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Jean III Doukas Vatatzès

samedi 9 décembre 2017

Jean III Doukas Vatatzès (vers 1192/1254)

Empereur byzantin en exil à Nicée de 1221 à 1254

L'Empire de Nicée et ses voisins après la chute de Constantinople.Né à Didymotique [1] en Thrace [2]. Son père, Basile Doukas Vatatzès , exerçait la charge de domestique. Par sa mère, il était le petit-fils de Constantin Ange et de Théodora Comnène , fille d’Alexis 1er Comnène.

Les Vatatzès appartenaient à la haute noblesse militaire de Thrace et certains des membres de la famille faisaient partie du Sénat. Après la conquête de Constantinople en 1204, Jean Doukas Vatatzès vint s’installer à Nymphaion [3], que Théodore 1er Lascaris avait choisi comme capitale de l’Empire de Nicée [4].

Grâce à l’un de ses oncles, prêtre au palais et conseiller de l’empereur, le jeune Jean fut pris au service de l’empereur. Ce dernier apprécia si bien le talent et le caractère moral du jeune homme qu’il lui octroya le titre de protovestiaire [5]. En 1212, l’empereur lui fit épouser sa propre fille, Irène , et n’ayant pas d’héritier mâle, désigna Vatatzès comme son successeur.

À la mort de Théodore en 1222, Jean Vatatzès fut couronné empereur, déclenchant ainsi une querelle de succession. Deux des quatre frères de Théodore Lascaris revendiquèrent le trône, estimant qu’ils avaient davantage de droits à la succession que le mari de la fille de l’empereur défunt. Ils se hâtèrent d’aller à Constantinople demander l’appui de l’empereur latin.

Le jeune empereur Robert de Courtenay s’empressa de les obliger et lança une expédition qui fut anéantie par les forces de Jean Vatatzès à Poimanenon [6], l’endroit même où 22 ans auparavant son beau-père avait été défait par les Latins. Les deux prétendants furent faits prisonniers et Vatatzès put s’installer fermement au pouvoir

Jean III continua l’œuvre de son prédécesseur dont l’objectif premier était la reconquête de Constantinople et le rétablissement de l’Empire byzantin. Ses principaux rivaux dans la région étaient le despote d’Épire [7] et le tsar de Bulgarie [8], lesquels voulaient également reconquérir Constantinople, l’Empire latin de Constantinople [9], le sultanat de Roum [10] et l’Empire de Trébizonde [11].

Son accession au trône mit fin à la coopération avec l’Empire latin qui avait marqué les dernières années de Théodore Laskaris. En 1214, celui-ci avait signé un traité de paix à Nymphaion [12] avec l’Empire latin qui fixait les frontières entre les deux empires. Les Latins gardaient l’angle nord-ouest de l’Asie Mineure jusqu’à Adramyttion [13] au sud, alors que l’Empire de Nicée conservait le reste du pays jusqu’à la frontière seldjoukide [14]. Les deux empires reconnaissaient ainsi leur droit mutuel à l’existence.

En 1219, Théodore Laskaris avait scellé cette entente en mariant en troisièmes noces Marie de Courtenay, fille de Yolande, une nièce des deux premiers empereurs latins. La bataille de Poimanenon en 1225 obligea les Latins à abandonner les territoires qu’ils possédaient encore en Asie Mineure, laissant l’Empire de Nicée seule maître du territoire allant de la côte au nord et à l’ouest jusqu’à la frontière seldjoukide au sud et à l’Empire de Trébizonde à l’ouest.

Dès son avènement, Vatatzès s’employa à constituer une flotte impressionnante qui, à partir de sa base dans l’Hellespont [15], pu capturer les îles de Lesbos [16], Chios [17], Samos [18] et Icare [19]. Plus tard, en 1232-1233, Vatatzès réussit également à obliger Léon Gabalas , gouverneur de Rhodes [20] alors indépendante, à reconnaître les droits de l’empereur sur l’île. Après la bataille de Poimanenon, l’empereur, qui avait établi son camp à Lampsaque [21] près des Dardanelles afin de reconnaître le théâtre des opérations, décida de tourner son attention vers l’Europe. Ses troupes s’emparèrent de différentes villes côtières et entrèrent à Andrinople [22] à la demande de ses habitants. Toutefois, les forces de Théodore Comnène Doukas, qui, non content de ne pas reconnaître la légitimité des prétentions de l’Empire de Nicée, s’était lui-même fait couronner empereur par l’archevêque d’Ohrid [23] à Thessalonique en 1225, intervinrent et les troupes nicéennes furent obligées de se retirer. Vatatzès porta alors son attention vers l’Asie Mineure et, après une courte campagne et des négociations avec le sultan de Roum, réussit à stabiliser le front de l’Est.

