Jean-Guillaume de Beaumont ou Guillaume III de Beaumont-Gâtinais (mort en 1257)
Maréchal de France
Fils d’Adam II de Beaumont-Gâtinais et d’Isabelle de Mauvoisin d’Aulnay [1], seigneur de Beaumont-du-Gâtinais [2] prend la dignité de Maréchal de France [3] avec une obligation de 230 livres tournois dont le roi Saint Louis avait répondu pour lui à Acre [4] au mois de juin 1250.
Guillaume a participé à la septième croisade [5] en Égypte en 1248. Après l’échec de la croisade en 1250, il accompagne le roi Louis IX à Acre, où il est employé au bureau d’un maréchal du roi.
Au conseil royal, il est de ceux qui se prononcent pour le maintien du roi en Terre sainte tant que des Croisés se trouveraient prisonniers en Égypte. Il entre ainsi en conflit avec son oncle Jean de Beaumont, Grand chambrier de France [6], qui plaidait pour un rapide retour du roi en France et traita Guillaume de rustre grossier devant l’assemblée des courtisans.
Finalement Guillaume vit sa position adoptée puisque la présence du roi en Orient fut prolongée jusqu’en 1254.
Notes
[1] Aulnay-sous-Bois est une commune française située dans le département de Seine-Saint-Denis
[2] Beaumont-du-Gâtinais est une commune française située dans le département de Seine-et-Marne. Le village s’appelait Beaumont-les-Bois en 1302.
[3] Depuis la création du titre, en 1185, il y a eu 342 maréchaux de France. L’office de maréchal n’est devenu militaire que depuis le début du 13ème siècle. À son origine, le maréchal de France n’a qu’un rôle d’intendance sur les chevaux du roi. Son office devient militaire au début du 13ème siècle, tout en étant subordonné au connétable. Le premier à porter le titre de maréchal du roi de France avec une fonction militaire était Albéric Clément, seigneur de Mez, désigné par Philippe Auguste, en 1185. Après l’abolition de l’office de connétable par Richelieu en 1624, les maréchaux deviennent les chefs suprêmes de l’armée. Parfois le roi crée une charge de maréchal général des camps et armées du roi, qu’il confie au plus prestigieux de ses maréchaux. Outre leurs fonctions militaires, les maréchaux ont aussi la responsabilité du maintien de l’ordre dans les campagnes, par l’intermédiaire des prévôts des maréchaux, d’où l’appellation de « maréchaussée » donnée à l’ancêtre de la gendarmerie. Jusqu’en 1793, date de l’abolition de cette charge, il y eut 263 maréchaux de France.
[4] Acre est une ville d’Israël, située au nord de la baie de Haïfa, sur un promontoire et dotée d’un port en eaux profondes. Acre est située à 152 km de Jérusalem et dépend administrativement du district nord. Cette ville côtière donne son nom à la plaine d’Acre qui comporte plusieurs villages. Son ancien port de commerce florissant dans l’Antiquité, est devenu une zone de pêche et de plaisance de moindre importance. Elle devient au 13ème siècle la capitale du Royaume de Jérusalem et le principal port de Terre sainte.
[5] La septième croisade est la première des deux croisades entreprises sous la direction du roi Louis IX. Décidée par le roi en 1244, elle quitte le royaume de France en 1248 et aborde l’Égypte en 1249. Vaincue par les maladies, l’armée ne retrouve sa liberté qu’en 1250, et le roi de France passe les quatre années suivantes à mettre le royaume de Jérusalem en état de se défendre contre les Mamelouks. La croisade prend fin en 1254 avec le retour du roi en France après la mort de Blanche de Castille, sa mère qui assurait la régence du royaume pendant son absence.
[6] Le Grand chambrier de France était l’un des grands officiers de la couronne de France pendant l’ancien Régime. Il s’agissait de l’une des charges conférant la noblesse héréditaire au premier degré dès le jour de l’entrée en fonction. Le grand chambrier était le chef de la chambre du roi. Sous les premiers Capétiens, le grand chambrier gérait le Trésor royal (ou Trésor du roi) avec le grand bouteiller, avant que la chambre des comptes, créée par Philippe IV le Bel et le Surintendant des Finances, apparu en 1311, ne viennent les suppléer dans cette fonction. Cet officier possédait une des cinq grandes charges de la couronne. Il était non seulement distingué du grand chambellan, mais il lui était, en quelque manière, supérieur par l’étendue de son pouvoir. Il signait les chartes et autres lettres importantes. Pendant longtemps, il précéda le connétable, et il jugeait avec les pairs de France. François 1er supprime cette dignité en 1545 au profit de celle de Gentilhomme de la Chambre