alexipharmaques. Lieux parallèles du Livre XIII. Des Iatrica d’Aétius, texte établi, traduit et annoté par Jean-Marie Jacques, Paris, Les Belles Lettres, collection des Universités de France, 2007. (EAN 9782251005416)

Notes

[1] Claros, est une ville, important sanctuaire oraculaire dédié à Apollon sur le territoire de la cité de Colophon en Ionie (Asie Mineure).

[2] Colophon est une cité grecque d’Ionie (Asie mineure), située au nord-ouest d’Éphèse, dont le nom a donné naissance à un terme d’imprimerie. Elle se situe entre Lébédos et Éphèse. Les ruines de l’antique cité se trouvent aujourd’hui à Castro de Ghiaour-Keui, un village de mineurs d’İzmir.

[3] L’Ionie est une région du monde grec antique située à l’ouest de l’Asie mineure, entre Phocée et Milet. Elle correspond à la région située dans un rayon de 170 km autour de la ville actuelle d’Izmir. Elle emprunte son nom à Ion, ancêtre légendaire des peuples de cette région. C’est en Ionie que se sont développées les premières formes de science de la philosophie en Occident, chez les penseurs appelés Présocratiques. Les côtes ioniennes présentent beaucoup d’avantages économiques : de bons abris naturels facilitant l’établissement de ports pour le commerce avec des communications aisées vers l’arrière-pays, un climat agréable, des vallées ouvertes pour la culture des céréales et l’élevage des chevaux, des plateaux pour l’élevage des moutons, des collines pour les arbres fruitiers et les oliviers. Dans l’Antiquité, elle fédérait douze cités grecques, du continent et des îles : Chios, Éphèse, Érythrée, Clazomènes, Colophon, Lébédos, Milet, Myonte, Phocée, Priène, Samos et Téos. Halicarnasse les rejoignit après. Brillant foyer de la civilisation hellénique aux 7ème et 6ème siècle av. jc, elle appartient à une ensemble plus vaste appelé « Grèce d’Asie » ou « Grèce de l’Est ».

[4] Thériaka

[5] Alexipharmaka

[6] Il traite principalement de la question des blessures causées par les animaux venimeux ainsi que de leur traitement. Il décrit 12 espèces de serpents dont certaines sont parfaitement reconnaissables. Il décrit aussi des salamandres, des cantharides, des araignées, des scorpions, des papillons (dont il est le premier à signaler le pouvoir urticant de certaines espèces

[7] L’hexamètre dactylique est un mètre surtout utilisé en grec ancien et en latin. De nombreux poètes y ont eu recours dans différentes langues actuelles. La Renaissance a connu une très importante floraison de vers mesurés « à l’antique » en français, qui a produit de nombreux hexamètres.

[8] Le carbonate de plomb

[9] La Pléiade est le nom, emprunté à un amas d’étoiles, par lequel un groupe de poètes d’Alexandrie du 3ème siècle avant notre ère se fit connaître. Le Canon alexandrin y dénombre 7 membres, mais dont la liste varie selon les auteurs ; on y retrouve notamment : Apollonios de Rhodes, Aratos de Soles, Philiscos de Corcyre, Homère le Jeune, Lycophron, Nicandre de Colophon, Théocrite, Sosiphane de Syracuse, Alexandre d’Etolie ou Sosithée d’Alexandrie qui vécurent tous au temps de Ptolémée II Philadelphe.