Originaire de la région de Bapaume [1], brigand converti, devenu ermite promoteur et fondateur, successivement, des abbayes de Lobbes [2], Aulne [3], monastère de Wallers-en-Fagne [4] et Crespin [5].
Issu d’une famille noble franque, Landelin est baptisé à l’âge de dix ans et reçoit de son parrain Aubert , futur évêque de Cambrai, une bonne éducation chrétienne, jusqu’à l’adolescence. L’élève étant à la mesure du maître, il fait de tels progrès dans les sciences et la vertu qu’Aubert envisage très tôt d’en faire un clerc.
Pourtant il préfère le quitter pour s’adonner au brigandage en bande et mener cette vie durant quelques années sous le nom de Maurosus. Ses points de chute sont un château en amont de Lobbes et une tour à Landelies.
Traumatisé par la mort subite d’un compagnon et l’enfer qui lui apparaît en rêve, il adopte un mode de vie honnête, retourne auprès de son maître vers 643 et s’impose de vivre en monastère sous la dure règle de saint Colomban. Après six années de pénitence, il conjure Aubert de l’admettre au nombre des clercs, vers 649.
Aubert lui fait suivre les exercices des clercs et il est admis à la cléricature. Il entreprend un pèlerinage à Rome au tombeau des apôtres Pierre et Paul.
Avant de quitter Rome, il demande la bénédiction du pape Martin 1er et après son retour à Cambrai, il se voit conférer le diaconat [6] par Aubert ; après quelque temps, il reprend le chemin de Rome et à son retour, Aubert lui confère l’ordination de prêtre.
Il entreprend enfin un troisième pèlerinage à Rome en compagnie de ses fidèles disciples Adelin et Domitien. Le pape Martin 1er lui confie la mission d’évangéliser et lui fait présent de plusieurs reliques de saints que Landelin déposera plus tard à l’abbaye de Lobbes.
Il revient auprès d’Aubert vers la fin de l’an 653 et vers 654, accompagné d’Adelin et Domitien, il construit le premier oratoire de Lobbes et quelques petites cellules au confluent du ruisseau Laubacus [7] et de la Sambre, théâtre de ses brigandages de jeunesse. Un grand nombre de jeunes gens souvent issus de milieux aisés se mettent sous sa conduite en adoptant la règle de saint Benoît. Ainsi commence l’abbaye de Lobbes vers 654.
Mais Landelin souhaite vivre en ermite sous la dure règle de saint Colomban, c’est pourquoi il quitte Lobbes et s’installe à Aulne [8] sur un terrain qu’il possède par donation. Son charisme attire les candidats à la vie religieuse, qui viennent gonfler le noyau de départ de ce qui évoluera vers l’abbaye d’Aulne. Mais peu de novices sont pourvus de la résistance physique de Landelin, qui est contraint de remplacer la règle de saint Colomban par la règle de saint Benoît, moins rigoureuse.
Quand la communauté d’Aulne atteint le seuil de l’autonomie, vers 665, Landelin la place sous la dépendance de Lobbes et part s’établir à Wallers où il fonde un monastère sur des terres offertes en 640 à sa famille par le roi Dagobert 1er et dédiées à saint Pierre et saint Paul. Il y applique la règle de saint Benoît et en confie la direction à saint Dodon. Contrairement aux établissements de Lobbes, Aulne et Crespin, ce monastère ne deviendra pas une abbaye.
En 670, accompagné de ses disciples Adelin et Domitien, il s’installe sur un coin de terre dans la forêt d’Amblise, entre Mons et Valenciennes, cédée par un seigneur local, mais qu’il quitte pour un site non marécageux à un mille, où il érige en 673 une église consacrée par Aubert de Cambrai. Il fonde à cet endroit l’abbaye de Crespin où il applique la règle bénédictine. Cette abbaye est située sur le Hogneau, affluent de l’Escaut.
Il meurt le 15 juin 686 et est inhumé dans l’abbaye de Crespin. Son disciple Adelin lui succède comme abbé