Caius Claudius Pulcher (consul en 177 av. jc)
Sénateur romain du 2ème siècle av. jc
Fils d’Appius Claudius Pulcher, qui est consul en 212 av. jc. Il a deux frères : Appius Claudius Pulcher et Publius Claudius Pulcher.
Il devient augure [1] en 195 av. jc, préteur [2] en 180 av. jc puis est élu au consulat en 177 av. jc, date à laquelle il combat les Istriens [3] mais doit rentrer bredouille à Rome car il se serait plus occupé de grandes et fastueuses cérémonies en Istrie plutôt que des batailles.
Toutefois, il repart pour l’Istrie et, plus sérieusement, il combat les Istriens et les vainc puis reprend Mutina [4] aux Ligures [5] d’Italie.
Après son consulat, en 169 av. jc, il devient censeur [6] avec Tiberius Sempronius Gracchus dit l’Ancien, qui est également co-consul en 177 av. jc avec lui.
Il est envoyé par la suite en 167 av. jc en ambassade en Macédoine [7] mais meurt la même année.
Il est le père d’au moins un fils, Appius Claudius Pulcher.
Notes
[1] L‘augure est, dans la religion romaine, un prêtre chargé d’interpréter les phénomènes naturels considérés comme des présages. Les augures étaient les interprètes des volontés de Jupiter, maître des signes ; il était hors de question de partir à la guerre, de choisir l’emplacement d’un temple, de désigner un homme pour une fonction politique, sans consulter les augures. Par exemple, en 63 av. jc, Marcus Calpurnius Bibulus tenta de s’opposer à l’une des actions de Jules César en affirmant que les augures étaient défavorables.
[2] Le préteur est un magistrat de la Rome antique. Il était de rang sénatorial, pouvait s’asseoir sur la chaise curule, et porter la toge prétexte. Il était assisté par 2 licteurs à l’intérieur de Rome, et 6 hors du pomerium de l’Urbs. Il était élu pour une durée de 1 an par les comices centuriates. La fonction de préteur fut créée vers 366 av. jc pour alléger la charge des consuls, en particulier dans le domaine de la justice. Le premier préteur élu fut le patricien Spurius Furius, le fils de Marcus Furius Camillu. Égal en pouvoir au consul, auquel il n’a pas de compte à rendre, le préteur prêtait le même serment, le même jour, et détenait le même pouvoir. À l’origine, il n’y en avait qu’un seul, le préteur urbain, auquel s’est ajouté vers 242 av. jc le préteur pérégrin qui était chargé de rendre la justice dans les affaires impliquant les étrangers. Cette figure permit le développement du ius gentium, véritable droit commercial, par contraste avec le ius civile applicable uniquement aux litiges entre citoyens romain. Pour recruter, pour former ou pour mener des armées au combat ; sur le terrain, le préteur n’est soumis à personne. Les préteurs ont aussi un rôle religieux, et doivent mener des occasions religieuses telles que sacrifices et des jeux. Ils remplissent d’autres fonctions diverses, comme l’investigation sur les subversions, la désignation de commissionnaires, et la distribution d’aides. Lors de la vacance du consulat, les préteurs, avant la création des consuls suffects, pouvaient remplacer les consuls : on parle alors de préteurs consulaires.
[3] L’Istrie est une péninsule de l’Adriatique de forme triangulaire pointée vers le sud, attachée au continent par le nord-est. Sa superficie est de 2 820 km². Son littoral commence au nord-ouest avec le golfe de Trieste, suit une ligne rectiligne nord-ouest/sud-est longue de 242,5 km jusqu’au cap Kamenjak où il s’infléchit et suit une ligne sud-ouest/nord-est longue de 212,4 km jusqu’à la baie de Kvarner. Son territoire est principalement compris en Croatie.
[4] Modène est une ville italienne, chef-lieu de la province du même nom située en Émilie-Romagne.
[5] Les Ligures, ou Ligyens, étaient un ensemble de peuples ou tribus mentionnés dès l’Antiquité sur un territoire correspondant principalement aux actuelles régions française et italienne de Provence, de Ligurie et une partie du Piémont.
[6] Le censeur est un magistrat romain. Deux censeurs sont élus tous les cinq ans parmi les anciens consuls par les comices centuriates. Le pouvoir des censeurs est absolu : aucun magistrat ne peut s’opposer à leurs décisions, seul un autre censeur qui leur succède peut les annuler. Après 18 mois de mandat, ils président une grande cérémonie de purification, le lustrum, à la suite de laquelle ils abdiquent. La censure est la seule magistrature romaine qui n’autorise pas la réélection. Les censeurs ne sont plus élus à partir de la dictature de Sylla, et leurs pouvoirs sont repris par les empereurs romains.
[7] Le royaume de Macédoine est un État antique situé au nord de la Grèce correspondant aujourd’hui principalement à la Macédoine grecque. Il est centré sur la partie nord-est de la péninsule grecque, bordé par l’Épire à l’ouest, la Péonie au nord, la Thrace à l’est et la Thessalie au sud. Royaume périphérique de la Grèce aux époques archaïque et classique, il devient l’État dominant du monde grec durant l’époque hellénistique. L’existence du royaume est attestée au tout début du 7ème siècle av. jc avec à sa tête la dynastie des Argéades. Il connaît un formidable essor sous le règne de Philippe II qui étend sa domination sur la Grèce continentale en évinçant Athènes et la ligue chalcidienne pour ensuite fonder la Ligue de Corinthe. Son fils Alexandre le Grand est à l’origine de la conquête de l’immense empire perse et de l’expansion de l’hellénisme en Asie à la fin du 4ème siècle av. jc. Après sa mort, la Macédoine passe brièvement sous la tutelle des Antipatrides dans le contexte des guerres des diadoques. En 277, la royauté échoit à Antigone II Gonatas qui installe la dynastie des Antigonides qui règne jusqu’en 168, date à laquelle la Macédoine est conquise par les Romains. En 146 la Macédoine devient une province romaine.