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L’histoire pour le plaisir

Réginon de Prüm

lundi 20 décembre 2021, par ljallamion

Réginon de Prüm (842-915)

Chroniqueur et canoniste médiéval

Il naquit à Altrip [1] près de Spire [2]. Réginon fut instruit au monastère de Prüm [3], y devint moine et, en 892, juste après que le monastère fut mis à sac par les Danois, en fut nommé abbé.

En 899 cependant, il fut déchu de ce titre et partit à Trèves [4], où il fut nommé abbé de Saint-Martin. Il mourut en 915 et est enterré dans l’abbaye Saint-Maximin de Trèves [5].

Réginon a écrit une Chronique traitant de l’histoire du monde du commencement de l’ère chrétienne à 906, tout particulièrement en Lorraine et aux alentours. Il l’a dédiée à Adalbéron, évêque d’Augsbourg  [6]. Le premier livre qui va jusqu’en l’an 741 consiste principalement en extraits de Bède, de Paul Diacre et d’autres auteurs. La dernière partie du deuxième livre (741-906) est particulièrement intéressante, bien que la chronologie soit fautive et que l’auteur se soit principalement basé sur la tradition et les on-dit pour son information ; il a en effet également eu accès à des sources intéressantes, notamment d’origine bretonne. Le travail a été poursuivi à partir de 967 par un moine de Trèves, probablement Adalbert, archevêque de Magdebourg [7]. La chronique a été éditée pour la première fois à Mayence [8] en 1521.

Réginon de Prüm est également l’auteur d’une collection canonique systématique connue sous le nom“ De synodalibus causis”. Dans le canon Episcopi promulgué en 906, Réginon affirme que les femmes qui prétendent chevaucher la nuit avec les démons sont victimes d’illusions diaboliques.

Cette doctrine sera ensuite combattue par les ecclésiastiques qui persécuteront les sorcières aux 16ème siècle et 17ème siècle à partir du Malleus Maleficarum [9].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Réginon de Prüm/ Portail du Moyen Âge/ Catégories : Chroniqueur du Moyen Âge

Notes

[1] Altrip est une commune allemande de l’arrondissement de Rhin-Palatinat, située dans le Land de Rhénanie-Palatinat.

[2] Spire est une ville et un arrondissement au sud du Land de Rhénanie-Palatinat. Spire est une ancienne ville impériale, dont l’imposante cathédrale romane est l’un des monuments majeurs de l’art du Saint Empire romain. Cette cathédrale a été, pendant près de 300 ans, le lieu de sépulture de huit rois et empereurs allemands. Le 27 décembre 1146, Bernard de Clairvaux vient à Spire prêcher la deuxième croisade devant l’empereur Conrad III, qui, séduit par l’homme, se croise aussitôt.

[3] L’abbaye bénédictine de Prüm en Allemagne (Eifel) a été fondée par des moines d’Echternach sur des terres offertes en 721 par Bertrade l’Ancienne, mère de Caribert, père de Bertrade de Laon, épouse de Pépin le Bref. Ce monastère a été réédifié en 752 par le roi Pépin et son épouse Berthe au Grand Pied (mère de Charlemagne). L’abbaye disposait d’une vaste étendue de terres. Celles-ci allaient jusqu’en Bretagne, jusqu’au Taunus et jusqu’aux Pays-Bas. Plusieurs abbayes et cloîtres dépendaient de cette abbaye, notamment Revin en France dans les Ardennes, Güsten près de Juliers, à Bad Münstereifel et Altrip.

[4] Trèves est une ville et un arrondissement d’Allemagne, dans le Land de Rhénanie-Palatinat. La ville est située sur la Moselle. Cette ville, ancienne colonie romaine, est fondée à l’époque romaine, en l’an 16 av. jc sous le nom d’Augusta Treverorum, sur le site du chef-lieu d’un peuple gaulois, les Trévires. Le pont romain en pierre qui franchit la Moselle est édifié en 45 ap. jc, en remplacement d’un premier pont de bois : c’est le plus ancien pont d’Allemagne encore debout. Colonie romaine et place forte très importante dans la défense contre les « Barbares », elle est dotée d’une enceinte abritant la plus grande surface urbaine de Gaule. Grande métropole marchande à partir du 2ème siècle, devenue l’une des capitales de la Tétrarchie à la fin du 3ème siècle et siège d’un atelier monétaire impérial à partir de 294, Trèves est alors qualifiée de « seconde Rome » ou Roma Secunda. De l’époque romaine subsistent la Porta Nigra (porte noire), le plus grand édifice romain sur le sol allemand, une basilique, où siège un tétrarque (aujourd’hui une église protestante), les restes d’un amphithéâtre, ainsi que des ruines de thermes romains. Au début du 5ème siècle, au cours des invasions germaniques, Trèves est attaquée et pillée plusieurs fois par les Francs. Peu auparavant, la préfecture des Gaules est transférée de Trèves à Arles

[5] Saint-Maximin de Trèves est une abbaye bénédictine fondée à Trèves en Austrasie (actuellement Rhénanie-Palatinat en Allemagne) aux alentours du 4ème siècle. Elle fut à l’origine d’une réforme monastique qui se diffusa dans le Saint-Empire romain germanique.

[6] Augsbourg est une ville allemande située dans le Land de Bavière, en Souabe bavaroise, sur la Route romantique. Ville universitaire et industrielle, Augsbourg est le chef-lieu du district de Souabe (Regierungsbezirk Schwaben), de l’arrondissement d’Augsbourg (Landkreis) et le siège d’un diocèse catholique. Ses palais, ses églises et son hôtel de ville reflètent son âge d’or, lorsqu’elle était aux 15ème et 16ème siècles une ville de premier rang en Europe.

[7] L’archevêché de Magdebourg est un archevêché aujourd’hui disparu de l’Église catholique à l’intérieur du Saint Empire romain germanique. Il est situé le long de l’Elbe. Sa capitale était Magdebourg. Établi en l’an 968, l’archevêché est gouverné par des princes archevêques et sert aussi de point de départ des missions d’évangélisation vers les terres de l’Est. Il commença à être gouverné par des administrateurs en 1545. Certains d’entre eux furent luthériens. L’archevêché fut sécularisé et hérité par le Brandebourg Prusse en 1680 et remplacé par le duché de Magdebourg.

[8] Mayence fut, de 1619 à 1918, une forteresse et une ville de garnison. La présence des militaires et les fortifications étendues ont fortement marqué la vie des citoyens mayençais. En raison de sa position stratégiquement favorable, Mayence a joué un grand rôle dans le passé : d’un côté à l’autre de la frontière, on l’appelait le boulevard de la France ou das Bollwerk Deutschlands. La citadelle, une place forte érigée vers l’an 1619, fut transformée au cours des siècles en une véritable forteresse par les archevêques de Mayence. En particulier, Mayence fut successivement forteresse fédérale puis forteresse impériale. Plusieurs casernes et ouvrages de fortification subsistent encore aujourd’hui en ville. De nombreux noms de rue renvoient au passé de ville-forteresse. La citadelle de Mayence, principal vestige de la forteresse, est considérée comme un des édifices historiques importants de la métropole rhénane.

[9] Le Malleus Maleficarum (« Marteau des sorcières », c’est-à-dire marteau contre les sorcières), est un traité des dominicains Heinrich Kramer Institoris et Jacques Sprenger (Jacob Sprenger), ayant eu place de coauteur, publié à Strasbourg en 1486 ou 1487. Il connut de nombreuses rééditions. Ce texte est utilisé dans le cadre de la chasse aux sorcières qui débute au 15ème siècle en Europe.