Mari d’Epiphania et père de l’empereur Héraclius, il était apparemment d’origine arménienne, en tout cas natif de l’Arménie byzantine.
Il apparaît pour la première fois dans les sources en 586. Il commandait un corps de l’armée byzantine à la bataille de Solachon [1], livrée contre les Perses, sous les ordres de Philippicos , Magister Militum per Orientem [2].
Pendant l’invasion de la province arménienne d’Arzanène [3] qui suivit, et le siège de la ville de Chlomaron, Héraclius, qui était alors commandant en second, fut chargé par Philippicos d’une périlleuse mission de reconnaissance en direction de l’Arménie perse. Constatant l’approche d’une armée ennemie menée par le général perse Kardarigan , il en prévint Philippicos, qui se replia précipitamment vers Amida [4]. Ensuite, malade, le généralissime confia une partie de l’armée byzantine à son adjoint pour mener une razzia dans la région de Nisibe [5].
En 587, Philippicos chargea les généraux Héraclius, Théodore et Andreas de raids en territoire perse, et à l’automne de cette année, rentrant à Constantinople, il se fit remplacer à la tête de l’armée d’Orient par Héraclius.
Au début de l’année 588, il fut démis de ses fonctions de Magister Militum per Orientem au profit de Priskos et ordonna à Héraclius de se retirer en Arménie. Il fut rétabli peu après à la suite d’une mutinerie.
Héraclius l’Ancien réapparaît dans les sources vers 595 comme Magister Militum per Armeniam. Assisté d’Hamazasp Mamikonian, il combat les rebelles arméniens Samuel Vahewuni et Atat Khorkhoruni. Il est finalement nommé exarque [6] de Carthage en 600 par l’empereur Maurice, donc avant le renversement de celui-ci par Phocas en novembre 602. Il occupe ensuite cette fonction jusqu’à sa mort.
Il se déclara rebelle contre Phocas pendant l’été 608, l’an dans lequel il était consul, et envoya son neveu Nicétas, par voie de terre, s’emparer d’Alexandrie et de la Basse Égypte [7], mission qui fut menée à bien avant la fin de l’année 609. A Carthage, l’exarque et son fils, le futur empereur, s’étaient proclamés tous deux consuls, titre qui n’était plus attribué depuis le règne de Justinien 1er ; ils apparaissent en habit consulaire sur des pièces de monnaie frappées à Carthage, puis à Alexandrie à cette époque.
Finalement, Héraclius le Jeune prit la mer au printemps 610 à la tête de la flotte qui arriva à Constantinople au début octobre et renversa Phocas. Selon Jean de Nikiou , le père eut le temps d’apprendre la victoire de son fils et de s’en réjouir avant de mourir peu après.