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Constantin III (empereur byzantin)

mardi 18 décembre 2018, par lucien jallamion

Constantin III (empereur byzantin) (612-641)

Empereur byzantin de 12 février au 24/25 mai 641

Solidus à l'effigie d'Héraclius et de ses fils Constantin III et Héraclonas.Il appartient à la dynastie Héraclide [1] qui a régné de 610 à 711.

Fils d’Héraclius et de sa première femme, l’impératrice Fabia Eudocia, il est couronné et associé au trône comme coempereur dès le 22 janvier 613, mais monte finalement sur le trône avec son demi-frère Héraclonas, fils de l’impératrice Martine, seconde épouse d’Héraclius, lequel a été couronné en 638.

Âgé de 29 ans tandis que Héraclonas n’en a que 15, il est l’empereur réellement responsable du gouvernement, bien qu’étant d’ailleurs de santé très précaire. Même du vivant de son père, il ne fut apparemment jamais associé à aucune campagne militaire et ne quitta guère Constantinople.

En 639 il prit le titre de consul. Il devra attendre 641 pour régner seul.

Il a notamment la tâche de défendre Constantinople contre les Perses de 622 à 629.

Il s’emploie à organiser le sauvetage de l’Égypte, la province la plus riche et la plus peuplée de l’Empire, alors en pleine invasion musulmane.

Les troupes de l’émir Amr ibn al-As, entrées dans la province en décembre 639, y avaient déjà mis les forces byzantines en déroute pendant l’été 640 à la bataille d’Héliopolis [2] et faisaient le siège de la forteresse de Babylone [3].

Constantin rappelle le patriarche melkite [4] d’Alexandrie et préfet d’Égypte, Cyrus de Phase, écarté par Héraclius pour avoir signé un accord avec les Musulmans. Il prépare avec lui l’envoi d’une nouvelle armée en Égypte, mais pendant ce temps Babylone d’Égypte tombe en avril et les troupes arabes se portent sur Alexandrie pour l’assiéger.

Il commence également à se rapprocher de Rome pendant son règne.

Constantin meurt le 24 ou 25 mai 641, après seulement quelques mois de règne, probablement des suites d’une tuberculose ou phthisie chronique, mais Martine est accusée de l’avoir empoisonné afin que son propre fils accapare le pouvoir.

Une révolte s’ensuivit contre Martine à qui on coupa la langue et Héraclius II qui eut le nez coupé et furent exilés.

Sous son règne, Constantin III supprima l’Ekthesis [5] qui avait été proclamé par Héraclius en 638 et à laquelle avaient souscrit le patriarche Pyrrhus de Constantinople et tous les évêques.

Ce décret avait été condamné par le pape Jean IV en 640 et avait causé la rupture avec l’Église de Constantinople.

Constantin laisse deux fils de sa femme et cousine germaine Gregoria Anastasia, décédée après 650, fille du général Nicétas et de sa tante paternelle Gregoria.Héraclius (le futur Constant II) et Théodose, général en 654 et consul honoraire en 656, qui rallient très vite le soutien des ennemis de Martine et d’Héraclonas.

Héraclius est proclamé empereur à l’âge de 11 ans avec le soutien de l’armée avant la mort de son père. Il devient Constant II le Pogonat. C’est le patriarche Paul II qui est chargé de la régence.

L’empire byzantin est alors réduit à la partie originelle ancienne de la Grèce, la Crête, Ravenne, Carthage et Ceuta. Le sénat sera chargé de la régence.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Christian Settipani, Continuité des élites à Byzance durant les siècles obscurs. Les Princes caucasiens et l’Empire du VIe au IXe siècle, 2006

Notes

[1] Les Héraclides sont une dynastie d’empereurs byzantins fondée en 610, lorsque Héraclius renverse l’empereur Phocas. Son dernier représentant, Justinien II, est détrôné et exécuté en 711.

[2] Héliopolis (la « ville du Soleil », aujourd’hui arabe Aîn-ech-Chams soit l’« Œil du Soleil ») est le nom donné par les Grecs à la ville antique de Onou (ou Iounou) dans le delta du Nil. Elle était la capitale du treizième nome de Basse-Égypte. Les premières constructions datent du 27ème siècle avant notre ère.

[3] Dès l’époque d’Auguste, la forteresse romaine de Babylone du Caire est construite près de la rive orientale du Nil, face à l’île de Rhoda. Élargie à l’époque de l’empereur Trajan et fortifiée par Arcadius, elle est constituée de tours rondes et de bastions reliés par un mur en briques. Située à un emplacement stratégique de première importance, la forteresse de Bâbalyûn permet de contrôler le delta tout en dominant le point de passage le plus commode pour traverser le Nil, à la jonction entre la Haute et la Basse Égypte. Lors de la conquête de l’Égypte, par le général arabe ’Amr ibn al-’As en 639, la forteresse est intégrée à la ville de Fostat tout en gardant son indépendance.

[4] Melchite, ou Melkite, est une appellation donnée par les Syriaques Jacobites et les Coptes à ceux qui partagent les idées du Concile de Chalcédoine. Le terme qui vient de malka, « empereur » ou « roi » en syrien (malik en arabe), soulignait leur soutien aux positions christologiques de l’empereur de Constantinople. Considérés comme des partisans de l’Empire byzantin, ils furent regardés avec suspicion par les conquérants perses puis arabes.

[5] Ekthesis ou Ectesi est un édit publié en 638 par l’ empereur byzantin Héraclius 1er dans le but de mettre fin aux conflits christologiques qui ébranlèrent l’ Église concernant la nature humaine et divine du Fils , seconde Personne de la Trinité. Par cet édit, Héraclius a imposé la doctrine de l’unique volonté du Christ, le monothélisme, dans tout l’empire, et interdit toute discussion ultérieure sur le sujet. L’ Ectesis est restée en vigueur jusqu’en 648, date à laquelle elle a été supprimée par les Typos de Constant II