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L’histoire pour le plaisir

Jacques Patin

mercredi 15 juillet 2020, par ljallamion

Jacques Patin (1532-1587)

Maître peintre bourgeois de Paris

Le Ballet Comique de la Reine , une illustration de Jacques Patin, publié par Balthasar de Beaujoyeulx , 1582Fils de Jean II Patin , ami de François Clouet. Il habitait d’abord la même rue que le portraitiste du roi.

Membre de la corporation parisienne, Jacques Patin fut, le 19 octobre 1562, élu juré avec 14 voix. Il quitta cette charge en octobre 1576. En tant qu’aîné de la famille, c’est lui qui assura l’apprentissage de ses frères, Guillaume et Jean : en 1555, il prit ainsi dans son atelier pour 3 ans Guillaume, âgé alors de 15 ans.

En février 1556, il peignit 2 enseignes et un guidon pour Antoine Montat, marchand de Clermont-Ferrand [1], puis, en avril 1559, il s’engagea à décorer, pour Pierre Fraguier, sieur de Vauhallan [2], conseiller du roi et maître ordinaire de sa Chambre des comptes à Paris, la voûte d’une chapelle. Le travail devait être terminé en 6 semaines et le prix estimé par des experts.

En juillet 1559, François Clouet, chargé d’organiser les funérailles de Henri II, s’associa avec Guyon Ledoux et Jaques Patin, qui promettaient de peindre les armoiries et les écussons. Clouet s’engagea à associer les deux artistes à gain et à perte pour tous les deniers qu’il recevra pour ces ouvrages. 8 ans plus tard, Patin fut employé à la décoration du Louvre sous la direction de Pierre Lescot.

Il fut chargé ensuite de la décoration des plafonds et des cheminées de l’hôtel de Boisy [3] en 1570. En 1572, Clouet lui prêta une somme de 300 livres tournois en demi impériales d’or et autres monnaies, remboursable dans les 3 semaines. A défaut de paiement à terme échu, Jacques Patin s’engageait à constituer à son créancier une rente annuelle et rachetable de 25 livres tournois.

Dès 1574 Patin entra au service du roi en tant que remplaçant de Guillaume Bouteloup, alors que Jean Decourt reprenait la place de François Clouet. Occupant la même charge que Bouteloup, il percevait le même salaire que son prédécesseur, à savoir 70 livres tournois, qui fut ensuite augmenté à 100.

Il ne semble pourtant pas reprendre l’activité de portraitiste de Bouteloup et resta surtout décorateur. Courant 1577, il s’occupa des décorations de l’église Saint-Pierre de Poitiers [4]. L’année suivante, il exécuta d’autres tableaux du même genre pour le château de Fontainebleau [5], en association avec son frère Jean.

En 1581, Jacques Patin fut chargé de la mise en scène du ballet donné le 24 septembre à l’occasion des noces du duc de Joyeuse avec Marguerite de Lorraine, dont la musique fut écrite par Balthazar de Beaujoyeux . Il dessina et grava, sur ordre de la reine, 27 sujets pour la partition du ballet, publiée l’année suivante. Dans la préface, le musicien rendait hommage à son collaborateur.

En 1584, en tant que peintre ordinaire du roi et de la reine, il accepta, stipulant pour le roi absent, le marché conclu entre les peintres parisiens pour les travaux de décoration du monastère du bois de Vincennes.

Jacques Patin mourut en 1587 : le jeudi 28 mai il fut inhumé au cimetière des Saints Innocents [6].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de histoire de Le Portrait de la Renaissance française - Artistes - Jacques Patin

Notes

[1] Clermont ou Clairmonta est une ville en Auvergne, dont la fusion avec la cité voisine et rivale de Montferrand décidée par Louis XIII lors de l’Édit de Troyes du 15 avril 1630 et confirmée un siècle plus tard sous Louis XV en 1731, par Daniel-Charles Trudaine, (second Édit d’union) donne naissance à la capitale auvergnate de Clermont-Ferrand, titre auparavant réservé à Clermont. En 1120, à la suite des crises successives qui opposent les comtes d’Auvergne aux évêques, qui règnent sans partage sur la ville de Clermont, et pour contrecarrer leur pouvoir, le comte d’Auvergne Guillaume VI décide de construire, sur une butte voisine propice aux fortifications, une ville rivale. C’est ainsi que la cité de Montferrand voit le jour, sur le modèle des bastides du Sud-Ouest, ces villes nouvelles du Midi, construites entre le 12ème et le 13ème siècles. Pendant tout le Moyen Âge et jusqu’à l’époque moderne, Clermont et l’actuel quartier de Montferrand restent deux villes distinctes : Clermont est la cité épiscopale, Montferrand la cité comtale.

[2] Vauhallan est une commune française située à 17 kilomètres au sud-ouest de Paris dans le département de l’Essonne.

[3] L’hôtel de Mayenne est situé au no 21 rue Saint-Antoine et aux nos 38 et 40 rue du Petit-Musc dans le 4ème arrondissement de Paris dans le quartier du Marais. Il fut appelé successivement : « hôtel du Petit-Musc », puis : « hôtel de Mayenne ». L’hôtel se trouve à l’emplacement de l’« hôtel du Petit-Muc », acheté par Charles VI en 1378, et donné à son frère Louis d’Orléans. Il devient en 1562, la propriété du marquis de Boissy Claude Gouffier et se nomme « hôtel de Boissy ». Henri III fit arrêter la circulation dans la rue et répandre de la paille devant l’hôtel, car l’un de ses « mignons » mourut ici, des suites d’un duel.

[4] La cathédrale Saint-Pierre est une cathédrale catholique romaine située à Poitiers, dans le département de la Vienne. Elle est le siège de l’archidiocèse de Poitiers. Construite à l’initiative d’Aliénor d’Aquitaine et d’Henri II Plantagenêt à partir de 1160, consacrée en 1379, elle est de style gothique angevin

[5] Le château royal de Fontainebleau est un château de styles principalement Renaissance et classique, jouxtant le centre-ville de Fontainebleau (Seine-et-Marne), à une soixantaine de kilomètres au sud-est de Paris. Haut lieu de l’histoire de France, le château de Fontainebleau a été l’une des demeures des souverains français depuis François 1er (qui en fit sa demeure favorite) jusqu’à Napoléon III.

[6] Le cimetière des Innocents, ou cimetière des Saints Innocents, était un cimetière situé dans le quartier des Halles de Paris, à l’emplacement de l’actuelle place Joachim du Bellay au centre de laquelle se tient la fontaine des Innocents. l tient son nom de l’église des Saints Innocents qui se trouvait à l’angle nord-est de la place et qui a aujourd’hui disparu.