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Léon Phocas dit le Jeune

dimanche 30 mai 2021, par lucien jallamion

Léon Phocas dit le Jeune (915/920-après 971)

Général de l’Empire byzantin [1], frère cadet de l’empereur Nicéphore Phocas. Il fut ministre pendant le règne de son frère avant d’être évincé par le nouvel empereur Jean Tzimiskès en 969.

Léon est le plus jeune fils du général Bardas Phocas l’Ancien. Il obtient un premier commandement dans les armées de l’Est sous le règne de Constantin VII. En 945, il est nommé stratège [2] du thème de Cappadoce [3] et environ 10 ans plus tard, stratège de celui du plus prestigieux thème des Anatoliques [4].

Sous Romain II, il est nommé domestique des scholes de l’Ouest [5] et élevé au rang de magistros [6].

Alors que son frère aîné Nicéphore mène une expédition en Crète [7], Léon le remplace sur le front de l’est. L’émir d’Alep [8] Ali Sayf al-Dawla profitant de la faiblesse relative de l’Empire byzantin, ses principales forces terrestres étant immobilisées au siège de Candie [9], décide de mener une expédition en Asie Mineure [10].

C’est lors de cette campagne que Léon prouve tout son talent militaire. Plutôt que d’essayer de poursuivre l’armée de l’émir avec une armée fatiguée, il attend le retour des armées arabes ralenties par le butin et les nombreux prisonniers. Les Byzantins tendent une embuscade dans un défilé rocheux. Seul l’émir parvient à s’échapper avec une centaine d’hommes. Léon est alors rejoint par son frère Nicéphore, victorieux, et tous deux entreprennent la conquête de l’émirat d’Alep*.

De retour à l’Ouest, il rejoint Nicéphore, rappelé par l’impératrice Théophano Anastaso , en 963 à Chrysopolis [11] à la mort de Romain II dont la mort suspecte et les rumeurs laissent entendre qu’elle l’aurait empoisonné. Le parakimomène [12] de l’empereur, Joseph Bringas , complotant contre l’impératrice tente de prendre en otage leur père Bardas Phocas, lorsqu’il apprend l’arrivée imminente des deux généraux, mais celui-ci s’échappe et se réfugie dans Sainte-Sophie [13], poursuivi par plusieurs hommes d’armes de Bringas, en pleine messe du dimanche. Le peuple protégeant le vieux général, ouvre les portes de la ville aux deux frères.

Sous le règne de Nicéphore II, il est nommé “kouropalates” jusqu’à l’assassinat de son frère et la prise de pouvoir de Jean Tzimiskès en 969. En 970, il mène en vain une révolte puis une autre en 971. Il est alors condamné à mort puis gracié mais exilé sur l’île de Prote [14] où il devait être énucléé, mais l’empereur en secret aurait demandé d’écarter le fer rougi par le feu.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Léon Phocas le Jeune/ Portail du monde byzantin/ Personnalité militaire byzantine

Notes

[1] L’Empire byzantin ou Empire romain d’Orient désigne l’État apparu vers le 4ème siècle dans la partie orientale de l’Empire romain, au moment où celui-ci se divise progressivement en deux. L’Empire byzantin se caractérise par sa longévité. Il puise ses origines dans la fondation même de Rome, et la datation de ses débuts change selon les critères choisis par chaque historien. La fondation de Constantinople, sa capitale, par Constantin 1er en 330, autant que la division d’un Empire romain de plus en plus difficile à gouverner et qui devient définitive en 395, sont parfois citées. Quoi qu’il en soit, plus dynamique qu’un monde romain occidental brisé par les invasions barbares, l’Empire d’Orient s’affirme progressivement comme une construction politique originale. Indubitablement romain, cet Empire est aussi chrétien et de langue principalement grecque. À la frontière entre l’Orient et l’Occident, mêlant des éléments provenant directement de l’Antiquité avec des aspects innovants dans un Moyen Âge parfois décrit comme grec, il devient le siège d’une culture originale qui déborde bien au-delà de ses frontières, lesquelles sont constamment assaillies par des peuples nouveaux. Tenant d’un universalisme romain, il parvient à s’étendre sous Justinien (empereur de 527 à 565), retrouvant une partie des antiques frontières impériales, avant de connaître une profonde rétractation. C’est à partir du 7ème siècle que de profonds bouleversements frappent l’Empire byzantin. Contraint de s’adapter à un monde nouveau dans lequel son autorité universelle est contestée, il rénove ses structures et parvient, au terme d’une crise iconoclaste, à connaître une nouvelle vague d’expansion qui atteint son apogée sous Basile II (qui règne de 976 à 1025). Les guerres civiles autant que l’apparition de nouvelles menaces forcent l’Empire à se transformer à nouveau sous l’impulsion des Comnènes avant d’être disloqué par la quatrième croisade lorsque les croisés s’emparent de Constantinople en 1204. S’il renaît en 1261, c’est sous une forme affaiblie qui ne peut résister aux envahisseurs ottomans et à la concurrence économique des républiques italiennes (Gênes et Venise). La chute de Constantinople en 1453 marque sa fin.

