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L’histoire pour le plaisir

Lysandre

samedi 14 février 2015, par lucien jallamion

Lysandre (mort en 395)

Commandant militaire spartiate qui mit fin à la guerre du Péloponnèse

Lysandre Commandant militaire spartiate qui mit fin à la guerre du Péloponnèse (Extrait de "Promptuarii Iconum Insigniorum")Fils d’un nommé Aristocritos, il appartient à la lignée des Héraclides [1], mais pas la branche qui règne à Sparte et sa famille est pauvre. Il parvient à se hisser dans les sphères du pouvoir et en 407 av. jc, est nommé navarque [2].

Il est alors envoyé à Éphèse [3], où il s’efforce de remettre à niveau la flotte. Là, il noue des liens avec Cyrus le Jeune, fils cadet de Darius II.

Habilement, il se plaint du satrape [4] Tissapherne , ennemi personnel de Cyrus, l’accusant de s’être laissé circonvenir par Alcibiade . Cyrus lui accorde alors d’amples subsides, de l’ordre de 10 000 dariques, soit 200 000 drachmes. Ceci permet à Lysandre d’augmenter la solde des marins, qui passe de 3 à 4 oboles. De ce fait, Lysandre peut non seulement recruter sans problèmes, mais aussi débaucher les équipages ennemis.

En 406, Antiochos, qu’Alcibiade a laissé maître de la flotte athénienne, engage le combat avec Lysandre. C’est la bataille de Notion [5], où Lysandre remporte la victoire et prend 15 trières [6] ennemies. La navarchie ne durant qu’un an, Lysandre est ensuite remplacé par Callicratidas qui, moins doué pour la diplomatie, déplaît à Cyrus et n’obtient pas d’aides de sa part.

Alors qu’il accumule les revers, les amis de Lysandre intriguent pour obtenir son retour à la tête de la flotte. La loi spartiate interdisant à un citoyen d’être navarque plus d’une fois, on accorde à un dénommé Aracos la navarchie, mais c’est Lysandre, officiellement nommé pour seconder Aracos, qui détient le véritable pouvoir sur la flotte en 405 et 404.

Lysandre renoue l’amitié entre Sparte et Cyrus, qui lui confiera même la garde de son trésor lorsqu’il doit se rendre en Médie [7] pour le décès de son père en 404. Ne possédant pas de flotte assez importante pour engager un combat naval frontal, il se contente d’incursions contre Égine [8] et Salamine [9], puis repart vers l’Asie Mineure [10] quand les Athéniens se lancent à sa poursuite. Il se porte alors vers l’Hellespont [11], dans le but de couper l’approvisionnement en blé d’Athènes, et attaque Lampsaque [12].

La flotte athénienne, forte de 180 trières, contrôle les détroits pour assurer l’acheminement des blés de la Mer Noire vers Athènes, toutes les autres sources d’approvisionnement de la ville étant perdues à ce stade de la guerre.

Devant la différence des forces navales en présence, Lysandre choisit la ruse, et réussit à attirer les Athéniens à terre, où la supériorité terrestre spartiate lui donne la victoire, sur le rivage d’Aigos Potamoi [13]. Les stratèges athéniens, malgré les conseils d’Alcibiade, sont tombés dans le piège, leur flotte fut anéantie, plus de 3000 hommes sont faits prisonniers, et la route du blé est coupée. La victoire spartiate dans la guerre du Péloponnèse n’est plus l’affaire que de quelques mois.

Avec le roi de Sparte, Agis II , il fait brûler les vaisseaux d’Athènes et détruire les Longs Murs au son de l’aulos [14]. Il enlève ensuite Samos [15] et chasse les Athéniens de Mélos [16] et Sicyone [17]. Il installe des oligarchies dans toutes les anciennes cités de la ligue de Délos [18].

Il est ensuite écarté du gouvernement de Sparte par les éphores [19] qu’indisposent son enrichissement et sa popularité. Il accompagne en 396 Agésilas II, l’un des 2 rois de Sparte que Lysandre a aidé à accéder au pouvoir, en Asie dans sa lutte contre les Perses, mais rentre rapidement et envisage une modification de la Constitution de Sparte.