Le despote d’Épire, Théodore Comnène Doukas, s’avéra l’ennemi le plus acharné de Jean Vatatzès. Cherchant à capturer Constantinople avant Vatatzès, il commença par étendre son territoire vers le sud-est grâce à une série de campagnes militaires. Ce plan se heurtait aux intentions du tsar bulgare, Ivan Asen II , qui poursuivait le même but. Aussi, après avoir dénoncé l’alliance qu’il avait signée avec Ivan Asen contre Jean Vatatzès, Théodore déclara la guerre aux Bulgares. Lors de la bataille qui eut lieu au printemps 1230 près de Klokotnitsa  [24] sur le fleuve Évros [25], l’armée de Théodore fut vaincue et lui-même fut capturé et jeté en prison après avoir été aveuglé. Finalement, le despote d’Épire dut renoncer à ses prétentions au trône de Constantinople.

En 1242, Jean III Vatatzès obligea le fils de Théodore, Jean Komnenos Doukas , à reconnaître la souveraineté de l’Empire de Nicée, à abandonner toute prétention au titre impérial et à reprendre son titre traditionnel de despote.

Vers 1246, après la mort du tsar Coliman , successeur d’Ivan Asen, Jean Vatatzès étendit son territoire dans les Balkans après avoir capturé plusieurs villes. L’empire s’étendit bientôt en Thrace jusqu’au fleuve Évros et en Macédoine jusqu’au Vardar [26].

Par la suite, il se dirigea vers l’est contre Démétrios Comnène Doukas et, en décembre 1246, captura Thessalonique, obligeant Démétrios à se soumettre. En 1247-1248, les armées nicéennes firent campagne en Thrace, capturant Tzurulon [27] et Bizye [28]. Après la bataille de Klokotnitsa, l’Épire se sépara de Thessalonique et redevint une principauté indépendante sous Michel II Comnène Doukas , le fils illégitime de Michel 1er.

Au début, Vatatzès chercha à établir des relations amicales avec Michel II et fit alliance avec lui, alliance renforcée en 1249 par le mariage de sa nièce, Marie, avec le fils de Michel, Nicéphore 1er Doukas . En 1251, Michel dénonça cette alliance et s’attaqua aux possessions nicéennes en Macédoine, cherchant à s’emparer de Thessalonique. Au début de 1252, Vatatzès fit campagne dans l’ouest de la Macédoine. Michel II fut obligé de capituler et de signer le traité de paix de Larissa [29]. L’Épire remettait Vélès et Prilep [30] à l’empereur de Nicée, en échange de quoi il gardait le titre de despote même si ce titre n’était plus qu’honorifique

Jean III Vatatzès, délivré de tous les ennemis pouvant attaquer ses frontières, renouvela l’alliance avec le jeune héritier d’Ivan Asen, Coliman Asen 1er.

Selon les sources, l’empereur menait une vie frugale, cherchant continuellement de nouveaux moyens pour réduire les goûts de luxe des riches particuliers, y ajoutant des mesures contre l’exploitation des plus démunis pour établir une véritable justice sociale dans l’empire. Il édicta à cet effet une novella [31] grâce à laquelle il put abolir le système d’appropriation illicite très répandu à l’époque. Ces diverses mesures contribuèrent au renforcement de l’économie de l’empire, qui devint ainsi beaucoup plus solide qu’à l’époque des Comnènes

Dans le contexte du développement de ses politiques sociales, Jean Vatatzès tint compte de la situation de l’Église et voulut en assurer l’indépendance. En 1228, il publia une novella interdisant l’immixtion des autorités politiques dans les nominations ecclésiastiques. Lui et son épouse firent de généreuses donations à des institutions ecclésiastiques et firent rénover de nombreuses églises existantes ou construire de nouvelles comme le monastère de Sosandra à Magnésie [32].

