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Ghiyâs ud-Dîn Balbân dit Balbân

samedi 14 août 2021, par lucien jallamion

Ghiyâs ud-Dîn Balbân dit Balbân (1200-1287)

Sultan de Delhi de la dynastie des esclaves de 1266 à sa mort

Esclave turc [1] de la tribu des Ilbarî, il est vendu à Shams ud-Dîn Îltutmish et fait partie du corps des 40 officiers turcs d’origine esclave créé par ce dernier, les “cihilgani”.

Il est nommé nâ’ib [2] par le sultan Nâsir ud-Dîn Mahmûd en 1249 puis épouse sa fille et exerce la réalité du pouvoir. Il parvient à éviter la désintégration de l’empire et réorganise l’administration.

À la mort de Nâsir sans héritier, il devient sultan. Pendant son règne propre, il est confronté à plusieurs menaces : les complots de la noblesse turque, l’agitation des Hindous et les raids des Mongols.

Pour résoudre le problème des intrigues entre les différentes factions de maliks [3], il impose une discipline stricte doublée d’une grande austérité : la prosternation devient obligatoire et le sultan est considéré comme l’ombre de Dieu sur la terre et comme un souverain divinement guidé.

Balbân n’hésite pas à faire assassiner les nobles les plus récalcitrants à son autorité. Il parvient également à réprimer l’insurrection des Mewatis, ainsi que le soulèvement des Rajputs [4] hindous du Doab. À cette époque, plusieurs raids des Mongols contre Lahore [5] sont repoussés en 1271 et 1279.

Un ensemble de fortification est construit pour stopper leur avance. Balbân doit intervenir contre les tentations séparatistes du Bengale [6] en 1280 et place son second fils Nasiruddin Bughra Khan comme gouverneur de cette province.

En 1285, un nouveau raid mongol est arrêté sur les rives de l’Indus [7] par le fils aîné et préféré du sultan, Muhammad Shâh.

Victorieux, il est tué dans la bataille. À la mort de Balbân en 1287, ses successeurs, souvent manipulés par des factions de maliks, se disputent son héritage.

En 1290, le turc iranisé Jalâl ud-Dîn Fîrûz Khaljî s’empare du pouvoir et fonde la dynastie des Khaljî [8].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité, issu du dictionnaire d’histoire universelle, le petit mourre édition Bordas 2004 p 126/ article dans History of Delhi Sultanate, par M.H. Syed Publié par Anmol Publications PVT. LTD., 2004 (ISBN 81-261-1830-X et 978-81-261-1830-4)

Notes

[1] La dynastie des esclaves, ou dynastie ilbarîde, du nom de la tribu turque des Ilbarî, connue aussi sous le nom de dynastie des Ghulâms ou des Mamlûks (esclaves), dirige le sultanat de Delhi en Inde de 1206 à 1290.

[2] régent

[3] esclaves

[4] Les Rajputs (« fils de prince » de raja, prince, et putra, fils) forment la majorité des habitants du Rajasthan, autrefois le Rajputana, et une partie de celle du Gujarat et du Penjab.

[5] Lahore est une ville du Pakistan située sur la rivière Ravi, affluent de l’Indus. Capitale de la province du Pendjab, elle est un grand centre universitaire et culturel et elle dispose de la plus grande mosquée d’Asie, Moyen-Orient exclu, la mosquée Royale. On ne connaît précisément l’histoire de la ville qu’à partir de 1021, lorsque les Ghaznévides conquirent le Pendjab. Lahore devint alors un centre islamique important. Après avoir subi des périodes de troubles avec, notamment, les pillages des hordes de Gengis Khan et sa destruction en 1398, Lahore connut son apogée durant l’Empire moghol, fondé par Bâbur en 1526.

[6] Le Bengale désigne aujourd’hui une zone géographique de l’est du sous-continent indien partagée entre l’Inde et le Bangladesh. Le nom de Bengale n’a pas recouvert exactement la même zone au fil des siècles. Cette zone recoupe également plus ou moins l’aire de distribution de la langue bengali. Au total, le Bengale historique couvre une superficie d’environ 250 000 kilomètres carrés, et de nos jours, l’État du Bangladesh recouvre plus de 50 % de la superficie du Bengale historique.

[7] L’Indus connu sous le nom de Sindh ou Sindhu dans l’Antiquité est un fleuve d’Asie qui a donné son nom à l’Inde. Il coule depuis l’Himalaya en direction du sud-ouest et se jette dans la mer d’Arabie. L’Indus fait partie des sept rivières sacrées de l’Inde.

[8] La dynastie des Khaldjî est une dynastie turco-afghane qui a régné sur le sultanat de Delhi dans le nord de l’Inde entre 1290 et 1320. Elle succède à la dynastie des esclaves et est suivie par la dynastie des Tughlûq.