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Angélique d’Estrées

vendredi 11 octobre 2019

Angélique d’Estrées (1570-vers 1634)

Cinquième enfant d’ Antoine d’Estrées , marquis de Cœuvres [1] et de Françoise Babou de La Bourdaisière .

En 1580, à 10 ans, elle est reçue comme novice [2] à l’abbaye de Saint-Louis de Poissy [3]. Il est dit qu’elle devint quelques années après la maîtresse d’Henri III comme l’avait été sa mère.

Sa liaison avec le roi est mentionnée en 1585 dans les lettres des ambassadeurs à la cour d’Henri III.

Selon Jacqueline Boucher, Henri III lui donna l’abbaye de Bertaucourt [4], ce qui peut être considéré comme une marque de faveur, voire un cadeau de rupture.

Le 26 avril, Henri III la présente au Saint-siège pour lui obtenir l’abbaye de Maubuisson [5], le pape refuse la jugeant trop jeune.

Il lui sera finalement obtenu par Henri IV en 1594. On prétend aussi qu’elle aurait été sa maîtresse passagère.

Le 1er mars 1595, Angélique d’Estrées est intronisée abbesse de Maubuisson en présence d’Henri IV. Ce dernier lui accorde 30 cordes [6] de bois pour son chauffage. A partir de ce moment, Angélique d’Estrées va mener à l’abbaye de Maubuisson une existence mondaine.

En 1599, à la mort de Gabrielle d’Estrées , le cœur de celle-ci est enterré à l’abbaye de Maubuisson. En 1604, Nicolas Boucherat, nouvel abbé de Cîteaux [7], prend la direction des Cisterciens [8] et entreprend la réforme des couvents de Bernardines. Il effectue une courte visite en 1609 à l’abbaye de Maubuisson mais ne réforme rien.

En 1609, Angélique d’Estrées cumule depuis des années les bénéfices de l’abbaye de Bertaucourt et celle de l’abbaye de Maubuisson. Elle le fait remarquer à Henri IV qui demande au pape de remédier à cet abus.

Cinq ans plus tard en 1614, Nicolas Boucherat envoie des réformateurs à l’abbaye de Maubuisson mais l’abbesse, Angélique d’Estrées, les contraint à la fuite en les privant de nourriture.

Mais le 3 février 1618, Nicolas Boucherat se présente avec une troupe armée et enfonce les portes de l’abbaye. Angélique d’Estrées est conduite aux Filles pénitentes de Sainte-Magloire [9]. Le 10 septembre 1619, Angélique d’Estrées s’échappe de Sainte-Magloire grâce à la complicité de son beau frère, Charles de Sanzay époux de Marie-Françoise d’Estrées, et de quelques jeunes nobles de ses amis. Elle pénètre de force à l’abbaye de Maubuisson et en expulse la mère qui l’a remplacé dite "mère Angélique" et les religieuses fidèles à celle-ci.

250 archers arrivent pour se saisir d’Angélique d’Estrées qui est, cette fois, enfermée aux Carmélites.

Finalement en 1620, son frère, François Hannibal d’Estrées lui procure un refuge dans sa ferme de la Glaux [10].

En 1628, Angélique d’Estrées plaide contre la mère Marie Suireau qui l’a remplacé, puis on n’entend plus parler d’elle.

Elle meurt six ans plus tard et enterrée au couvent des Clarisses à Paris, lieu de sa détention en 1619.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article les Favorites Royales/ Angélique d’Estrées

Notes

[1] Cœuvres-et-Valsery est une commune française située dans le département de l’Aisne. Cœuvres-et-Valsery se situe dans le département de l’Aisne à 50 km de la préfecture Laon, à 15 km de la sous-préfecture Soissons et à 9 km de Vic-sur-Aisne. La seigneurie de Cœuvres fut démembrée au xiiie siècle et dépendait alors de la châtellenie de Pierrefonds

[2] Dans son sens originel, le terme « novice » désigne une personne qui, ayant récemment reçu l’habit religieux, passe une période de probation, de réflexion sur sa vocation (l’appel de Dieu), avec formation initiale dans l’esprit et style de vie d’institut religieux.

[3] Le prieuré Saint-Louis de Poissy est un ancien monastère de dominicaines fondé à Poissy (Yvelines) au 14ème siècle, dépendant du diocèse de Chartres et de la province de Sens de 1304 à 1622 et qui fut presque totalement détruit à la suite de la Révolution française.

[4] près d’Amiens

[5] L’abbaye de Maubuisson (anciennement appelée Notre-Dame-la-Royale) est une ancienne abbaye royale cistercienne fondée en 1241 par Blanche de Castille. Elle est située sur la commune de Saint-Ouen-l’Aumône, non loin du château de Pontoise, dans le Val-d’Oise.

[6] La corde correspondant à 128 pieds cubes apparents, (soit 3,62 stères). En France plusieurs "cordes" différentes ont été utilisées avant la mise en vigueur du système métrique. Au début du 21ème siècle, la corde reste toutefois employée traditionnellement dans certaines régions françaises. En Anjou, en Bretagne, en Lorraine et en Basse-Normandie, la corde correspond à 3 stères. Dans le Cantal et en Alsace, une corde correspondrait à 4 stères.

[7] L’abbaye de Cîteaux, située dans la commune française de Saint-Nicolas-lès-Cîteaux en Bourgogne, canton de Nuits-Saint-Georges, berceau et chef de l’ordre cistercien, fut fondée par Robert de Molesme abbé de Molesmes en 1098. Maison mère à la tête de plusieurs centaines de monastères ayant marqué pendant plus de sept siècles la vie spirituelle, économique et sociale du monde chrétien, elle fit de Cîteaux un centre spirituel majeur de l’Europe. L’abbaye et son immense domaine furent vendus en 1791. Les Cisterciens Trappistes de l’Ordre cistercien de la stricte observance (OCSO) qui l’occupent depuis 1898 lui ont redonné une vie spirituelle. Elle a aujourd’hui retrouvé son rang d’abbaye tête de l’ordre des Cisterciens Trappistes et perpétue sa tradition et sa longue histoire.

[8] L’ordre cistercien (Ordo cisterciensis, o.cist.), également connu sous le nom d’ordre de Cîteaux ou de saint ordre de Cîteaux (Sacer ordo cisterciensis, s.o.c.), est un ordre monastique chrétien réformé dont l’origine remonte à la fondation de l’abbaye de Cîteaux par Robert de Molesme en 1098.

[9] Les Filles Rendues de Paris ou Filles Pénitentes, devenues Augustines de l’ordre de la pénitence de la Madeleine, également dénommées Maglorines, Filles de Saint-Magloire, religieuses Augustines de Saint-Magloire ou religieuses Augustines Pénitentes de Paris, surnommées par le peuple Filles de Paris, est un ordre religieux catholique français fondé à la fin du 15ème siècle, à la suite des prédications de Jean Tisserand, prédicateur cordelier, à Notre-Dame de Paris.

[10] près de Dommiers dans l’Aisne