Née à Bourg-en-Bresse [1] de Pierre de Joly de Choin, grand bailli [2] de Bourg-en-Bresse, et de Mlle d’Urre d’Aiguebonne* dont elle est le 16ème enfant.
Elle fut appelée à Versailles par sa tante, la comtesse de Bury. Comme sa parente, elle est devenue dame d’honneur de la princesse douairière de Conti Marie Anne de Bourbon, fille légitimée que le roi Louis XIV a de Mademoiselle de La Vallière.
Tout en devenant la maîtresse du Dauphin, Mademoiselle de Choin était l’amante du chevalier de Clermont-Chaste dont la princesse de Conti était également amoureuse. Les deux amants pensaient pouvoir manipuler à leur guise les 2 enfants du roi et accéder à travers eux au pouvoir lorsque le Dauphin monterait sur le trône. L’intrigue fut découverte, les amants séparés et le comte envoyé en garnison pendant que la princesse de Conti se séparait discrètement de sa dame d’honneur pour ne pas offusquer son frère en 1694.
Dès lors,le Dauphin, veuf depuis 1690, l’épousa en secret en 1695, sans lui conférer le titre de Dauphine. Bien qu’il ait lui aussi épousé sa maîtresse, le roi n’approuva pas cette union. Le Dauphin se retira dans son château de Meudon [3] où se forma la cabale de Meudon [4].
Madame de Choin, imitant sa belle-mère, la marquise de Maintenon, qui, à Versailles se comportait en reine, à Meudon se comporta en dauphine, recevant assise princes, ducs et diplomates.
Réputée l’une des femmes les plus laides de la Cour, selon la duchesse d’Orléans, tante du Dauphin, mais dotée d’une poitrine voluptueuse sur laquelle le prince jouait comme sur des timbales.
Après la mort du Dauphin, en 1711, elle se retira à Paris rue des Tournelles [5] pour y vivre modestement et se consacrer à des œuvres pieuses, avec une petite pension de 12 000 livres sur la cassette royale, et mourut en 1732, oubliée de tous mais universellement respectée pour ses vertus privées.