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L’histoire pour le plaisir

Subh ou Aurora

lundi 5 août 2019

Subh ou Aurora (930/940-999)

Esclave d’origine vasconne

Elle devint la favorite du calife omeyyade [1] Al-Hakam II vers 960. Mère de Hichâm II .

À son accession au trône le 16 novembre 961, le calife al-Hakam II a déjà 47 ans mais n’a pas d’héritier. Subh, devenue sa favorite, lui donne un premier fils `Abd ar-Rahmân.

En février 967, le hâjib [2] Al-Mushafî lui a proposé plusieurs candidats pour administrer ses biens et ceux de son fils aîné. Elle choisit Muhammad ben Abî `Âmir connu en Espagne sous le nom d’Almanzor, un jeune juriste dont elle devint aussitôt l’influente protectrice et peut-être la maîtresse, lui assurant promotion sur promotion.

Subh a eu un deuxième fils Hichâm en 965. L’aîné est mort en 970. Ibn Abî `Âmir a alors assumé la fonction de précepteur d’Hichâm devenu l’héritier présomptif du trône.

De bonne santé jusque là, Al-Hakam a fait une attaque cérébrale qui l’a laissé hémiplégique en 974. Il a nommé Hichâm comme successeur. Al-Hakam est mort un an et demi après. Subh se retrouve veuve le 1er octobre 976.

Subh a dû manœuvrer pour obtenir que son fils Hichâm monte sur le trône. Elle a fait alliance avec le tout-puissant hâjib Al-Mushafî et Ibn Abî `Âmir. Tous deux font introniser Hichâm le 3 octobre 976.

S’appuyant sur l’aristocratie omeyyade et les berbères [3], ils déjouent un complot mené par des officiers esclavons [4] qui voulaient mettre sur le trône Al-Mughira frère d’Al-Hakam. Ibn Abî `Âmir se charge d’étrangler Al-Mughira.

Ensuite, il décida alors de changer d’alliance et épousa la fille du gouverneur Ghâlib, un des pires ennemis d’al-Mushafî, lequel fut arrêté le 26 mars 978 avec ses fils et son neveu sans que Subh s’y oppose. Al-Mushafî dépossédé de ses biens et humilié fut finalement exécuté dans sa cellule en 983. Ibn Abî `Âmir devenu hâdjib avait désormais les pleins pouvoirs, sauf celui d’être calife.

Ibn Abî `Âmir est parvenu à vaincre les Arabes qui s’étaient rebellés après son coup de force en s’appuyant sur de nouveaux arrivants berbères. En 981, il s’est débarrassé de son beau-père à la bataille de San Vicente. À cause de ses nombreuses campagnes victorieuses, il a reçu le surnom d’Al-Mansûr bi-llah devenu Almanzor.

Le meurtre d’Al-Mughira et les énormes sommes de l’argent dépensées par Subh pour rallier les familles les plus influentes ont sûrement dissuadé les autres omeyyades de revendiquer le trône.

Peu à peu, l’arrogance d’Ibn Abî `Âmir a rendue Subh furieuse. Il l’avait délaissée et écartée du pouvoir. Il devenait clair qu’il ferait passer ses intérêts avant ceux du califat.

 Subh prend la tête d’un complot avec l’aide du gouverneur de l’Ifriqiya [5] Ziri ben Atitya. Ibn Abî `Âmir envoie à son fils `Abd Al-Malik qui prend Tanger.

Ziri ben Atitya, battu, s’est retiré en 997. Il est pardonné en 999 en devenant le gouverneur de tout le Maghreb central.

