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L’histoire pour le plaisir

Suppiluliuma 1er

jeudi 28 mars 2019, par lucien jallamion

Suppiluliuma 1er

Roi des Hittites de vers 1380 à 1336 ou 1344 à 1322 av. jc

En 1344 av. jc, à la mort de Tudhaliya II , l’héritier du trône, Thudhaliya III dit le jeune, est assassiné et remplacé par un prince énergique, Suppiluliuma, fils cadet de Tudhaliya III.

Général remarquable, il réussit à redresser la situation militaire et à sauver l’empire hittite [1] menacé par les invasions.

Pendant les 12 premières années de son règne, Suppiluliuma impose son autorité au roi d’Arzawa [2], soumet le pays d’Azzi [3] et tient en échec les Gasgas [4].

Il conduit des actions dans le Murad-Su [5] afin de s’assurer la domination des mines de cuivre. Il signe un accord avec le roi du Kizzuwatna [6] qui accepte, contre certains avantages, une sorte de suzeraineté hittite et permet l’accès direct en Syrie [7] aux armées impériales. Maître de l’Asie Mineure [8] et renforcé par les contingents de ses vassaux, Suppiluliuma se tourne alors vers la Syrie.

En 1368 av. jc, Suppiluliuma pénètre en Syrie du Nord, prend Alep [9], vassalise de nombreux États syriens et porte la frontière hittite au Liban. Suppiluliuma n’établit pas une administration directe, se contentant d’une reconnaissance de la primauté hittite.

Le roi du Mitanni [10] Tushratta organise à son départ une vaste coalition réunissant Alep, Alalakh [11], Qatna [12], Qadesh [13] et Damas. Ougarit [14] se tient à l’écart du mouvement.

En 1360 av. jc, Suppiluliuma mène une campagne contre le Mitanni : surprenant les coalisés qui l’attendent en Syrie, il attaque d’abord l’Ishuwa [15] puis pille Washshukanni [16], la capitale d’où le roi Tushratta s’est enfui, puis poursuit son offensive en Syrie pour aider Ougarit, reprend Alep et les villes coalisées sauf Damas.

Le Mitanni ne conserve que Karkemish [17] sur l’Euphrate. Cette dernière est prise par les Hittites en 1354 av. jc, et devient la seconde ville de l’empire.

Suppiluliuma meurt de la peste provoquée par les déportations qu’il avait ordonnées en 1336 av. jc. Arnuwanda II lui succède.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Suppiluliuma Ier/ Portail des Hittites/ Roi hittite/

Notes

[1] Les Hittites sont un peuple ayant vécu en Anatolie au 2ème millénaire av. jc. Ils doivent leur nom à la région dans laquelle ils ont établi leur royaume principal, le Hatti, situé en Anatolie centrale autour de leur capitale, Hattusan. À partir de la seconde moitié du 17ème siècle avant notre ère, les rois du Hatti construisent un des plus puissants royaumes du Moyen-Orient, dominant l’Anatolie jusqu’aux alentours de 1200 av. jc. À partir du 14ème siècle avant notre ère, ils réussissent à faire passer la majeure partie de la Syrie sous leur coupe, ce qui les met en rivalité avec d’autres puissants royaumes du Moyen-Orient : l’Égypte, le Mitanni et l’Assyrie.

[2] L’Arzawa est un royaume et une région de l’Anatolie occidentale du 2ème millénaire av. jc. Son histoire nous est connue uniquement par des sources externes, provenant essentiellement du royaume voisin des Hittites, qui ont maintes fois combattu dans cette région. La localisation exacte de l’Arzawa est encore débattue. On le situe dans le sud-ouest de l’Anatolie, entre la Lycie et la Lydie postérieures. Il pourrait avoir été étendu jusqu’à la mer Égée. L’Arzawa est sans doute un royaume de culture louvite, comme l’attestent les noms des personnes originaires de ce pays et le fait qu’on y vénérait des dieux louvites, comme Arma (la Lune) et Tarhunda (le dieu de l’Orage).

