Elle devint la favorite du calife omeyyade [1] Al-Hakam II vers 960. Mère de Hichâm II .
À son accession au trône le 16 novembre 961, le calife al-Hakam II a déjà 47 ans mais n’a pas d’héritier. Subh, devenue sa favorite, lui donne un premier fils `Abd ar-Rahmân.
En février 967, le hâjib [2] Al-Mushafî lui a proposé plusieurs candidats pour administrer ses biens et ceux de son fils aîné. Elle choisit Muhammad ben Abî `Âmir connu en Espagne sous le nom d’Almanzor, un jeune juriste dont elle devint aussitôt l’influente protectrice et peut-être la maîtresse, lui assurant promotion sur promotion.
Subh a eu un deuxième fils Hichâm en 965. L’aîné est mort en 970. Ibn Abî `Âmir a alors assumé la fonction de précepteur d’Hichâm devenu l’héritier présomptif du trône.
De bonne santé jusque là, Al-Hakam a fait une attaque cérébrale qui l’a laissé hémiplégique en 974. Il a nommé Hichâm comme successeur. Al-Hakam est mort un an et demi après. Subh se retrouve veuve le 1er octobre 976.
Subh a dû manœuvrer pour obtenir que son fils Hichâm monte sur le trône. Elle a fait alliance avec le tout-puissant hâjib Al-Mushafî et Ibn Abî `Âmir. Tous deux font introniser Hichâm le 3 octobre 976.
S’appuyant sur l’aristocratie omeyyade et les berbères [3], ils déjouent un complot mené par des officiers esclavons [4] qui voulaient mettre sur le trône Al-Mughira frère d’Al-Hakam. Ibn Abî `Âmir se charge d’étrangler Al-Mughira.
Ensuite, il décida alors de changer d’alliance et épousa la fille du gouverneur Ghâlib, un des pires ennemis d’al-Mushafî, lequel fut arrêté le 26 mars 978 avec ses fils et son neveu sans que Subh s’y oppose. Al-Mushafî dépossédé de ses biens et humilié fut finalement exécuté dans sa cellule en 983. Ibn Abî `Âmir devenu hâdjib avait désormais les pleins pouvoirs, sauf celui d’être calife.
Ibn Abî `Âmir est parvenu à vaincre les Arabes qui s’étaient rebellés après son coup de force en s’appuyant sur de nouveaux arrivants berbères. En 981, il s’est débarrassé de son beau-père à la bataille de San Vicente. À cause de ses nombreuses campagnes victorieuses, il a reçu le surnom d’Al-Mansûr bi-llah devenu Almanzor.
Le meurtre d’Al-Mughira et les énormes sommes de l’argent dépensées par Subh pour rallier les familles les plus influentes ont sûrement dissuadé les autres omeyyades de revendiquer le trône.
Peu à peu, l’arrogance d’Ibn Abî `Âmir a rendue Subh furieuse. Il l’avait délaissée et écartée du pouvoir. Il devenait clair qu’il ferait passer ses intérêts avant ceux du califat.
Subh prend la tête d’un complot avec l’aide du gouverneur de l’Ifriqiya [5] Ziri ben Atitya. Ibn Abî `Âmir envoie à son fils `Abd Al-Malik qui prend Tanger.
Ziri ben Atitya, battu, s’est retiré en 997. Il est pardonné en 999 en devenant le gouverneur de tout le Maghreb central.
Subh est morte en 999 et Ibn Abî `Âmir en 1002.