Fils d’un dénommé Bardas, stratège [1] des Anatoliques [2], puis patrice.
Le patriarche Nicéphore 1er écrivit une notice sur Léon V, lequel l’avait fait déposer, qui relate que ce dernier était arménien et descendant d’un mauvais rejeton parricide de Sennacherib, roi des Assyriens.
Cette référence au roi assyrien renvoie aux familles arméniennes Arçrouni et Gnouni, qui revendiquaient également cette ascendance.
Il se distingue par une grande carrière militaire sous les règnes de Nicéphore 1er et Michel 1er . En 812, il remporte des succès importants contre les Arabes. Mais le danger principal vient des Bulgares qui écrasent les Byzantins à la bataille de Pliska [3] en 811 et tuent l’empereur Nicéphore 1er.
L’éphémère successeur de celui-ci, Michel 1er Rhangabé demande l’intervention de Léon. Celui-ci tire prétexte de désaffections dans ses troupes pour laisser Michel 1er se faire battre en 813 à la bataille de Versinikia [4]. Il lui est facile ensuite de le renverser et de se proclamer empereur sous le nom de Léon V.
À son accession au trône, le khan [5] bulgare Kroum reste la principale menace. Ce dernier assiège Andrinople [6] et, avec une grande partie de son armée, pousse jusqu’aux murs de Constantinople. Conscient de la difficulté de prendre la ville d’assaut, il décide de négocier avec les Byzantins. Il se présente sans armes pour les pourparlers mais les Byzantins tentent de lui tendre un piège. Blessé d’une flèche, il parvient à s’échapper et pille la Thrace [7] en représailles. Il réussit aussi à vaincre la résistance d’Andrinople et déporte sa population dans le territoire bulgare.
Léon V réussit pourtant à vaincre les Bulgares à Mesembrya [8] mais cette victoire est insuffisante pour arrêter Kroum qui reprend son offensive au printemps de l’année 814 avant de mourir le 13 avril. Deux khans lui succèdent brièvement avant qu’ Omourtag ne prenne la tête du royaume bulgare. Ce dernier s’intéresse plutôt à l’extension de la Bulgarie à l’ouest et au nord et signe une paix de 30 ans avec l’Empire byzantin. Cette accalmie coïncide avec la période de troubles qui secoue le califat abbasside et permet à Léon V d’être débarrassé de toute menace extérieure.
En 814, Léon V impose à nouveau l’iconoclasme [9] à l’empire. Les raisons qui l’y poussent diffèrent cependant de celles qui avaient motivé Léon III. Il s’agit de rétablir la paix intérieure plutôt que d’exprimer une conviction religieuse. Une commission présidée par Jean le Grammairien et Antoine de Syllaeum est chargée d’examiner les Écritures sacrées afin d’y trouver des textes favorables à l’iconoclasme. L’empereur s’oppose dans cette politique au patriarche Nicéphore et à Théodore Studite qui défendent les positions iconophiles [10]. Léon V use alors de ses pouvoirs impériaux pour mettre au pas les opposants qu’il arrête quand ils ne s’exilent pas d’eux-mêmes. Nicéphore est quant à lui déposé et remplacé par Théodote Mélissène Cassiteras .
Quelques jours après les fêtes de Pâques 815, Léon V réunit un synode à Sainte-Sophie. Un édit est promulgué, entraînant une grande vague de destructions d’images sacrées dans tout l’empire. Toutefois, à la différence de l’iconoclasme soutenu par Léon III et Constantin V, porté par une partie non négligeable de l’opinion laïque ou religieuse, l’iconoclasme de Léon V s’apparente plus à un mouvement réactionnaire sans grande portée idéologique qui ne survit pas à l’empereur.
Un complot se met en place vers 820 pour donner le trône à son ami et général Michel Psellos . Ce dernier est emprisonné et condamné à mort en décembre 820. Les amis de Michel Psellos réussissent cependant à assassiner Léon V dans l’église Sainte-Sophie la nuit de Noël 820 et Michel devient empereur sous le nom de Michel II.