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L’histoire pour le plaisir

Judith de Nantes

lundi 18 avril 2022, par ljallamion

Judith de Nantes (morte en 1063)

Comtesse de Nantes de 1051 à 1063

Épouse d’Alain Canhiart elle est la fille de Judicaël de Nantes . Elle donne au comte au moins 5 enfants.

A deux reprises, au moins, Judith s’oppose à Onwen, la compagne de son beau-frère l’évêque de Quimper [1] Orscand car cette dernière avait refusé de se lever lors de l’entrée de la comtesse dans la cathédrale.

Elle obtient en réparation de l’offense subie des biens du siège épiscopal et de l’abbaye de Locmaria où elle décide avec son mari d’installer une communauté religieuse féminine dont sa fille pendra plus tard la tête.

Elle assiste enfin Alain Canhiart lors de la fondation de abbaye Sainte-Croix de Quimperlé [2] à la fin de la décennie 1040. En 1050 elle accompagne son beau-frère l’évêque à Verceil [3] où ce dernier participe à un Concile réunit par le pape Léon IX qu’elle rencontre le 1er septembre.

À la mort du neveu de son épouse, le jeune Mathias 1er de Nantes , fils unique de Budic de Nantes , Alain Canhiart réussit à prendre en mains le comté nantais au nom de son fils aîné Hoël de Cornouaille, malgré les prétentions du duc Conan II de Bretagne qui après avoir tenté de s’emparer de Nantes doit s’incliner en 1054.

Hoël, gouverne le comté de Nantes [4] au nom de sa mère à partir de cette date. Il scelle tout d’abord sa réconciliation avec Conan II de Bretagne en épousant sa sœur Havoise de Bretagne avant 1058. Il impose son frère puîné Guérech II de Cornouaille comme évêque de Nantes [5] en 1059 à la place d’ Airard de Nantes un clerc réformateur, abbé de Saint-Paul-hors-les-Murs qui avait été chassé par les nantais dès 1051.

Selon le Cartulaire de Quimperlé [6] Judith meurt le 27 février 1063 et est inhumée dans l’abbaye Saint-Guénolé de Landévennec [7].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Joëlle Quaghebeur, La Cornouaille du IXe siècle au XIIe siècle, Mémoire, pouvoirs, noblesse, Presses Universitaires Rennaises, 2002, (ISBN 2-86847-743-7)

Notes

[1] Le diocèse de Cornouaille ou diocèse de Quimper-Corentin, dans l’actuel Finistère, a existé depuis sa fondation au 6ème siècle par Corentin jusqu’en 1790. La loi sur la constitution civile du clergé, votée le 12 juillet 1790 par l’Assemblée nationale constituante instituait un diocèse par département. Amputé des paroisses situées dans les départements du Morbihan et des Côtes-du-Nord, le diocèse de Cornouaille sera uni à celui de Léon et à une partie de celui de Tréguier pour former le diocèse du Finistère, cette décision sera confirmée par le Concordat de 1801 qui entérinera l’existence de cette nouvelle circonscription sous le nom de diocèse de Quimper et Léon.

[2] L’abbaye Sainte-Croix de Quimperlé est une ancienne abbaye située dans la ville de Quimperlé dans le département du Finistère. Fondée en 1029 par Saint Gunthiern grâce à une donation du comte de Cornouaille Alain Canhiart, elle est une des abbayes puissantes de Bretagne, comprenant de nombreuses dépendances. Sa nef de plan centré inspirée du Saint-Sépulcre de Jérusalem est un exemple quasi-unique en Bretagne. L’abbaye est fermée lors de la Révolution.

[3] Verceil est une ville italienne, chef-lieu de la province du même nom dans la région du Piémont. La première université du monde financée par les deniers publics a été créée à Verceil en 1228. Aujourd’hui, la ville dispose d’une université de la littérature et la philosophie comme une partie de l’université du Piémont oriental et un campus satellite de l’École polytechnique de Turin.

[4] Le comté de Nantes faisait partie de la marche établie par les rois Francs à la frontière de la Bretagne indépendante. Durant la première moitié du 8ème siècle, les évêques de Nantes cumulèrent avec le titre de « Comte de Nantes ». Il fut conquis par Nominoë en 851 avec le traité d’Angers.

[5] Le diocèse de Nantes est une circonscription territoriale de l’Église catholique correspondant au département de la Loire-Atlantique. Le diocèse de Nantes faisait partie de l’Archidiocèse de Tours jusqu’en 2002. C’est un des neuf évêchés de la Bretagne historique (symbolisés par les 9 bandes du drapeau breton Gwen ha du) ; son territoire constituait le Pays nantais, lui-même correspondant approximativement à l’actuel département de la Loire-Atlantique.

[6] Le cartulaire de l’abbaye Sainte-Croix de Quimperlé, établissement créé à Quimperlé (actuel Finistère), est un ouvrage du 11ème siècle constitué de manuscrits portant sur toutes les transactions de l’abbaye avec ses donateurs, ses débiteurs et sur ses relations avec les autorités civiles et ducales.

[7] L’abbaye Saint-Guénolé de Landévennec est une abbaye située en la commune de Landévennec dans le département du Finistère. Elle est réputée avoir été fondée au 5ème siècle par saint Guénolé, ce qui en fait une des plus anciennes et plus importantes de Bretagne. L’historien Arthur Le Moyne de la Borderie l’a qualifiée de "Cœur de la Bretagne". Abandonnée en 1793 et ruinée dans les années 1810, elle est relevée par une nouvelle communauté monastique bénédictine en 1958, qui y construit de nouveaux bâtiments. Elle est affiliée à la congrégation de Subiaco.