[3] Anatolie orientale

[4] barbares des montagnes du Pont

[5] l’une des branches de l’Euphrate supérieur

[6] Le Kizzuwatna fut un royaume anatolien du 2ème millénaire av. jc, incorporé dans l’Empire hittite à la fin du 15ème siècle av. jc. Ce fut le nom donné à la région située au pied des monts Taurus (en Turquie aujourd’hui) voisine de la Pamphylie à l’Ouest. Elle correspondait presque à la Cilicie et à la Cataonie (« Kataonia » pourrait être une forme gréco-latine du nom Kizzuwatna). Le pays était organisé autour des rivières Ceyhan et Seyhan, et de sa capitale Kummani ainsi que d’autres centres urbains. Au 2ème millénaire av. jc, sa population est composée majoritairement de Louvites et de Hourrites.

[7] La Syrie fut occupée successivement par les Cananéens, les Phéniciens, les Hébreux, les Araméens, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs, les Arméniens, les Romains, les Nabatéens, les Byzantins, les Arabes, et partiellement par les Croisés, par les Turcs Ottomans et enfin par les Français à qui la SDN confia un protectorat provisoire pour mettre en place, ainsi qu’au Liban, les conditions d’une future indépendance politique.

[8] L’Anatolie ou Asie Mineure est la péninsule située à l’extrémité occidentale de l’Asie. Dans le sens géographique strict, elle regroupe les terres situées à l’ouest d’une ligne Çoruh-Oronte, entre la Méditerranée, la mer de Marmara et la mer Noire, mais aujourd’hui elle désigne couramment toute la partie asiatique de la Turquie

[9] Alep est la ville principale du nord-ouest de la Syrie, chef-lieu du gouvernorat du même nom. C’est une des plus anciennes villes habitées au monde : elle existe déjà à l’époque paléo-babylonienne (2004-1595 av. jc), sous le nom de Halab. En 738 av. jc, elle est rattachée à l’Assyrie sous le nom de Halman. Elle est conquise par Alexandre le Grand en 333 av. jc et passe ensuite aux Séleucides, qui la rebaptisent Beroia. Elle est ensuite occupée par les Romains en 65 av. jc. Sous les Omeyyades, la ville connaît une certaine stagnation. En 944 où elle devient la capitale des Hamdanides. C’est l’âge d’or d’Alep. L’émir Sayf al-Dawla en fait un prestigieux centre littéraire et le point chaud de la lutte entre les musulmans et les Byzantins. En 962, Alep est prise et incendiée par Nicéphore Phocas. La ville est reprise et reconstruite mais ne recouvre pas sa splendeur. Elle passe ensuite aux Fatimides puis aux Seldjoukides. Possession du sultanat de Roum, elle est conquise en 1086 par Tutuş, émir de Damas, qui se proclame ensuite sultan seldjoukide de Syrie. À sa mort, ses émirats sont partagés entre ses deux fils, qui se détestent. Il va s’ensuivre une rivalité entre les deux émirats qui va survivre longtemps à l’extinction de la descendance de Tutuş.

[10] Mitanni (ou Mittani) était un royaume du Proche-Orient ancien dont le centre était situé au nord-est de la Syrie actuelle, dans le triangle du Khabur, à peu près entre le 17ème siècle et le 13ème siècle avant notre ère. Il était peuplé en majorité de Hourrites, peuple qui doit son nom actuel à la région appelée Hurri, qui semble recouvrir une grande partie de la Haute Mésopotamie. Son élite et sa dynastie régnante, bien que hourrites, préservent cependant des traits archaïques indo-aryens qui traduisent peut-être des origines de ce peuple. Le nom du royaume provient peut-être du nom d’un certain Maitta. Ses voisins l’appelaient de différentes façons : Naharina pour les Égyptiens, Hanigalbat pour les Assyriens, ou encore Subartu dans certains cas. À son apogée, le Mitanni domine un vaste espace allant de la mer Méditerranée jusqu’au Zagros, dominant alors de riches royaumes, notamment en Syrie (Alep, Ugarit, Karkemish, Qatna, etc.). Il rivalise avec les autres grandes puissances du Moyen-Orient de la période, les Égyptiens et les Hittites, avant que les conflits contre ces derniers et les Assyriens ne causent sa chute.

