Né à Madaure [1], colonie romaine de Numidie loin de la côte romanisée. Elle faisait partie de l’Afrique proconsulaire. Issu d’une famille de citoyens romains bien considérée et aisée, d’origine berbère. Sa renommée vient de son chef-d’œuvre, le roman latin “Métamorphoses”, également connu sous le nom de “L’Âne d’or”, qui a sa place dans la littérature mondiale.
Le récit d’Amour et Psyché introduit dans le roman a fasciné les lecteurs depuis la Renaissance, et a subi une extension extraordinaire. Sa matière mythologique, la relation d’amour entre le dieu Éros [2] et la princesse Psyché, a fourni des thèmes à des centaines de poètes, d’écrivains, de peintres, de sculpteurs, de compositeurs et de chorégraphes.
Apulée a aussi écrit des poèmes, et a publié des discussions sur divers thèmes, en particulier philosophiques, ainsi que des discours. Une grande partie de ses œuvres a été perdue.
Il se désignait lui-même comme mi-Numidien et mi-Gétule. Son père était duumvir [3]. À la mort de son père, Apulée hérita avec son frère d’une fortune de 2 millions de sesterces.
Apulée a dû recevoir sa première éducation scolaire à Madaure, puis il alla apprendre la rhétorique à Carthage, le centre culturel de l’Afrique romaine.
Dès lors, il choisit le platonisme [4] comme orientation philosophique scolaire. Finalement, il va à Athènes pour étudier la philosophie. C’est là qu’il acquiert aussi des connaissances en poésie, en géométrie et en musique. À Athènes, il a de nombreux maîtres de philosophie, parmi lesquels peut-être Lukios Kalbenos Tauros, le plus éminent platonicien d’Athènes au milieu du 2ème siècle.
Apulée était aussi ouvert à l’influence du néopythagorisme [5], qui se mélangeait alors souvent au platonisme.
Pendant son séjour en Grèce, il se fit initier à une série de cultes à mystères. Son profond intérêt pour les savoirs secrets des religions lui a rapporté plus tard la renommée de magicien.
Après la fin de sa formation, Apulée entreprend des voyages étendus, qui le mènent en particulier vers Samos [6] et la Phrygie [7]. De temps à autre, il séjourne à Rome, où il exerce peut-être une activité d’avocat.
Apulée passe la dernière phase de sa vie à nouveau en Afrique du Nord. Tombé malade en route à Oea [8], il fut reçu avec hospitalité chez Sicinius Pontien, un condisciple du temps de ses études à Athènes. La mère de Pontien, Aemilia Pudentilla, était une veuve très riche, âgée de quelques années de plus que lui. Avec le consentement, voire l’encouragement, de son fils, Apulée accepta de l’épouser, en 156.
Entre temps, Pontien lui-même épouse la fille d’Herennius Rufin qui, indigné de voir la richesse de Pudentilla sortir de la famille, incite son gendre, ainsi qu’un frère cadet, Sicinius Pudens, encore tout jeune, et leur oncle paternel, Sicinius Aemilianus, à se joindre à lui pour contester le mariage en l’accusant d’avoir usé de charmes et de sortilèges pour obtenir l’affection de Pudentilla.
Le procès eut lieu vers 158 ou 159 à Sabratha [9]. Le juge était le proconsul de la province d’Afrique proconsulaire, Claudius Maximus. L’accusation elle-même semble avoir été ridicule, et Apulée plaida avec fougue sa propre cause.
Acquitté, il consigne sa plaidoirie dans un texte connu sous le nom d’Apologie ou De Magia [10] dont le contenu nous est parvenu. Plus tard, il s’établit à Carthage, où il prend une charge de prêtre. Il est probablement devenu sacerdos provinciae [11]. On le mentionne encore dans les années soixante, puis sa trace se perd.