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Abraha dit Abraha l’abyssin ou Abraha al-Achram

mardi 5 janvier 2021, par ljallamion

Abraha dit Abraha l’abyssin ou Abraha al-Achram

Général Abyssin qui a conquis l’Arabie du Sud

Nommé vice-roi, il prend ensuite son indépendance et s’autoproclame roi de l’Himyar [1]. Il est difficile de fixer des dates précises aux événements de la vie d’Abraha.

Tabari écrit qu’Abraha s’appelle Abû Yaksum al-Achram Abraha ben as-Sebâh et qu’il est de la famille des rois d’Abyssinie [2].

Vers 520/523, Dhu Nuwas roi arabe converti au judaïsme est au pouvoir dans le royaume d’Himyar. Il tue les chrétiens de l’oasis de Najran [3]. Une ancienne tradition fait remonter au règne de l’empereur Constance II la conversion de la ville de Najran à la foi chrétienne. La ville avait un évêque qui était peut-être rattaché à l’église d’Axum [4].

Ce massacre donne le prétexte au négus [5] chrétien Ella Asbeha ou Caleb d’Éthiopie d’envahir le Yémen [6]. Pour permettre cette invasion, l’empereur byzantin Justin 1er lui offre 60 navires. Ella Asbeha envoie une armée commandée par Aryat. Dhu-Nuwas négocie pour éviter l’affrontement avec cette trop forte armée. Il propose de se soumettre. Il attend que les armées éthiopiennes se dispersent pour attaquer et mettre en déroute cette armée divisée. Aryât rentre en Éthiopie pour rendre compte de cet échec. Le négus envoie cette fois une armée sous le commandement d’Abraha. Abraha s’empare de Sanâ’a [7]. Il engage le peuple de la ville à abandonner la religion juive et à se convertir, ceux qui refusent ont la tête tranchée.

Le négus attend de recevoir une part du butin et demande à Abraha de rentrer en Éthiopie. Abraha refuse prétextant qu’il ne peut quitter son poste au risque de perdre les positions acquises. Le négus envoie un nouveau contingent conduit par Aryât pour reprendre le contrôle des opérations. Tabari raconte que les deux hommes s’affronteront en duel. Au cours du combat Aryat blesse Abraha au nez. Abraha devient Abraha al-Achram [8]. Un général d’Abraha qui se nommait ’Atwada frappe Aryat d’un coup de lance et le tue. Les troupes qui l’accompagnaient se dispersent. Abraha s’installe sur le trône.

Ella Asbeha averti de la mort d’Aryat jure de tuer Abraha. Celui-ci sait qu’il risque la mort si le négus vient le combattre car les soldats abyssins refuseront de se battre contre leur roi. Il envoie un messager au négus pour lui présenter une version plus acceptable de la mort d’Aryat. Le négus n’ayant plus réellement les moyens de mobiliser une nouvelle armée se satisfait de cette explication et confirme Abraha dans son poste de roi du Yémen vers 558.

Abraha déplace la capitale de Zafâr [9] à Sanâ’a. Il entreprend la restauration du barrage de Ma’rib [10]. Le barrage avait souffert à plusieurs reprises au 5ème siècle. En 549, Abraha fait d’importantes réparations au barrage de Ma’rib, attestées par une inscription. Cette restauration est complétée par un curage complet en 558.

En 558, début du règne de Ghebré-Meskel, roi d’Aksoum. Après l’accord de paix Ghebré-Meskel soutient les entreprises menées par le vice-roi du Yémen, Abraha, contre les Perses, les Juifs et les Arabes. Abraha remporte de nombreux succès contre les Arabes établis au nord.

D’après Tabari, Abraha fait construire une cathédrale à Sanâ’a dans le but de créer un pèlerinage capable de concurrencer le pèlerinage païen de la Kaaba [11]. Un païen, habitant de la Mecque, vient visiter Sanâ’a. Il obtient la permission de passer la nuit dans l’église. Le matin il souille l’autel avec des excréments. Abraha furieux de ce forfait jure qu’il va détruire la Kaaba.