[11] Alalakh est une cité antique, correspondant au site actuel de Tell Açana, situé dans le Sandjak d’Alexandrette, en Turquie, dans la plaine de l’Amuq, au nord du coude formé par l’Oronte.

[12] Qatna est une cité antique située en Syrie à 200 km au nord de Damas, sur l’actuel site de Tell Mishrife. C’était la capitale d’un royaume qui fut l’un des plus importants de la région dans la première moitié du 2ème millénaire av. jc, et avait encore une certaine puissance dans la seconde moitié de ce même millénaire. C’était un point important de passage sur les routes de commerce de la région. Plusieurs dynasties de rois s’y sont succédées pendant presque 1000 ans, développant une culture raffinée, un artisanat, et utilisant l’écriture cunéiforme.

[13] Qadesh ou Kadesh est une ville de la Syrie antique. Elle correspond au site actuel de Tell Nebi Mend, situé à 24 km au sud-ouest d’Homs, en amont du lac Qattina ou lac de Homs, sur la rive ouest de l’Oronte à proximité de la frontière libanaise. Elle fut le lieu de batailles dont la plus célèbre, qui eut lieu au début du 13ème siècle avant notre ère, opposa deux grandes puissances de l’époque : les armées de l’empire hittite menées par Muwatalli II et de l’Égypte menées par Ramsès II.

[14] Ougarit est une ancienne cité du Proche-Orient, située dans l’actuelle Ras Shamra (initialement nommée Ras ech-Chamra, « cap du fenouil »), près de Lattaquié en Syrie. Cette capitale de l’ancien royaume homonyme était au débouché d’une route qui joignait la mer Méditerranée au bassin mésopotamien, entre l’Empire hittite au nord et de la sphère d’influence égyptienne au sud. Elle connaît son apogée au tournant du 2ème millénaire av. jc.

[15] Isuwa ou Ishuwa est une région de l’Anatolie et de la Haute Mésopotamie antique, durant la seconde moitié du 2ème millénaire av. jc (l’Âge du bronze récent). Elle était située dans l’actuelle province d’Elâzığ, en Turquie orientale, dans des vallées et des espaces montagneux localisés entre les cours de la Murat Su, l’Euphrate et le Tigre. En plus de disposer de quelques vallées fertiles, l’Isuwa disposait de mines de cuivre et d’une position stratégique entre des grands royaumes de l’époque, les Hittites à l’ouest et le Mitanni puis l’Assyrie au sud-est, qui l’ont tous convoité. Parmi les sites archéologiques connus qui ont sans doute appartenu à cette région, les plus importants sont Korocutepe et Norşuntepe.

[16] Wassukanni est la capitale du royaume hourrite de Mitanni du 15ème au 13ème siècle av. jc. On ignore où elle se trouvait exactement. On a suggéré de la localiser sous le butte de Tell el Fakhariya, près de Tell Halaf en Syrie, largement inexplorée, mais cette proposition est disputée. On sait que la ville fut pillée par le roi hittite Suppiluliuma 1er dans la cinquième année de son règne. Une inscription du traité avec le Mitanni précise qu’il y installa un vassal hourrite, Shattiwazza. La cité fut de nouveau mise à sac par le roi d’Assyrie Adad-nerari 1er vers 1290 av. jc.

[17] Karkemish (appelée Europus par les Romains) est une ville antique des empires Mitanni et Hittites située à la frontière de la Turquie et de la Syrie actuelles. Durant l’Antiquité, la ville commandait le principal point de traversée de l’Euphrate. Cette situation a dû largement contribuer à son importance historique et stratégique. Elle fut le théâtre d’une importante bataille mentionnée dans la Bible entre les Babyloniens et les Égyptiens.