Il souhaite que la monarchie ne soit plus héréditaire mais élective pour tous les Héraclides. Il est envoyé en Béotie [20]. Ses adversaires espèrent gagner du temps pour permettre le retour d’Agésilas II, le seul pensent-ils capable de le contenir. Lysandre envahit la Béotie et est tué pendant le siège de la cité d’Haliarte [21] en 395, sans doute à cause de la mauvaise volonté d’Agésilas.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Lysandre/ Portail de la Grèce antique/ Général de la Grèce antique

Notes

[1] descendants d’Héraclès

[2] Le navarque est le titre militaire donné aux capitaines de vaisseaux de guerre dans la Grèce antique. À Sparte, c’est une magistrature importante donnant le commandement de la flotte. Mais on trouve également des navarques à Athènes. En Macédoine et dans les royaumes hellénistiques, chez les Séleucides comme chez les Lagides le navarque est l’amiral de la flotte. Ainsi Alexandre le Grand est navarque de la flotte macédonienne au siège de Tyr. À Rome, le navarque est le commandant d’un escadron de la flotte. Les Byzantins utilisent parfois ce terme pour désigner le capitaine d’un navire. Sans rapport avec ces fonctions militaires, le navarque est enfin également le responsable d’une liturgie spécifique à Érétrie et dans d’autres cités, dans le cadre de fêtes de la navigation en l’honneur d’Isis et d’autres divinités égyptiennes.

[3] Éphèse est l’une des plus anciennes et plus importantes cités grecques d’Asie Mineure, la première de l’Ionie. Bien que ses vestiges soient situés près de 7 kilomètres à l’intérieur des terres, près des villes de Selçuk et Kuşadası dans l’Ouest de l’actuelle Turquie, Éphèse était dans l’Antiquité, et encore à l’époque byzantine, l’un des ports les plus actifs de la mer Égée ; il est situé près de l’embouchure du grand fleuve anatolien Caystre. L’Artémision, le grand sanctuaire dédié à Artémis, la déesse tutélaire de la cité, qui comptait parmi les Sept merveilles du monde et auquel Éphèse devait une grande part de sa renommée, était ainsi à l’origine situé sur le rivage.

[4] Un satrape est le gouverneur d’une satrapie, c’est-à-dire une division administrative de l’Empire perse.

[5] La bataille de Notion est une bataille navale de la guerre du Péloponnèse qui eut lieu au printemps 407 av. jc. Elle vit la défaite des troupes athéniennes commandées par Alcibiade face aux forces spartiates, soutenues par les Perses.

[6] Une trière ou trirème, est une galère de combat antique, développée à partir de la pentécontère. Plus court que son prédécesseur, c’est un navire équipé d’une voile dans lequel prennent place 170 rameurs étagés sur trois rangs, d’où son nom. Léger et agile, il permet le développement de la manœuvre d’éperonnage grâce au rostre de bronze monté sur sa proue, technique qui donne lieu aux premières batailles à caractère réellement naval.

[7] À l’époque hellénistique, la Médie tombe sous le contrôle des Grecs, et est incluse après les conflits opposant les Diadoques dans les territoires contrôlés par les Séleucides, après avoir été un temps dominée par Antigone le Borgne. L’ancien général Atropatès qui dirigeait le contingent mède de l’armée perse à la bataille de Gaugamèles, se rallie par la suite à Alexandre le Grand et devient satrape du nord de la Médie, qui devient la Médie Atropatène, futur Azerbaïdjan, qu’il parvient à rendre autonome du pouvoir séleucide. La capitale de ce royaume se trouvait à Gazaca. Après plusieurs décennies d’indépendance, le roi Artabanzanes doit conclure un traité de vassalité avec Antiochos III en 220 av.jc. Cette région reste peu hellénisée, à la différence du sud de la Médie, centré autour d’Ecbatane. Plusieurs villes nouvelles y sont fondées par les souverains séleucides, et l’ancienne Rhaga est renommée Europa. Un satrape local, Molon, se révolte en 220 contre Antiochos III, qui le défait. Entre 163 et 160, c’est un autre satrape de Médie, Timarque, qui se révolte contre Démétrios 1er Sôter, et réussit à prendre le pouvoir en Babylonie, avant d’être finalement soumis. Les révoltes qui secouent le royaume séleucide vers 150 profitent au roi parthe Mithridate 1er qui prend alors la Médie, ainsi que l’Atropatène. Après plusieurs décennies de luttes, le pouvoir des Arsacides est finalement assuré en Médie, en dépit des attaques des nomades orientaux, Scythes ou Tokhariens. La région est réorganisée administrativement, et la ville de Rhaga/Europa est renommée Arsacia.

[8] Égine est une île grecque du golfe Saronique.

[9] Salamine est une île grecque de l’Attique, fermant la baie d’Éleusis dans le golfe Saronique.

