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Adalbéron 1er de Metz

dimanche 24 juin 2018

Adalbéron 1er de Metz (? - 962)

Évêque de Metz de 929 à 954-Abbé de Saint-Trond à partir de 944

Blason évêché de MetzFils de Wigéric, comte du Bidgau [1] et comte palatin [2] de Lotharingie [3] et de Cunégonde, de la famille lotharingienne d’Ardenne ; il est le frère du comte de Bar [4] Frédéric 1er de Lorraine .

La Vita Johannis Gorziensis, écrite en 980, indique qu’Adalbéron de Metz était de sang royal tant du côté paternel que du côté maternel, le texte précisant que cette origine remontait à plusieurs générations. Il est élu en 929 pour succéder à Bennon qui avait renoncé à l’épiscopat de Metz.

En 934, il entreprend la réforme de l’abbaye de Gorze [5], qu’il confie notamment à Jean de Gorze . Il rend à saint Brunon de Cologne la relique de la férule pétrinienne [6] qui avait été remise à la cathédrale de Metz au moment de l’invasion des Huns.

Il prend le parti de Louis IV dans son conflit avec Otton 1er du Saint Empire pour le contrôle de la Lotharingie. En 939, il doit céder le contrôle de Metz à Otton 1er.

En 941, il chasse les chanoines de l’Abbaye de Saint-Arnould [7] et y instaure l’ordre de Saint-Benoît [8] sous la direction de l’abbé Héribert de Gorze.

En 944, il devient abbé de Saint-Trond [9] qu’il fait reconstruire. Il en consacre l’église en 947.

En 950, il intervient comme intermédiaire dans le conflit qui oppose le roi Louis IV et le comte de Paris [10] Hugues le Grand.

Il est mort le 26 avril 962.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Henri Tribout de Morembert, « Adalbéron Ier : Évêque de Metz (929-962) », Biographie nationale du pays de Luxembourg, Victor Buck,, vol. 6,‎ 1954

Notes

[1] Le comté de Bidgau primitif était l’un des plus vastes de Lotharingie. Il était bordé au nord par l’Eifel, à l’ouest par l’Ardenne, la Woëvre et le Saargau ; au sud par le Bliesgau et à l’est par le Meinvelt et le Nahegau. Il s’étendait sur les deux rives de la Moselle et comprenait la cité épiscopale de Trèves, les abbayes de Saint-Maximin, de Prüm et d’Echternach. Le Bidgau fut démembré continuellement, surtout au profit de la maison de Luxembourg et de l’archevêché de Trèves.

[2] L’origine de ce titre vient des comtes du palais qui habitaient dans des palais impériaux établis par les empereurs Carolingiens et les empereurs du Saint Empire romain germanique dans chaque duché de leur empire, pour y représenter l’autorité impériale. Chaque duc doit donc composer avec un comte palatin représentant l’empereur ou le roi

[3] La Lotharingie désigne le royaume de Lothaire II du latin Lotharii Regnum, arrière-petit-fils de Charlemagne. Il fut constitué en 855. Après sa mort, elle fut l’enjeu de luttes entre les royaumes de Francie occidentale et de Francie orientale, avant d’être rattachée au Saint Empire romain germanique en 880. Il devint un duché au début du 10ème siècle. Dans la deuxième moitié du 10ème siècle, le duché fut scindé en un duché de Basse Lotharingie et un duché de Haute Lotharingie, qui deviendra la Lorraine.

[4] Relevant à la fois du Saint Empire romain germanique mais aussi du domaine royal de France (partie du duché située à l’ouest de la Meuse), le comté, puis duché de Bar, fut formé au 10ème siècle par Ferry d’Ardennes, frère de l’évêque de Metz Adalbéron. Il fut annexé par la France en 1766. Ses villes principales étaient Bar-le-Duc, la capitale, Pont-à-Mousson sur la Moselle, au pied du château de Mousson, Briey et Longwy. Ses frontières bordaient le comté de Champagne, la principauté épiscopale de Verdun, le comté puis duché de Luxembourg, la principauté épiscopale de Metz, le duché de Lorraine et la principauté épiscopale de Toul.

[5] L’abbaye Saint-Gorgon de Gorze est une abbaye bénédictine fondée à Gorze près de Metz, vers 747. À partir de 933, elle est à l’origine d’une réforme de la règle bénédictine qui va se diffuser à tout le Saint Empire.

[6] La férule pétrinienne ou férule de saint Pierre est un reliquaire conservé au trésor de la cathédrale de Limburg en Allemagne qui contient un morceau de la férule de l’apôtre Pierre.

[7] L’abbaye Saint-Arnould, ou abbaye des Saints-Apôtres, est une abbaye bénédictine fondée à Metz au 6ème siècle. Charlemagne fit de cette abbaye la nécropole d’une partie de sa famille : sa femme Hildegarde, ses sœurs, ses fils, l’empereur Louis le Pieux et l’évêque Drogon y furent enterrés. Elle fut détruite, peut-être par les Normands, dont il est connu qu’ils cherchèrent à piller Metz au 9ème siècle, ou bien par les Hongrois un peu plus tard ; l’abbaye fut reconstruite au même emplacement au 10ème siècle

[8] L’ordre de Saint-Benoît plus connu sous le nom d’ordre des Bénédictins, est une fédération de monastères ayant, au cours de leur histoire, adopté la règle de saint Benoît. Ainsi saint Benoît de Nursie en est-il considéré comme le fondateur en 529.

[9] L’abbaye de Saint-Trond, située au cœur de la ville belge de Saint-Trond, fut un monastère de moines bénédictins. D’origine mérovingienne et fondé vers 657 par saint Trond sous la forme d’un prieuré, le monastère fut ravagé par les Normands puis relevé 50 ans plus tard. Il adopta la règle de saint Benoît en devenant abbaye au 9ème siècle. L’abbaye fut réputée pour les pèlerinages qu’elle permettait, et, devenue florissante, elle attira une population qui forma le bourg aujourd’hui appelé Saint-Trond.

[10] Le comté de Paris était un comté carolingien ayant Paris et sa cité épiscopale pour chef-lieu. Il aurait été fondé par Charlemagne, mais le premier comte cité est Griffon, fils de Charles Martel, maire du Palais. Paris devient le chef-lieu du duché de France, et les Robertiens obtiennent le comté de Paris héréditairement à partir de Robert le Fort, défenseur de la cité contre les Normands. Avec l’accession des Capétiens à la couronne de France, les rois ne nomment plus que des vicomtes à Paris. Ceux-ci furent à leur tour, remplacés par des prévôts, l’ancien comté devenant la prévôté de Paris.