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L’histoire pour le plaisir

Romain II

vendredi 9 avril 2021, par ljallamion

Romain II (939-963)

Empereur byzantin ayant régné de 959 à 963

Fils de Constantin VII et d’Hélène Lécapène. Né dans la pourpre à l’instar de son père, les historiens affirment qu’il possède son charme et ses manières. Il épouse d’abord en 944 Eudoxie, qui semble être une des filles illégitimes d’Hugues d’Arles.

Veuf, il dédaigne la fiancée choisie par son père pour épouser la fille d’un aubergiste du Péloponnèse [1], Théophano Anastaso . Née en 941, celle-ci prend un important ascendant sur Romain et commence son règne en écartant sa belle-mère, reléguée dans une aile du Palais Sacré, et ses belles-sœurs, contraintes de prendre le voile.

Sous l’influence de sa femme, Romain confie à Joseph Bringas les fonctions de chambellan [2], lui conférant ainsi le pouvoir de diriger les affaires.

Dès son avènement le 10 novembre 959, il organise une ambitieuse expédition militaire en Crète [3] à laquelle participent des mercenaires russes et varègues [4] et dont il confie le commandement à Nicéphore Phocas, futur empereur Nicéphore II Phocas . La flotte prend la mer en juin 960 et les Byzantins [5] occupent Candie [6] le 7 mars 961.

Pendant ce temps, Léon Phocas, commandant de l’armée de l’Est, doit faire face à l’émir de Mossoul [7], Ali Sayf al-Dawla qui, en 944, s’est emparé d’Alep [8]. En novembre 960, Léon parvient à décimer l’armée arabe en l’attirant dans un défilé rocheux et en la faisant écraser sous les rochers.

À partir de 962 l’armée byzantine, dirigée par les frères Phocas, reprend de nombreuses villes de Cilicie [9] puis finalement Alep.

Romain II meurt subitement le 15 mars 963 à Constantinople [10] et la rumeur accuse immédiatement l’impératrice Théophano de l’avoir empoisonné, sans véritable preuves.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Jean Skylitzès, Empereurs de Constantinople, « Synopsis Historiôn » traduit par Bernard Flusin et annoté pat Jean-Claude Cheynet, éditions P. Lethilleux, Paris, 2003 (ISBN 2283604591), « Romain le Jeune »

Notes

[1] Le Péloponnèse est une péninsule grecque, qui couvre 21 379 km². Elle a donné son nom à la périphérie du même nom qui couvre une part importante de la péninsule, regroupant cinq des sept nomes modernes qui la divisent. Seuls deux nomes (l’Achaïe et l’Élide) situés au nord-ouest de celle-ci sont rattachés à la périphérie de Grèce-Occidentale.

[2] Un chambellan ou chambrier est un gentilhomme chargé du service de la chambre d’un monarque ou d’un prince, à la cour duquel il vit.

[3] La Crète, est une île grecque, autrefois appelée « île de Candie ». Cinquième île de la mer Méditerranée en superficie, elle est rattachée en 1913 à la Grèce

[4] La garde varangienne ou garde varègue formait un corps d’élite de l’armée byzantine. Les Varègues apparurent dans le monde byzantin en 839 quand l’empereur Théophile négocia avec eux pour obtenir quelques mercenaires pour son armée. Bien que les Rus’ eussent le plus souvent des relations pacifiques avec les Byzantins, les raids varègues depuis le nord n’étaient pas rares. Ces attaques eurent lieu en 860, 907, 911, 941, 945, 971 et finalement en 1043. Ces raids n’eurent d’autre succès qu’une renégociation des traités de commerce ; militairement, les Varègues étaient toujours vaincus par l’armée de Constantinople, qui utilisait le feu grégeois. La classe gouvernante des deux villes-États puissantes de Novgorod et Kiev finit par devenir varègue, et les Byzantins purent bientôt acheter les services d’une force mercenaire officielle, qui devint la garde varègue. Ceci advint en 988, quand le prince de Kiev, Vladimir 1er se convertit à l’orthodoxie. En échange de la main de la sœur de Basile II, Anne, Vladimir donna 6 000 Varègues comme garde personnelle. Cette unité, s’ajoutant à la liste des tagmata, fut l’un des éléments les plus efficaces et loyaux de l’armée byzantine, comme le rapporte la chronique d’Anne Comnène pendant le règne de son père Alexis 1er.