[10] L’Anatolie ou Asie Mineure est la péninsule située à l’extrémité occidentale de l’Asie. Dans le sens géographique strict, elle regroupe les terres situées à l’ouest d’une ligne Çoruh-Oronte, entre la Méditerranée, la mer de Marmara et la mer Noire, mais aujourd’hui elle désigne couramment toute la partie asiatique de la Turquie

[11] Les anciens grecs désignaient le détroit sous le nom d’Hellēspontos qui fut latinisé en Hellespont. Le détroit des Dardanelles est un passage maritime reliant la mer Égée à la mer de Marmara. Originellement, le terme de Dardanelles et d’Hellespont désignait les régions situées de part et d’autre du détroit. Par extension, le mot désigne aujourd’hui le détroit lui-même. La possession de ce détroit, comme de celui du Bosphore, permet le contrôle des liaisons maritimes entre la mer Méditerranée et la mer Noire. Le détroit est long de 61 km, mais large de seulement 1,2 à 6 km, avec une profondeur maximale de 82 m pour une moyenne de 55 m.

[12] Lampsaque, d’abord connue comme Pityussa est une ancienne cité grecque d’Asie mineure, située sur la rive sud de l’Hellespont, en Troade. Elle est proche de l’actuelle Lapseki. Selon la tradition, c’est une colonie fondée par les Phocéens. Sa position stratégique de port sur l’Hellespont est le fondement de sa prospérité commerciale.

[13] L’Aigos Potamos aujourd’hui Indjé-limen ou Galata, est un petit cours d’eau situé en Chersonèse de Thrace (Gallipoli), Turquie. Le lieu est célèbre pour la bataille qui se déroula près de l’embouchure en 405 av.jc entre Sparte et Athènes. La flotte athénienne y fut alors détruite par les Spartiates commandés par Lysandre, ce qui mit un terme à la guerre du Péloponnèse.

[14] L’aulos est un ancien instrument de musique à vent utilisé notamment en Grèce antique. Le musicien est appelé un aulète. L’aulos est composé d’un double tuyau percé de trois ou six trous et doté d’une anche double7. Il est fabriqué en roseaux, en bois ou même en ivoire. Il s’oppose au flageolet des bergers, la syrinx, qui ne possède pas d’anche ; on le qualifie donc parfois de flûte noble. Sa sonorité est aigrelette.

[15] Samos est une île grecque de la mer Égée, proche de l’Asie Mineure et située à 70 kilomètres au Sud-ouest de Smyrne, aujourd’hui Izmir en Turquie.

[16] Milos ou Mélos est une île grecque de la mer Égée appartenant à l’archipel des Cyclades. On rencontre parfois la forme ancienne Milo, notamment pour la célèbre Vénus de Milo. Milos est située à l’extrême sud-ouest de l’archipel des Cyclades, à 120 km de la côte de Laconie. D’ouest en est, elle mesure 23 km, contre 12 km du nord au sud, pour une superficie globale de 151 km². La plus grande partie de l’île est couverte de collines dont la plus haute, le mont Profitis Ilias, culmine à 774 mètres.

[17] Sicyone était une cité grecque du Péloponnèse, située sur un plateau, non loin du golfe de Corinthe. Sicyone était réputée être l’une des plus anciennes cités de Grèce. Elle était connue auparavant sous les noms d’Égialée, puis de Méconé. C’est là que l’on plaçait le théâtre de l’invention du sacrifice par Prométhée. Son héros éponyme, Égialée, passait selon les versions pour le fils du dieu fleuve Inachos ou pour un autochtone.

[18] À la suite de ses victoires sur les Perses au cours des guerres médiques, Athènes devient la puissance dominante du monde grec durant toute la période du 5ème siècle av. jc. En effet la Ligue de Délos, alliance militaire initialement créée pour repousser l’ennemi perse, évolue d’une coordination de forces armées grecques sous l’égide des Athéniens vers une confédération étatique soutenue militairement, financièrement, et culturellement par Athènes. Les liens qu’entretient cette cité avec ses alliés sont donc à partir du milieu du siècle des rapports de cité mère à cités vassales. Ainsi en 454 le trésor de Délos est transféré à Athènes. L’union entre la nouvelle métropole et ses provinces est passée de mutuellement consentie à maintenue par la force.

[19] Les éphores sont un directoire de cinq magistrats annuels à Sparte, dont ils forment le véritable gouvernement. Créé à une date indéterminée (il existe déjà au 6ème siècle av. jc), l’éphorat est supprimé en 227 av. jc par Cléomène III, puis rétabli par Antigone III Doson, roi de Macédoine, avant d’être définitivement aboli par l’empereur Hadrien au 2ème siècle.

[20] La Béotie est une région de Grèce centrale. Elle est bordée par l’Attique au sud-est, par le golfe d’Eubée à l’est, par la Phthiotide au nord, par la Phocide à l’ouest et par le golfe de Corinthe au sud. La capitale moderne est Livadiá, mot qui signifie prairie, pâturage, une réalité économique emblématique de la région. La capitale antique était Thèbes (actuelle Thiva).

[21] Haliarte, est une ville de Béotie, près du lac Copaïs.