Jean Vatatzès fit un effort spécial pour réorganiser l’armée impériale, dont le noyau était composé de mercenaires connus sous le nom de Latinikon, originaires d’Europe de l’Ouest, non orthodoxes, souvent venus de France, d’Angleterre, de Castille ou de Catalogne et dirigés par le megas konostablos [33]. L’octroi de pronoia [34] de taille moyenne aux soldats permit la consolidation d’une armée puissante, alors que la construction de forteresses sur la frontière et la remise en état de fortifications tombées en ruines dans de nombreuses villes, comme Smyrne [35], contribuèrent à raffermir la défense de l’empire. Pour renforcer l’armée, l’empereur n’hésita pas à établir des peuples étrangers, comme les Coumans, dans les régions frontalières de Thrace, de Macédoine et de Phrygie [36], en échange de leur service militaire. Les mercenaires coumans, que les Byzantins appelaient généralement « scythes », formèrent le régiment des Skythikon.

Il créa des bibliothèques dans les villes où s’épanouirent les arts et la science, et s’attacha à rehausser la formation générale de la population.

Il s’intéressa particulièrement à la collection et à la copie de manuscrits. Il promut la création de centres d’apprentissage pour les études autres que religieuses et organisa l’instruction supérieure.

En 1253, après une campagne contre Michel II, despote d’Épire, la santé de l’empereur, qui souffrait depuis longtemps d’épilepsie, se détériora. Il mourut le 3 novembre 1254 à Nymphaion et fut enterré au monastère de Sosandra près de Magnésie.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « Juan III Ducas Vatatzés »

Notes

[1] Didymotique est une ville de Thrace, située au nord-est de la Grèce dans le district régional (préfecture) de l’Évros. Le nom peut être romanisé de plusieurs façons et plusieurs graphies sont donc utilisées. Elle est appelée Le Dimot par les auteurs français du Moyen Âge.

[2] La Thrace désigne une région de la péninsule balkanique partagée entre la Grèce, la Bulgarie et la Turquie ; elle doit son nom aux Thraces, la peuplade qui occupait la région dans l’Antiquité. Au 21ème siècle, la Thrace fait partie, à l’ouest, de la Grèce, Thrace occidentale, au nord, de la Bulgarie et, à l’est, de la Turquie, Thrace orientale.

[3] aujourd’hui Kemalpaşa

[4] Vestige de l’Empire byzantin ayant résisté à la prise de Constantinople par les croisés en 1204, l’Empire de Nicée était le plus étendu des États impériaux successeurs : l’Empire de Nicée, le despotat d’Épire et l’Empire de Trébizonde. Il occupait, en Asie Mineure occidentale, une large bande de terre s’étendant de la mer Égée à la mer Noire. Si Nicée demeura sa capitale et le siège du patriarcat pendant toute sa brève histoire (1204-1261), les empereurs établirent leur résidence et le siège du gouvernement à Nymphaion (aujourd’hui Kemalpaşa), ville de Lydie, moins exposée aux armées ennemies. Se défendant à la fois contre les États successeurs et le sultanat seldjoukide, Théodore 1er Laskaris réussit à édifier un État politiquement stable et économiquement viable en Asie Mineure. Ses successeurs, Jean III Doukas Vatatzès et Théodore II Laskaris, étendirent le territoire de l’empire en Europe, encerclant progressivement Constantinople. Après avoir écarté Jean IV Lascaris, le successeur légitime de Théodore II, Michel VIII Paléologue n’eut plus qu’à reprendre la ville en 1261 grâce à un concours de circonstances. L’Empire de Nicée redevint ainsi une partie constituante de l’Empire byzantin rénové.

[5] Le protovestiaire était un haut dignitaire de la cour des empereurs byzantins. Jusqu’au 11ème siècle, la charge de protovestiaire resta en général réservée aux eunuques. À partir du 12ème siècle, elle fut donnée à des grands seigneurs non eunuques, souvent des membres de la famille impériale, notamment un neveu de l’empereur. Au 13ème siècle, le titre ne correspondait plus qu’à une fonction d’apparat pendant les cérémonies : signaler la présence de l’empereur, agiter la main portant des clefs à travers la tenture dissimulant le souverain à la vue des assistants, recevoir la couronne et les vêtements impériaux des mains du préposé... Le protovestiaire avait aussi le privilège exclusif, s’il apercevait un insecte ou une tache sur le vêtement impérial, d’y porter la main sans y être invité. Il faisait partie des « familiers » dont la tente, en campagne, était dressée près de celle de l’empereur, l’un des rares à avoir accès au vaisseau impérial.

