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Genève perd sa liberté

dimanche 13 octobre 2019, par lucien jallamion

Genève perd sa liberté

Le 15 avril 1798, quelques semaines après la création d’une République suisse unitaire, à l’image de la République française, les troupes françaises occupent la république indépendante de Genève. Comme pour l’occupation de la Suisse, les troupes agissent sur ordre du gouvernement du Directoire, poussé par la logique stratégique, les suppliques de certains agitateurs et l’attrait des richesses disponibles.

L’annexion de Genève et sa transformation en chef-lieu du département du Léman sont l’aboutissement d’un long processus de rapprochement et de séduction.

La République de Genève s’est constituée au 16ème siècle en marge de la Confédération helvétique mais en s’appuyant à l’occasion sur elle pour résister aux velléités annexionnistes de la Savoie et de la France.

Au cours du 18ème siècle, la ville s’enrichit considérablement tout en écartant le peuple de la direction des affaires. Dans le même temps surviennent de nombreuses insurrections, imposant l’intervention conjointe des royaumes de France et de Sardaigne en 1782 pour rétablir l’ordre menacé.

Quelques grandes familles aristocratiques, les négatifs*, tiennent le haut du pavé sur le modèle de Versailles, alors que les bourgeois, qualifiés de représentants, prétendent à une influence en rapport avec leur contribution économique.

Au fil du temps, le Conseil Général, assemblée populaire souveraine en principe, se voit dessaisi de la plupart de ses prérogatives. Le peuple ordinaire, on parle de natifs ou d’habitants, reste privé de toute influence réelle.

Les classes inférieures ont des sentiments réservés vis-à-vis de la Couronne de France, alors que l’aristocratie en est proche par les sentiments, le mode de vie, le service étranger et les liens bancaires fort étroits.

En janvier 1789, l’émeute gronde en ville, et le gouvernement fait quelques concessions politiques aux représentants bourgeois.

Les événements survenus à Paris la même année trouvent un écho considérable dans la république dont il est à noter que beaucoup d’habitants descendent de huguenots français.

En septembre 1792, après avoir annexé la Savoie pour en faire le département du Mont-blanc, l’assemblée de la Convention confie au général de Montesquiou la mission de s’assurer de la place de Genève, qui contrôle l’accès du plateau suisse.

Montesquiou se contente d’abord de garanties de neutralité dans le souci de ménager les susceptibilités confédérées.

Puis, en décembre 1792, Genève adopte les formes d’une république sœur. Elle s’assure ainsi la sympathie du gouvernement parisien tout en préservant son indépendance pour quelques années.

Dans le même temps, le 17 décembre 1792, est proclamée à Porrentruy* une éphémère République Rauracienne. Dès le 23 mars 1793, celle-ci sera annexée par la France et formera le département du Mont Terrible avec la ville de Montbéliard.

En 1814, à la chute de Napoléon 1er, seule Genève recouvrera sa liberté. Elle s’intégrera à la Confédération helvétique.

P.-S.

L’Europe au 18ème siècle Source : Imago mundi Texte de Léonardon/ article de Fabienne Manière/herodote/ evenement/17720428/dossier 414