La tradition musulmane attribue à Abraha une attaque de La Mecque [12] avec une troupe d’éléphants, le nom d’Abraha n’est pas cité dans le Coran, mais aussi bien Tabari dans La Chronique, que la Sira [13] lui attribuent cette attaque. La Mecque est alors défendue par Abd al-Muttalib grand-père de Mohammed. La Mecque est préservée. Le Coran rapporte ce récit, et il est dit que l’attaque fut repoussée par la riposte miraculeuse d’oiseaux Ababils [14] jetant des pierres brûlantes. La tradition musulmane dit que des témoins oculaires de cette attaque étaient encore en vie lors de la révélation de cette sourate. Plusieurs textes éthiopiens mentionnent l’apparition de ces mystérieux oiseaux. L’année de cette attaque, appelée année de l’éléphant, serait celle de la naissance de Mahomet, traditionnellement située en 570 ou 571.

La tradition fixe à cette même année la rupture définitive du barrage de Marib entrainant la grande inondation, cause de l’émigration de tribus arabes vers le nord de la péninsule.

Un de ses fils nommé Axoum lui aurait succédé et aurait régné 19 mois. Son frère Mashrouq le remplace à sa mort. Leur règne tyrannique provoque la réaction des aristocrates Himyarites. Un prince juif yéménite, Sayf Ibn Dhi-Yazan , se rend à Constantinople [15] à la cour de Justin II, à qui il promet le Yémen s’il l’aide à chasser les Éthiopiens. Après l’échec de sa demande, il prend contact avec le prince Lakhmide [16] d’Al-Hira [17], qui l’introduit à la cour du shah sassanide de Perse [18]. Sayf meurt à la cour de Khosro avant d’avoir eu une réponse. Son fils Madi Karib obtient cependant l’envoi d’une expédition de 800 hommes tirés des geôles perses, conduite par Vahriz. Malgré des pertes subies en route, elle parvient à prendre pied au Yémen et à éliminer Masruq en 575. Madi Karib, devenu tributaire des Perses, règne pendant 2 ans avant d’être assassiné par une conspiration orchestrée par les Axoumites. Vahriz est envoyé de nouveau par le roi de Perse, cette fois avec 4 000 hommes, avec l’ordre de massacrer tous les Éthiopiens. Après ce massacre, le Yémen devient une satrapie perse avec Vahriz à sa tête en 577

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Abraha/ Portail de l’Éthiopie/ Portail du Yémen/ Catégories : Personnalité éthiopienne/ Histoire du Yémen/ Roi du Yémen

Notes

[1] Himyar est un royaume antique d’Arabie du Sud qui connut son apogée au début du 1er siècle en constituant un Empire qui contrôlait une grande partie de l’Arabie méridionale. Ses habitants sont appelés Himyarites ou parfois Homérites.

[2] L’Abyssinie désigne l’Empire d’Éthiopie et le régime fondé vers 990 par la dynastie Zagoué. Il disparaît lors du coup d’État de 1974 et par l’abolition définitive de la monarchie le 12 mars 1975 par le régime du Derg. Pendant la majeure partie de son existence, l’Empire couvre ce qui est aujourd’hui l’Éthiopie et l’Érythrée ; toutefois, à son apogée, il inclut également le nord de la Somalie, Djibouti, le sud de l’Égypte, l’est du Soudan, le Yémen et l’ouest de l’Arabie saoudite.

[3] Najran est une ville d’Arabie saoudite, située à l’extrême sud-ouest du pays, à la frontière avec le Yémen, dans la province de Najran dont elle est la capitale. Dans les temps anciens, le nom de Najran valait pour l’ensemble de l’oasis. La ville même, aujourd’hui les ruines d’Al-Ukhdood, s’appelait probablement RagMat. L’oasis de Najran est située dans la zone d’implantation de Muh’amir, et au début de la route commerciale de l’encens, la route de l’encens, donc de grande importance stratégique. Plus tard, Najran perd de son importance. Selon la relation d’Ibn Al-Mujawir, juifs et chrétiens forment encore au 13ème siècle les deux tiers de la population de Najran.

[4] Aksoum ou Axoum est une ville septentrionale d’Éthiopie, dans la province du Tigré. C’est l’un des centres religieux de l’Église éthiopienne orthodoxe. Aksoum a été le centre de l’empire aksoumite entre le 1er et le 6ème siècle de notre ère.