[6] La bataille de Poimanenon ou Poemanenum a été menée au début de 1224 (ou peut-être à la fin de 1223) entre les forces de deux des principaux États successeurs de l’Empire byzantin, l’Empire latin et l’Empire grec byzantin de Nicée. Les forces opposées se sont rencontrées à Poimanenon, au sud de Cyzicus en Mysie, près du lac Kuş.

[7] Le despotat d’Épire est un des États successeurs de l’empire byzantin né après la quatrième croisade en Épire, une région qui s’étend sur la côte adriatique entre le sud de l’Albanie actuelle et le golfe de Corinthe. Le terme de despotat est formé sur celui de despote, qui désigne alors à la cour de Constantinople un membre de la famille impériale. Son équivalent le plus proche est prince ; un despotat serait donc une principauté.

[8] Le Second Empire bulgare était une monarchie médiévale des Balkans, nommée dans les documents de son temps Regnum Bulgarorum et Blachorum (et son souverain rex Bulgarorum et Blachorum : « roi des Bulgares et des Valaques »), mais que l’historiographie moderne bulgare et, à sa suite, internationale, désignent comme « Second État Bulgare » ou, plus simplement « Bulgarie ». En fait, cet État multiethnique s’étendait non seulement sur l’actuelle Bulgarie (sauf le littoral) mais aussi sur l’actuelle Roumanie (Valachie), en Macédoine, Grèce septentrionale et Serbie orientale.

[9] L’Empire latin de Constantinople est un État éphémère fondé en avril 1204 sur le territoire de l’Empire byzantin à la suite de la quatrième croisade et la chute de Constantinople aux mains des Latins. Il dure jusqu’en 1261, année de la reconquête de la ville par Michel Paléologue, qui restaure l’Empire byzantin.

[10] Le sultanat de Roum (c’est-à-dire du « pays des Romains ») ou sultanat d’Iconium est un sultanat seldjoukide établi de 1077 à 1307 en Anatolie à la suite de la bataille de Mantzikert. Le sultanat est établi à la suite d’un accord entre l’Empire byzantin et le chef seldjoukide Süleyman 1er Shah. Son nom se réfère aux “romains” au sens où l’entendaient les Arabes puis les Turcs entre les 7ème et 15ème siècles : les anciens citoyens de l’Empire romain d’Orient (que l’on nomme communément, à partir du 16ème siècle donc a posteriori : « Empire byzantin ») devenus sujets (dhimmis) des seldjoukides.

[11] L’Empire de Trébizonde est un État successeur de l’Empire byzantin, centré autour de l’actuelle Trébizonde, dans la région du Pont, sur le littoral de la mer Noire. Établi en 1204, à la suite de la chute de Constantinople au cours de la quatrième croisade et de la formation de l’Empire latin de Constantinople, il disparaît lorsque le sultan ottoman Mehmed II s’empare de Trébizonde en 1461.

[12] Le Traité de Nymphaeum était un traité de paix signé en décembre 1214 entre l’ Empire de Nicée, successeur de l’Empire byzantin, et l’Empire latin, établi à la suite de la quatrième croisade de 1204.

[13] Edremit est un chef lieu de district de la province de Balıkesir en Turquie dans la région de la mer de Marmara. Il y a une ville homonyme dans la province de Van. Edremit s’est appelée Adramyttion. Thèbe sous le Placos et Lyrnessos, villes toute proche d’Adramyttion, dans le gofle d’Adramyttion en Cilicie de Troade, remontent aux temps homériques, et se retrouvent dans le Catalogue des vaisseaux au chant II de l’Iliade notamment, comme faisant partie des villes possédées par le roi Éétion. La constitution d’Adramyttion fait partie de celles retenues par Aristote dans sa collection.

[14] Les Seldjoukides, sont les membres d’une tribu turcique qui a émigré du Turkestan vers le Proche-Orient avant de régner sur l’Iran, puis sur un vaste domaine comprenant l’Irak actuel, et l’Asie Mineure, entre le milieu du 11ème siècle et la fin du 12ème siècle.

[15] Détroit des Dardanelles:Les anciens grecs désignaient le détroit sous le nom d’Hellēspontos qui fut latinisé en Hellespont. Le détroit des Dardanelles est un passage maritime reliant la mer Égée à la mer de Marmara. Originellement, le terme de Dardanelles et d’Hellespont désignait les régions situées de part et d’autre du détroit. Par extension, le mot désigne aujourd’hui le détroit lui-même. La possession de ce détroit, comme de celui du Bosphore, permet le contrôle des liaisons maritimes entre la mer Méditerranée et la mer Noire. Le détroit est long de 61 km, mais large de seulement 1,2 à 6 km, avec une profondeur maximale de 82 m pour une moyenne de 55 m.