[2] Un stratège est un membre du pouvoir exécutif d’une cité grecque, qu’il soit élu ou coopté. Il est utilisé en grec pour désigner un militaire général. Dans le monde hellénistique et l’Empire Byzantin, le terme a également été utilisé pour décrire un gouverneur militaire. Dans la Grèce contemporaine (19ème siècle jusqu’à nos jours), le stratège est un général et a le rang d’officier le plus élevé.

[3] Le thème de Cappadoce est un thème de l’Empire byzantin comprenant la partie méridionale de la région du même nom. Établi au début du 9ème siècle, il subsiste jusqu’à la fin du 11ème siècle.

[4] Les Anatoliques ou le thème des Anatoliques sont un thème de l’Empire byzantin situé en Asie Mineure (Turquie actuelle). Après la division de l’Opsikion au milieu du 8ème siècle, il devient le plus important des thèmes de l’empire.

[5] c’est-à-dire commandant des armées de l’Ouest (les Balkans)

[6] Le magister officiorum ou maître des offices est un haut fonctionnaire romain de l’époque du Bas-Empire. Sous l’Empire byzantin, il devient une dignité, le magistros, avant de disparaître au 12ème siècle.

[7] La Crète, est une île grecque, autrefois appelée « île de Candie ». Cinquième île de la mer Méditerranée en superficie, elle est rattachée en 1913 à la Grèce

[8] Alep est une ville de Syrie, chef-lieu du gouvernorat d’Alep, le gouvernorat de Syrie le plus peuplé, situé dans le Nord-Ouest du pays. Pendant des siècles, Alep a été la ville la plus grande de la région syrienne et la troisième plus grande ville de l’Empire ottoman

[9] Candie ou Megálo Kástro, est une ville grecque située sur la côte nord, au centre de l’île de Crète. Elle est le chef-lieu du dème d’Héraklion, du district régional d’Héraklion, et la capitale de la périphérie de Crète, mais aussi celle du diocèse décentralisé du même nom.

[10] L’Anatolie ou Asie Mineure est la péninsule située à l’extrémité occidentale de l’Asie. Dans le sens géographique strict, elle regroupe les terres situées à l’ouest d’une ligne Çoruh-Oronte, entre la Méditerranée, la mer de Marmara et la mer Noire, mais aujourd’hui elle désigne couramment toute la partie asiatique de la Turquie

[11] Üsküdar est un des trente-neuf districts de la ville d’Istanbul en Turquie, situé sur la rive asiatique, autrefois connu sous le nom de Scutari. Un de ses emblèmes est la tour de Léandre, Kız kulesi, littéralement, tour ou donjon (kule) de la (des) fille(s) (kız). Il jouxte le district de Kadiköy.

[12] Parakimomène était un titre porté par un haut dignitaire du palais des empereurs byzantins. Il était conféré par édit impérial, c’est-à-dire que le titulaire était révocable au gré du souverain. C’était l’une des 10 charges palatiales par édit, et la plus haute, qui étaient tout spécialement réservées aux eunuques. C’était un responsable chargé tout particulièrement d’assurer la protection du souverain pendant la nuit (portant d’ailleurs une arme), et en qui celui-ci devait avoir toute confiance. À partir du 9ème siècle, plusieurs titulaires de cette charge jouèrent un rôle politique de premier plan.

[13] Ancienne église chrétienne de Constantinople du vie siècle, devenue une mosquée au 15ème siècle sous l’impulsion du sultan Mehmet II. Elle est édifiée sur la péninsule historique d’Istanbul. Depuis 1934, elle n’est plus un lieu de culte mais un musée, puis par décret en 2020 de nouveau une mosquée

[14] Kınalıada (Proti, ou Prote) est une des neuf îles constituant l’archipel des Îles des Princes (Adalar en turc, un des trente-neuf districts d’Istanbul), dans la mer de Marmara, en Turquie. C’est l’île la plus proche de la rive européenne d’Istanbul, à seulement une heure de ferry de Sirkeci. Les îles Vordonis se trouvent à mi-chemin entre la côte et l’île de Kınalıada. L’île abritait un monastère pendant la période byzantine et servit de lieu d’exil, comme d’autres Îles des Princes.