[5] Négus parfois retranscrit negus, est un titre de noblesse éthiopien, équivalent de roi. Il apparaît pour la première fois sous l’ancien royaume d’Aksoum. Le titre de négus est par la suite porté simultanément par certains souverains locaux de l’Empire éthiopien, composé de différents royaumes : Choa, Godjam, Tigré notamment. Ce titre ne doit pas être confondu avec celui de Negusse Negest, porté par le « Roi des Rois », équivalent d’empereur

[6] Le Yémen est l’un des plus anciens centres de civilisation du Moyen-Orient, dans l’antiquité le pays était un territoire du Royaume de Saba. Le royaume de Saba est un royaume habituellement situé en Arabie du sud, actuel Érythrée, Yémen et nord de Éthiopie. Ce royaume, évoqué par la Bible et le Coran, a bel et bien existé, mais il est difficile de séparer le mythe de l’histoire. Ses habitants s’appellent les sabéens. Les sources suggèrent une existence bien postérieure à la période biblique du règne de Salomon.

[7] Sanaa est la capitale et la plus grande ville du Yémen, ainsi que le centre administratif du gouvernorat de Sanaa. Cependant, le district d’Amanat Al Asimah dans lequel elle se trouve, dispose d’une très large autonomie, au point d’avoir un statut équivalent au gouvernorat. Capitale de différents royaumes arabes préislamiques dans l’Antiquité, Sanaa est devenue au 7ème siècle et au 8ème siècle un centre culturel islamique. Elle en garde un patrimoine important avec une université musulmane et 106 mosquées

[8] Abraha au nez coupé

[9] Zafar ou Dhafar, est un ancien site himyarite, au Yémen, à environ 130 km au sud-sud-est de la capitale Sanaa. Situé dans les hauts plateaux, à une altitude de 2800 mètres, à 10 km de Yarim, le site a été, avant la conquête axumite, la capitale de la confédération tribale himyarite, qui, de 110 av. jc à 525 apr. jc, a dirigé la majeure partie de la péninsule arabique, à son apogée, avec ses alliés, jusqu’à l’Euphrate. La grande ville de Sanaa, avec sa forteresse de Ghumdan, a remplacé Zafar comme capitale, probablement entre 537 et 548, mais aucune tradition textuelle ne signale sa destruction.

[10] Le barrage de Marib était un barrage construit vers 750 à 700 av. jc en travers du Wadi Adhanah afin de permettre l’irrigation de terres agricoles autour de Marib, une ville de l’actuel Yémen. Il est considéré comme étant le plus ancien barrage hydraulique du monde et consistait en une digue de terre du même type que les barrages en remblai. Sa rupture vers 570 ou 575 entraîne la destruction des systèmes d’irrigation et l’exode de 50 000 personnes, marquant la fin du royaume d’Himyar.

[11] La Kaaba, Ka’ba ou Ka’aba est une grande construction cuboïde au sein de la masjid al-Haram (« La Mosquée sacrée ») à La Mecque. C’est avant tout vers elle que les musulmans se tournent pour faire leurs prières quotidiennes. La symbolique de la Kaaba vide signifie qu’il ne peut y avoir d’objet d’adoration pour le croyant. Elle symbolise l’unité des musulmans qui adorent un Dieu unique, et représente le lieu vers lequel se dirige la prière. C’est autour de la Kaaba que les pèlerins effectuent les sept tours du tawaf, également appelé la circumambulation.

[12] La Mecque est une ville de l’ouest de l’Arabie saoudite, non loin de la charnière séparant le Hedjaz de l’Asir, à 80 km de la mer Rouge, et capitale de la province de la Mecque. Lieu de naissance, selon la tradition islamique, du prophète de l’islam Mahomet à la fin du 6ème siècle, elle abrite la Kaaba au cœur de la mosquée Masjid Al-Haram (« La Mosquée sacrée ») et la tradition musulmane a lié sa fondation à Ibrahim (Abraham), ce qui en fait la ville sainte la plus sacrée de l’islam. L’accès est interdit aux personnes qui ne sont pas de confession musulmane ainsi qu’aux femmes seules, même musulmanes

[13] La sîra ou sîrah ou au pluriel siyar, est, dans le contexte de l’islam, la biographie de Mahomad, le dernier prophète.

[14] Les Ababil sont une espèce d’oiseaux, mentionnés dans le Coran. Selon le Coran, ils ont protégé La Mecque de l’armée d’Abraha, roi himyarite, en jetant des pierres sur les éléphants des ennemis qui s’approchaient de la ville. Cet événement, prenant place dans le contexte de la Campagne de l’Eléphant, aurait eu lieu en 552.