Subh est morte en 999 et Ibn Abî `Âmir en 1002.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Subh/ Portail du monde arabo-musulman/ Catégories : Califat de Cordoue

Notes

[1] Les Omeyyades, ou Umayyades sont une dynastie arabe de califes qui gouvernent le monde musulman de 661 à 750. Ils tiennent leur nom de leur ancêtre Umayya ibn Abd Shams, grand-oncle de Mahomet. Ils sont originaires de la tribu de Quraych, qui domine La Mecque au temps de Mahomet. À la suite de la guerre civile ayant opposé principalement Muʿāwiyah ibn ʾAbī Sufyān, gouverneur de Syrie, au calife ʿAlī ibn ʾAbī Ṭalib, et après l’assassinat de ce dernier, Muʿāwiyah fonde le Califat omeyyade en prenant Damas comme capitale, faisant de la Syrie la base d’un Califat qui fait suite au Califat bien guidé et qui devient, au fil des conquêtes, le plus grand État musulman de l’Histoire.

[2] Le Hâdjib ou hâjib est une charge politique de certaines cours du monde arabe. Bien que la nature exacte de la charge varie selon les régions et les époques, elle est souvent traduite par chambellan.

[3] Les Berbères sont les membres d’un groupe ethnique autochtone d’Afrique du Nord. Connus dans l’Antiquité sous le nom de Libyens, les Berbères ont porté différents noms durant l’histoire, tels que Mazices, Maures, Numides, Gétules, Garamantes et autres. Ils sont répartis dans une zone s’étendant de l’océan Atlantique à l’oasis de Siwa en Égypte, et de la mer Méditerranée au fleuve Niger en Afrique de l’Ouest. Aujourd’hui, la majeure partie des Berbères vit en Afrique du Nord : on les retrouve au Maroc, en Algérie, en Tunisie, en Libye, au Niger, au Mali, en Mauritanie, au Burkina Faso, en Égypte, mais aussi aux Îles Canaries. De grandes diasporas vivent en France, en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Italie, au Canada et dans d’autres pays d’Europe

[4] Esclavon est le nom des habitants de l’Esclavonie (actuelle Slavonie). Pendant l’empire romain et jusqu’à la fin du Moyen Âge, l’Esclavonie était un réservoir d’esclaves. Les Romains les appelaient les Sclavini mais ce n’est au début qu’un nom d’origine, l’esclave en latin s’appelait alors servus. En bas-latin le mot devient Slavonici et sclavi ou slavi. Le mot Esclavon devient alors pratiquement synonyme d’esclave bien qu’on distingue les serfs des Esclavons. Le mot Esclavons a servi en Espagne musulmane à traduire son équivalent arabe Saqāliba désignant à la fois les esclaves européens et les Slaves. Capturés et achetés en Europe, les Esclavons étaient essentiellement des Slaves et des Germains provenant d’Europe centrale ou orientale, employés au palais ou dans l’armée et convertis à l’Islam. Favorisés sous Abd al-Rahman II, ils ont été ramenés en grand nombre en Andalousie où certains d’entre eux ont reçu une éducation poussée qui leur a permis, après leur affranchissement, d’obtenir de hauts postes dans l’administration. Devenant pour certains Grand Fauconnier, Grand Orfèvre ou encore Commandant de la Garde, ils ont fini par former un groupe à part, se favorisant mutuellement les uns les autres. Ils ont joué un rôle important dans l’éclatement du pays au 11ème siècle lors de leurs luttes contre les Berbères. À l’époque des taifas, plusieurs esclavons sont parvenus à arracher un royaume comme à Valence ou Tortosa et à en faire une puissante entité politique.

[5] L’Ifriqiya, est une partie du territoire d’Afrique du Nord pour la période du Moyen Âge occidental, qui correspond aux provinces d’Afrique romaine dans l’Antiquité tardive. Le territoire de l’Ifriqiya correspond aujourd’hui à la Tunisie, à l’est du Constantinois (est de l’Algérie) et à la Tripolitaine (ouest de la Libye). C’est sous ce nom que ce territoire est connu au moment de l’arrivée des Arabes musulmans et de la résistance qui leur est opposée par les populations berbères païennes, chrétiennes ou juives. Le continent, qui était auparavant nommé « Libye » par Hérodote tire son nom de cette dénomination que les Romains imposèrent par leur conquête.