Fils de Raoul IV de Beaumont et d’Hildegarde, fidèle de Foulques Nerra et selon Célestin Port , aurait conquis avec lui les Mauges [1] et se serait fortifié au Grand-Montreveau.
Il donna l’église de Saint-Rémy-en-Mauges [2] à Saint-Serge, celle de Luché à Saint Aubin, approuva comme suzerain un grand nombre de donations d’autres églises. Noyen, Montreuil, Saint-Longis, Saint-Vincent, Joué, etc. En 1047, avec Raoul , son fils cadet, il souscrivit le don d’un serf à l’abbaye de Bourgueil [3].
Mais son œuvre principale fut la fondation du prieuré de Vivoin [4] en faveur de l’abbaye de Marmoutier [5], vers 1060, tout près de son château de Beaumont. Ce voisinage et le titre de fondateur donnèrent l’occasion aux vicomtes de prendre dans le couvent des licences très incompatibles avec la vie monacale.
Sur le point de mourir, Raoul, visité par les chanoines de Saint-Julien*, par les moines et le prieur Thibert, habile médecin, déclara n’avoir rien concédé à d’autres religieux de ce qu’il avait donné précédemment à Marmoutier et au prieuré de Vivoin. Il mourut en 1067.
Raoul V avait épousé, longtemps avant 1045, Emma ou Emmeline de Montreveau, dame du lude, fille d’Étienne de Montreveau, nièce par sa mère d’Hubert de Vendôme, évêque d’Angers de 1010 à 1047. Le prélat affectionnait sa nièce dont il parle en termes très tendres. Il s’intéressa aussi à son neveu par alliance et intervint dans ses actes. Quant à Emma, qui mourut en 1058, elle voulut être enterrée près de son oncle. Son nom se rencontre dans un grand nombre des chartes de son mari, surtout pour de pieuses libéralités prises sur sa dot.
Veuf d’Emma de Montreveau, Raoul V épousa vers 1060 Cana de Pontlevoie, d’origine anglaise, semble-t-il, laquelle paraît depuis la fondation du prieuré de Vivoin, dans nombre d’actes de son mari, et qui lui survécut, car on la trouve avec le titre de vicomtesse, tenant sa cour de justice dont faisait partie son beau-fils, Hubert.