[16] Lesbos est une île grecque de la périphérie d’Egée Septentrionale, souvent aussi appelée du nom de sa capitale Mytilène. L’île présente plusieurs centres d’intérêt, notamment culturel (vestiges antiques), géologique, gastronomique et religieux. Lesbos est aussi connue dans le monde antique pour la qualité de ses vins et de son bois de construction pour les navires et pour son marbre bleu clair.

[17] Chios ou Chio île et municipalité grecque de la mer Égée, proche de la Turquie dont elle est séparée par un détroit de 8 kilomètres seulement. Chios est réputée pour être le lieu de naissance d’Homère.

[18] Samos est une île grecque de la mer Égée, proche de l’Asie Mineure et située à 70 kilomètres au Sud-ouest de Smyrne, aujourd’hui Izmir en Turquie. Elle forme un dème (municipalité) et un district régional de la périphérie d’Égée-Septentrionale. Son chef-lieu est la ville de Vathy ; les deux autres villes sont Chora et Pythagorion (Tigani).

[19] Ikaría, en français Icarie, appelée localement Nikaria ou Nicaria, avec pour ancien nom Dolíchē, est une île grecque de la mer Égée orientale. Elle tire son nom d’Icare, le fils de Dédale dans la mythologie grecque, qui serait tombé dans la mer proche de l’île.

[20] Rhodes est une île grecque, la plus grande du Dodécanèse. Bordée au nord-ouest par la mer Égée et au sud-est par la mer Méditerranée, elle est située entre l’île de Karpathos (Grèce) et les côtes turques, à 17,7 km de ces dernières. Elle est le siège d’un évêché orthodoxe, la Métropole de Rhodes. Après la prise de Constantinople par les croisés en 1204 et la dislocation de l’empire, l’aristocrate local Léon Gabalas transforme l’île en État indépendant. Sa diplomatie consiste à garder l’équilibre entre Venise et l’empire de Nicée. En 1243, son frère Jean Gabalas lui succède. Les Génois envahissent Rhodes en 1248 mais en sont chassés par les Byzantins deux ans plus tard qui lui rendent le statut de province.

[21] Lampsaque, d’abord connue comme Pityussa est une ancienne cité grecque d’Asie mineure, située sur la rive sud de l’Hellespont, en Troade. Elle est proche de l’actuelle Lapseki.

[22] Edirne (autrefois Andrinople ou Adrianople) est la préfecture de la province turque du même nom, limitrophe de la Bulgarie et de la Grèce. La ville est traversée par la Maritsa (Meriç en turc).

[23] La ville d’Ohrid est née pendant l’Antiquité, elle s’appelait alors Lychnidos et possédait un théâtre antique et une acropole. Après les invasions slaves du début du Moyen Âge, la ville devient au 9ème siècle un grand centre religieux et culturel. Saint Clément d’Ohrid y fonde alors un grand monastère et participe à l’établissement de l’alphabet cyrillique et de la culture bulgaro macédonienne. Un siècle plus tard, Samuel 1er de Bulgarie fait d’Ohrid la capitale de son empire. Conquise par les Ottomans, Ohrid connaît un certain déclin avant de devenir au 19ème siècle un foyer de développement du nationalisme macédonien.

[24] La bataille de Klokotnica ou Klokotnitca eut lieu le 9 mars 1230 dans les environs du village de Klokotnitca (près de Haskovo en Bulgarie) entre les forces d’Ivan Asen II, tsar de Bulgarie, et celles de Théodore Comnène Doukas, souverain d’Épire et « empereur de Thessalonique ». Grâce à cette victoire, la Bulgarie devint la puissance dominante de la région des Balkans, alors qu’un point final fut mis à l’ascension fulgurante qu’avait connue l’Épire. Cette bataille est souvent vue par les historiens comme l’un des points tournants de l’histoire de l’Empire byzantin après la conquête de Constantinople par les croisés ; après elle, seuls deux candidats demeurent pour la reconquête de Byzance : Jean Vatatzès (Nicée) et Ivan Asen (Bulgarie).