[5] L’Empire byzantin ou Empire romain d’Orient désigne l’État apparu vers le 4ème siècle dans la partie orientale de l’Empire romain, au moment où celui-ci se divise progressivement en deux. L’Empire byzantin se caractérise par sa longévité. Il puise ses origines dans la fondation même de Rome, et la datation de ses débuts change selon les critères choisis par chaque historien. La fondation de Constantinople, sa capitale, par Constantin 1er en 330, autant que la division d’un Empire romain de plus en plus difficile à gouverner et qui devient définitive en 395, sont parfois citées. Quoi qu’il en soit, plus dynamique qu’un monde romain occidental brisé par les invasions barbares, l’Empire d’Orient s’affirme progressivement comme une construction politique originale. Indubitablement romain, cet Empire est aussi chrétien et de langue principalement grecque. À la frontière entre l’Orient et l’Occident, mêlant des éléments provenant directement de l’Antiquité avec des aspects innovants dans un Moyen Âge parfois décrit comme grec, il devient le siège d’une culture originale qui déborde bien au-delà de ses frontières, lesquelles sont constamment assaillies par des peuples nouveaux. Tenant d’un universalisme romain, il parvient à s’étendre sous Justinien (empereur de 527 à 565), retrouvant une partie des antiques frontières impériales, avant de connaître une profonde rétractation. C’est à partir du 7ème siècle que de profonds bouleversements frappent l’Empire byzantin. Contraint de s’adapter à un monde nouveau dans lequel son autorité universelle est contestée, il rénove ses structures et parvient, au terme d’une crise iconoclaste, à connaître une nouvelle vague d’expansion qui atteint son apogée sous Basile II (qui règne de 976 à 1025). Les guerres civiles autant que l’apparition de nouvelles menaces forcent l’Empire à se transformer à nouveau sous l’impulsion des Comnènes avant d’être disloqué par la quatrième croisade lorsque les croisés s’emparent de Constantinople en 1204. S’il renaît en 1261, c’est sous une forme affaiblie qui ne peut résister aux envahisseurs ottomans et à la concurrence économique des républiques italiennes (Gênes et Venise). La chute de Constantinople en 1453 marque sa fin.

[6] Héraklion ou aussi Candie est une ville grecque située sur la côte nord, au centre de l’île de Crète. Elle est le chef-lieu du dème d’Héraklion, du district régional d’Héraklion, et la capitale de la périphérie de Crète, mais aussi celle du diocèse décentralisé du même nom.

[7] Mossoul est une ville du nord de l’Irak, chef-lieu de la province de Ninive, en Haute mésopotamie. Appartenant de jure à l’Irak, Mossoul est située sur les ruines de Ninive. C’est la ville qui lui a succédé comme métropole régionale à l’époque chrétienne. Elle est alors d’obédience nestorienne et abrite les tombes de plusieurs évangélisateurs. Prise en 641 par les Arabes, elle devient le principal pôle commercial de la région en raison de son emplacement, au carrefour des routes de caravanes entre la Syrie et la Perse. C’est à cette époque qu’elle devient réputée pour ses tissus fins de coton, les mousselines, ainsi que pour son marbre. Au 10ème siècle, l’émirat de Mossoul acquiert une quasi-indépendance avant de devenir au 11ème siècle la capitale d’un État seldjoukide. Au 13ème siècle, elle est conquise et pillée par les Mongols. En 1262, elle passe sous domination perse, puis ottomane.

[8] Alep est une ville de Syrie, chef-lieu du gouvernorat d’Alep, le gouvernorat de Syrie le plus peuplé, situé dans le Nord-Ouest du pays. Pendant des siècles, Alep a été la ville la plus grande de la région syrienne et la troisième plus grande ville de l’Empire ottoman

[9] La Cilicie est une région historique d’Anatolie méridionale et une ancienne province romaine située aujourd’hui en Turquie. Elle était bordée au nord par la Cappadoce et la Lycaonie, à l’ouest par la Pisidie et la Pamphylie, au sud par la mer Méditerranée et au sud-est par la Syrie. Elle correspond approximativement aujourd’hui à la province turque d’Adana, une région comprise entre les monts Taurus, les monts Amanos et la Méditerranée.

[10] Constantinople est l’appellation ancienne et historique de l’actuelle ville d’Istanbul en Turquie (du 11 mai 330 au 28 mars 1930). Son nom originel, Byzance, n’était plus en usage à l’époque de l’Empire, mais a été repris depuis le 16ème siècle par les historiens modernes.