Esclave turc [1] de la tribu des Ilbarî, il est vendu à Shams ud-Dîn Îltutmish et fait partie du corps des 40 officiers turcs d’origine esclave créé par ce dernier, les “cihilgani”.
Il est nommé nâ’ib [2] par le sultan Nâsir ud-Dîn Mahmûd en 1249 puis épouse sa fille et exerce la réalité du pouvoir. Il parvient à éviter la désintégration de l’empire et réorganise l’administration.
À la mort de Nâsir sans héritier, il devient sultan. Pendant son règne propre, il est confronté à plusieurs menaces : les complots de la noblesse turque, l’agitation des Hindous et les raids des Mongols.
Pour résoudre le problème des intrigues entre les différentes factions de maliks [3], il impose une discipline stricte doublée d’une grande austérité : la prosternation devient obligatoire et le sultan est considéré comme l’ombre de Dieu sur la terre et comme un souverain divinement guidé.
Balbân n’hésite pas à faire assassiner les nobles les plus récalcitrants à son autorité. Il parvient également à réprimer l’insurrection des Mewatis, ainsi que le soulèvement des Rajputs [4] hindous du Doab. À cette époque, plusieurs raids des Mongols contre Lahore [5] sont repoussés en 1271 et 1279.
Un ensemble de fortification est construit pour stopper leur avance. Balbân doit intervenir contre les tentations séparatistes du Bengale [6] en 1280 et place son second fils Nasiruddin Bughra Khan comme gouverneur de cette province.
En 1285, un nouveau raid mongol est arrêté sur les rives de l’Indus [7] par le fils aîné et préféré du sultan, Muhammad Shâh.
Victorieux, il est tué dans la bataille. À la mort de Balbân en 1287, ses successeurs, souvent manipulés par des factions de maliks, se disputent son héritage.
En 1290, le turc iranisé Jalâl ud-Dîn Fîrûz Khaljî s’empare du pouvoir et fonde la dynastie des Khaljî [8].