[15] Constantinople est l’appellation ancienne et historique de l’actuelle ville d’Istanbul en Turquie (du 11 mai 330 au 28 mars 1930). Son nom originel, Byzance, n’était plus en usage à l’époque de l’Empire, mais a été repris depuis le 16ème siècle par les historiens modernes.

[16] Les Lakhmides sont une tribu pré-islamique arabe du sud de l’Irak alliée des Perses, avec pour capitale Al-Hira. Rivaux des Ghassanides, ils faisaient partie de l’Église de l’Orient. Par contre, les souverains lakhmides ne sont pas chrétiens, à l’exception du dernier, An-Nu’man III, exécuté en 602 par les Perses. Ils sont longtemps au service de la politique perse de contrôle des tribus arabes de leur empire. Leurs revenus viennent des bénéfices commerciaux, du butin de leurs expéditions principalement contre les tribus arabes et les autres populations des confins du Shâm, et du tribut versé par les tribus arabes soumises. Après la conquête arabe, l’établissement militaire permanent des conquérants se fait à Kûfa, 6 km au nord est d’Hîra. Alî, émir de Hîra y est assassiné, selon les sources arabes. Les descendants des Lakhmides sont la famille princière Arslan. C’est une famille druze qui a toujours occupé le Mont-Liban.

[17] Al-Hîra est une ville d’Irak située sur la rive droite de l’Euphrate à 18 km au sud-est de Nadjaf. Al-Hîra est déjà une ville assez importante avant l’ère islamique. C’est à l’origine un campement militaire. Des populations arabes poursuivent une migration vers le Proche-Orient depuis des siècles. La population locale, principalement araméenne (Beth Aramayè), comporte bien avant l’islam de bonnes proportions d’arabes. Les Sassanides appellent Arabistan le sud de l’Irak, l’île (Gzîrta en syriaque, al-Jazirâ en arabe, ou localement Djezirzh). L’un des premiers royaumes arabes en dehors de l’Arabie s’établit à Al-Hîra. La dynastie locale des Lakhmides, vassale des Sassanides depuis Shapur II, a pour mission de protéger l’empire Sassanide des incursions des autres tribus arabes. Elle devient la capitale des Lakhmides au 5ème et 6ème siècles.Al-Hîra1 est une ville d’Irak située sur la rive droite de l’Euphrate à 18 km au sud-est de Nadjaf. Al-Hîra est déjà une ville assez importante avant l’ère islamique. C’est à l’origine un campement militaire. Des populations arabes poursuivent une migration vers le Proche-Orient depuis des siècles. La population locale, principalement araméenne (Beth Aramayè), comporte bien avant l’islam de bonnes proportions d’arabes. Les Sassanides appellent Arabistan le sud de l’Irak, l’île (Gzîrta en syriaque, al-Jazirâ en arabe, ou localement Djezirzh). L’un des premiers royaumes arabes en dehors de l’Arabie s’établit à Al-Hîra. La dynastie locale des Lakhmides, vassale des Sassanides depuis Shapur II, a pour mission de protéger l’empire Sassanide des incursions des autres tribus arabes. Elle devient la capitale des Lakhmides au 5ème et 6ème siècles.

[18] Les Sassanides règnent sur le Grand Iran de 224 jusqu’à l’invasion musulmane des Arabes en 651. Cette période constitue un âge d’or pour la région, tant sur le plan artistique que politique et religieux. Avec l’Empire romano byzantin, cet empire a été l’une des grandes puissances en Asie occidentale pendant plus de quatre cents ans. Fondée par Ardashir (Ardéchir), qui met en déroute Artaban V, le dernier roi parthe (arsacide), elle prend fin lors de la défaite du dernier roi des rois (empereur) Yazdgard III. Ce dernier, après quatorze ans de lutte, ne parvient pas à enrayer la progression du califat arabe, le premier des empires islamiques. Le territoire de l’Empire sassanide englobe alors la totalité de l’Iran actuel, l’Irak, l’Arménie d’aujourd’hui ainsi que le Caucase sud (Transcaucasie), y compris le Daghestan du sud, l’Asie centrale du sud-ouest, l’Afghanistan occidental, des fragments de la Turquie (Anatolie) et de la Syrie d’aujourd’hui, une partie de la côte de la péninsule arabe, la région du golfe persique et des fragments du Pakistan occidental. Les Sassanides appelaient leur empire Eranshahr, « l’Empire iranien », ou Empire des Aryens.