Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Accueil du site > Histoire du 8ème siècle > Stéphanos III d’Ibérie

Stéphanos III d’Ibérie

dimanche 19 décembre 2021, par ljallamion

Stéphanos III d’Ibérie (mort en 786)

Prince de Djavakheti Calarzène-Prince-primat d’Ibérie de 780 à 786

Fils de Gouaram IV ou Gourgen II , prince de Djavakheti Calarzène [1], il est le petit-fils de Gouaram III d’Ibérie . Dernier représentant de la dynastie dite des Gouaramides [2], il succède à son père comme prince de Djavakheti et de Calarzène à une date inconnue.

Lorsqu’en 779/780 son oncle maternel Nersé d’Ibérie de la dynastie des Nersianides [3] est contraint de s’enfuir avec son épouse et ses enfants d’abord chez les Khazars [4] puis chez les Abkhazes [5], les Arabes le nomment prince-primat d’Ibérie sous la suzeraineté du Calife.

Stéphanos III est peut-être le jeune prince dont l’historien arménien Ghévond évoque le martyr en 786 sous le règne du calife Al-Hadi.

Selon Cyrille Toumanoff, le titre de prince–primat d’Ibérie disparaît avec lui. Et il n’est rétabli qu’au profit d’ Achot 1er d’Ibérie , le Bagratide [6] reconnu curopalate [7] et prince des Géorgiens en 813.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Cyrille Toumanoff, Les dynasties de la Caucasie chrétienne de l’Antiquité jusqu’au xixe siècle : Tables généalogiques et chronologiques, Rome, 1990

Notes

[1] La Djavakhétie, et son annexe la Calarzène, étaient des principautés géorgiennes situées au sud-ouest du Karthli. Après la suppression par les Perses sassanides de la royauté d’Ibérie en 580, elles sont gouvernées par une branche de la dynastie chosroïde d’Ibérie issue de Léon (vers 534), un fils du roi Vakhtang 1er Gourgasali et de sa seconde épouse byzantine, dite par les historiens modernes des Gouaramides. Les principautés furent acquises vers 780 par le prince bagratide Adarnasé 1er.

[2] Les Gouaramides ou la dynastie des Gouaramides est une branche cadette de l’antique maison royale d’Ibérie connue sous le nom de « Chosroïdes ». D’après Cyrille Toumanoff, les Gouaramides sont donc issus de la lignée de Gouaram ou Gorgénès 1er, petit-fils du roi Vakhtang 1er d’Ibérie par son épouse byzantine, qui aurait obtenu à titre héréditaire les principautés de Djavakhétie et Calarzène. Les Gouaramides règnent ensuite avec le titre de prince primat d’Ibérie pendant trois périodes (588-627, 684-748 et 779/780-786) comme vassaux de l’Empire byzantin ou du Calife arabe. Trois d’entre eux portent également le titre byzantin de curopalate. Les Gouaramides concluent des alliances matrimoniales avec les autres principales familles princières d’Ibérie, les Chosroïdes, les Nersianides et les Bagratides. Dans ce dernier cas, l’union de la fille de Gouaram III d’Ibérie avec le prince arménien Vasak réfugié en Ibérie est à l’origine de la dynastie nationale géorgienne des Bagrations.

[3] Les Nersianides ou princes Nersiani sont les membres d’une famille princière du haut Moyen Âge géorgien. Les princes de la famille Nersiani, que Cyrille Toumanoff désigne par le néologisme de « Nersianides », sont une famille féodale de la Géorgie médiévale dont l’ancêtre mythique Narsès apparaît à l’époque du règne de Vakhtang 1er d’Ibérie. Ils sont connus au 8ème siècle comme ducs dans le haut Karthli (Shida Karthli), et deux d’entre eux, Adarnassé et son fils Nersés, accèdent au rang de Prince-Primat d’Ibérie entre 748 et 780. Adarnassé III d’Ibérie, qui est un vassal de l’Empire byzantin, reçoit la haute dignité de curopalate. Cette famille est apparentée aux Gouaramides, et la fille d’Adarnassé épouse Gouaram IV d’Ibérie, le fils de Gouaram III d’Ibérie. Le second Prince-Primat de la famille des Nersiani, Nersés Ier d’Ibérie, qui est également vassal de Byzance jusqu’en 772, est déposé par les occupants arabes en 775 ; le titre de Prince-Primat est dévolu à son neveu Stéphanos III d’Ibérie, prince de Djavakhéti-Calarzène, de la famille des Gouaramides.

[4] Les Khazars étaient un peuple semi-nomade turc d’Asie centrale ; leur existence est attestée entre le 6ème et le 13ème siècle. Au 7ème siècle les Khazars s’établirent en Ciscaucasie aux abords de la mer Caspienne où ils fondèrent leur Khaganat ; une partie d’entre eux se convertirent alors au judaïsme qui devint religion d’État. À leur apogée, les Khazars, ainsi que leurs vassaux, contrôlaient un vaste territoire qui pourrait correspondre à ce que sont aujourd’hui le sud de la Russie, le Kazakhstan occidental, l’Ukraine orientale, la Crimée, l’est des Carpates, ainsi que plusieurs autres régions de Transcaucasie telles l’Azerbaïdjan et la Géorgie.

[5] Au 9ème siècle, l’Abasgie s’unit au royaume géorgien d’Iméréthie et prend le nom d’Abkhazie (Royaume d’Abkhazie). La faiblesse du roi Théodose III d’Abkhazie face aux nobles a achevé d’affaiblir le pays. L’eristavi (gouverneur) de Karthli, Ioané Marouchisdzé, s’allie alors avec la noblesse de l’Ibérie et de l’Abkhazie. Tous s’accordent sur le fait qu’il faut un nouveau roi puissant qui unifierait les deux pays. Le jeune Bagrat III, fils de Gourgen 1er, roi titulaire d’Ibérie, et de Gourandoukht, fille du roi Georges II d’Abkhazie, héritier de la famille Bagration, est investi des attributs royaux en 978. Bagrat III de Géorgie, devenu roi d’Abkhazie, commence à ce moment à mettre de l’ordre dans les affaires abkhazes, calme les nobles et se place en monarque loyal et honnête. Il réunit en 1010 les différents royaumes géorgiens pour former le premier royaume de Géorgie.

[6] La dynastie Bagratide, Bagratouni est une famille royale dont les branches dirigèrent de nombreux royaumes régionaux tels que les territoires arméniens de Ani, Lorri, Kars, Taron, et Tayk, ainsi que diverses principautés du royaume de Géorgie et dont les derniers membres s’illustrèrent dans l’histoire de l’Empire russe.

[7] La dignité de curopalate fut d’abord une fonction de la cour impériale byzantine avant de devenir l’un des titres les plus prestigieux du 6ème au 12ème siècle. Réservée aux membres de la famille impériale et à divers rois et princes du Caucase, elle finit par se déprécier et être reléguée à la fin des listes de préséance avant de tomber en désuétude sous les Paléologues. L’épouse d’un curopalate portait le titre de kouropalatissa.