[25] Née dans les montagnes de Rila en Bulgarie occidentale, elle coule au sud-est entre les Balkans et les montagnes de Rhodope et traverse Plovdiv. Au sud d’Edirne, en Turquie, elle se partage momentanément en deux bras, ne constituant plus dans cette zone la frontière entre la Turquie et la Grèce. Elle s’oriente alors au Sud pour se jeter dans la mer Égée, après un cours long de 480 kilomètres, par un delta près d’Enez.

[26] Le Vardar ou Axios est le plus long fleuve de la Macédoine géographique. Avec ses 388 km il traverse la République de Macédoine et le nord de la Grèce. Le Vardar prend sa source à Vroutok, à quelques kilomètres au sud de Gostivar, en République de Macédoine. Il traverse notamment les villes de Skopje et Vélès puis traverse la frontière grecque après Guevgueliya. Il se jette ensuite dans le golfe Thermaïque de la mer Égée, à l’ouest de Thessalonique, en Macédoine grecque. La partie grecque du fleuve est longue de 87 km. Le Vardar sépare en deux la République de Macédoine et sa vallée est le principal axe de communication du pays, puisqu’elle permet de rejoindre la Serbie au nord et la Grèce au sud.

[27] Çorlu (autrefois Tzurulum) est une ville industrielle du nord-ouest de la Turquie, sur la rive nord de la mer de Marmara. Elle tire son nom de l’ancien diocese de Zorolus.

[28] Vize est une ville et district de la province de Kırklareli dans la région de Marmara. La ville se trouve à 56 km de la capitale provinciale, sur la route d’Istanbul à Edirne.

[29] Larissa est une ville grecque située au bord du fleuve Pénée. Elle est le chef-lieu du district régional de Larissa, et la capitale de la périphérie de Thessalie, mais aussi celle du diocèse décentralisé de Thessalie-Grèce centrale.

[30] Prilep est une municipalité et une ville du centre-sud de la République de Macédoine. Prilep est surnommée « la ville sous les tours de Marko » à cause de la proximité des tours du roi Marc fils de Mournyav. C’est, avec Bitola, l’un des deux grands centres économiques du sud du pays. Prilep est surtout connue pour sa production de tabac. Prilep est entourée par les municipalités macédoniennes de Novatsi, Mogila, Krivogachtani, Dolneni, Tchachka et Kavadartsi ainsi que par la Grèce.

[31] Par extension, le vocable novelle désigne à partir du 6ème siècle une loi promulguée par un empereur byzantin à partir de Justinien. Au départ, les Novelles sont 154 constitutions impériales adoptées durant le règne de Justinien après la promulgation du Corpus iuris civilis.

[32] Manisa est une ville de Turquie, préfecture de la province du même nom. Elle est placée sur le site de l’antique Magnésie du Sipyle.

[33] Un konostaulos ou konostablos est une dignité de l’Empire byzantin tardif, adoptée des Normands. La dignité dérivée de megas konostaulos (grand connétable) devient l’une des plus hautes de la cour sous l’ère Paléologue de 1261 à 1453 et est conférée aux généraux de haut rang.

[34] La pronoia était un système fiscal d’attribution de terres, d’étendu diverse, par l’empereur byzantin, à un individu pour qu’il en soutire, pour son propre profit, les revenus d’état qui y sont rattachés. La pronoia pouvait être attribuée de façon arbitraire, voire prestigieuse, par l’empereur à des membres de sa famille ou à des partisans et éventuellement à partir de la dynastie des Comnènes, à la fin du 11ème siècle, à des militaires et soldats en guise de solde. Popularisé et adopté largement par les Comnènes à partir du 11ème siècle, le système des pronoiai était utilisé jusqu’à la fin de l’Empire byzantin. L’attribution massive de grandes pronoiai (aussi désigné sous le terme d’apanage) par les empereurs au fil des siècles, pourrait être directement relié à l’effritement du pouvoir à partir de 1204 et aurait été un facteur, parmi plusieurs autres, qui favorisa l’affaissement politique et la ruine de l’État byzantin jusqu’à sa chute en 1453.

[35] aujourd’hui Izmir, en Turquie

[36] La Phrygie est un ancien pays d’Asie Mineure, situé entre la Lydie et la Cappadoce, sur la partie occidentale du plateau anatolien. Les Phrygiens sont un peuple indo-européen venu de Thrace ou de la région du Danube. Ils ont occupé vers 1200 av.jc la partie centrale et occidentale de l’Asie Mineure, profitant de l’effondrement de l’Empire hittite.