Il succéda à son père Al-Mahdî comme calife abbasside [1] en 785 pour un règne très bref et son frère Hârûn ar-Rachid lui succéda en 786.
Al-Hâdî était l’aîné des fils du calife Al-Mahdî. Il avait été désigné comme successeur devant son frère al-Rachîd qui était le préféré de leur mère al-Khayzurân .
Au moment de la mort de leur père, Al-Hâdî était au Tabaristan [2] à faire la guerre contre le gouverneur local en rébellion, alors que son frère al-Rachîd était à Bagdad.
Al-Rachîd donna l’ordre de partir vers le Tabaristan pour remettre à al-Hâdî les insignes du califat. Les troupes stationnées à Bagdad refusèrent de prêter serment sur le nom d’Al-Hâdî si elles ne recevaient pas 2 ans de solde en cadeau.
Yaḥyā le barmécide [3] négocia est donna 18 mois de solde sur le champ. Al-Hâdî sembla très satisfait des initiatives de Yaḥyā.
C’est sous le règne de Hâdî que des lettrés auraient essayé d’écrire un livre aussi parfait que la Coran. Ayant échoué dans leur tentative le mythe de l’inimitabilité et de la perfection littéraire du Coran s’est trouvé conforté.
Sous son règne aussi s’est développée une contestation religieuse radicale professant le manichéisme [4]. Al-Mahdî en avait fait périr un certain nombre, al-Hâdî poursuivit les persécutions.
Il abandonna également la modération de son père à l’endroit des Alides [5]. Une révolte ʿalide à Médine [6] déboucha sur le massacre de Faḫḫ en 786. D’autres révoltes eurent lieu en Égypte et en Iraq au cours de son règne, mais la question principale resta celle de sa succession.
Il tenta d’obtenir de Hārūn, conseillé par Yaḥyā al-Barmakī, qu’il renonçât à son droit sur le trône. Celui-ci ayant refusé, il fut jeté en prison, et menacé d’un sort bien pire quand, en 786, al-Hādī mourut soudainement, laissant une réputation de dirigeant énergique et brutal. Sa seule réalisation durable fut peut-être l’amélioration des services financiers de l’administration centrale.