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Al-Hâdî Mûsâ ibn al-Mahdî dit Al-Hadi

jeudi 11 avril 2019, par lucien jallamion

Al-Hâdî Mûsâ ibn al-Mahdî dit Al-Hadi (766-786)

Il succéda à son père Al-Mahdî comme calife abbasside [1] en 785 pour un règne très bref et son frère Hârûn ar-Rachid lui succéda en 786.

Al-Hâdî était l’aîné des fils du calife Al-Mahdî. Il avait été désigné comme successeur devant son frère al-Rachîd qui était le préféré de leur mère al-Khayzurân .

Au moment de la mort de leur père, Al-Hâdî était au Tabaristan [2] à faire la guerre contre le gouverneur local en rébellion, alors que son frère al-Rachîd était à Bagdad.

Al-Rachîd donna l’ordre de partir vers le Tabaristan pour remettre à al-Hâdî les insignes du califat. Les troupes stationnées à Bagdad refusèrent de prêter serment sur le nom d’Al-Hâdî si elles ne recevaient pas 2 ans de solde en cadeau.

Yaḥyā le barmécide [3] négocia est donna 18 mois de solde sur le champ. Al-Hâdî sembla très satisfait des initiatives de Yaḥyā.

C’est sous le règne de Hâdî que des lettrés auraient essayé d’écrire un livre aussi parfait que la Coran. Ayant échoué dans leur tentative le mythe de l’inimitabilité et de la perfection littéraire du Coran s’est trouvé conforté.

Sous son règne aussi s’est développée une contestation religieuse radicale professant le manichéisme [4]. Al-Mahdî en avait fait périr un certain nombre, al-Hâdî poursuivit les persécutions.

Il abandonna également la modération de son père à l’endroit des Alides [5]. Une révolte ʿalide à Médine [6] déboucha sur le massacre de Faḫḫ en 786. D’autres révoltes eurent lieu en Égypte et en Iraq au cours de son règne, mais la question principale resta celle de sa succession.

Il tenta d’obtenir de Hārūn, conseillé par Yaḥyā al-Barmakī, qu’il renonçât à son droit sur le trône. Celui-ci ayant refusé, il fut jeté en prison, et menacé d’un sort bien pire quand, en 786, al-Hādī mourut soudainement, laissant une réputation de dirigeant énergique et brutal. Sa seule réalisation durable fut peut-être l’amélioration des services financiers de l’administration centrale.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Janine Sourdel et Dominique Sourdel, Dictionnaire historique de l’islam, PUF, coll. « Quadrige », 2004, (ISBN 978-2-13-054536-1) (wiki Al-Hadi (Abbasside))

Notes

[1] Les Abbassides sont une dynastie arabe musulmane qui règne sur le califat abbasside de 750 à 1258. Le fondateur de la dynastie, Abû al-Abbâs As-Saffah, est un descendant d’un oncle de Mahomet, Al-Abbas ibn Abd al-Muttalib. Proclamé calife en 749, il met un terme au règne des Omeyyades en remportant une victoire décisive sur Marwan II à la bataille du Grand Zab, le 25 janvier 750. Après avoir atteint son apogée sous Hâroun ar-Rachîd, la puissance politique des Abbassides diminue, et ils finissent par n’exercer qu’un rôle purement religieux sous la tutelle des Bouyides au 10ème siècle, puis des Seldjoukides au 11ème siècle. Après la prise de Bagdad par les Mongols en 1258, une branche de la famille s’installe au Caire, où elle conserve le titre de calife sous la tutelle des sultans mamelouks jusqu’à la conquête de l’Égypte par l’Empire ottoman, en 1517.

[2] Le Tabarestan est une région ancienne d’Iran. Elle s’étendait du sud et sud-est de la mer Caspienne sur un territoire de 500 km de long sur 70 km de large. Elle correspond aux provinces actuelles de Mazandéran, Gilan, Golestan et au nord de la province Semnan ainsi qu’une petite région du Turkménistan

[3] Les Barmécides ou Barmakides ou Tadabòka appelés au Niger sont les membres d’une famille de la noblesse persane originaire de Balkh en Bactriane (au nord de l’Afghanistan). Cette famille de religieux bouddhistes devenus zoroastriens puis convertis à l’islam a fourni de nombreux vizirs aux califes abbassides. Les Barmakides avaient acquis une réputation remarquable de mécènes et sont considérés comme les principaux instigateurs de la brillante culture qui se développa alors à Bagdad.

[4] Le manichéisme est une religion, désormais très rare, dont le fondateur fut le perse Mani au 3ème siècle. C’est un syncrétisme du zoroastrisme, du bouddhisme et du christianisme ; les partisans de ce dernier le combattirent avec véhémence

[5] Alides est le nom donné aux descendants d’Ali, qu’ils soient descendants de Fatima fille de Mahomet ou des autres femmes d’Ali . Tous les descendants d’Ali sont membres de l’Ahl Al Bayt qu’ils soient Seyyed (descendant du prophète) ou non. Les dynasties alides se divisent en deux branches les Hasanides descendants de Hasan premier fils d’Ali et de son épouse Fatima, fille de Mahomet, et les Hoseynides descendants de Husayn leur second fils

[6] Médine est une ville d’Arabie saoudite, capitale de la province de Médine, située dans le Hedjaz. C’est là que vint s’installer en 622 à l’hégire le prophète de l’islam, Mahomet, après qu’il eut, selon le Coran, reçu l’ordre de Dieu de quitter La Mecque, ville distante de plus de 430 km. C’est aussi là qu’il mourut et fut enterré en 632. La ville abrite son tombeau dans la Masjid An Nabawi (mosquée du Prophète) ainsi que les premiers califes Abou Bakr et Omar, les autres personnes importantes de l’islam restant au cimetière Al-Baqi.