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Apulée dit Apulée de Madaure

mercredi 30 octobre 2024, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 21 octobre 2014).

Apulée dit Apulée de Madaure (vers 123-vers170)

Écrivain-orateur et philosophe médio-platonicien.

Apulée dit Apulée de Madaure Écrivain-orateur et philosophe médio-platonicien.Né à Madaure [1], colonie romaine de Numidie [2] loin de la côte romanisée. Elle faisait partie de l’Afrique proconsulaire [3]. Issu d’une famille de citoyens romains bien considérée et aisée, d’origine berbère [4]. Sa renommée vient de son chef-d’œuvre, le roman latin “Métamorphoses”, également connu sous le nom de “L’Âne d’or”, qui a sa place dans la littérature mondiale.

Le récit d’Amour et Psyché introduit dans le roman a fasciné les lecteurs depuis la Renaissance, et a subi une extension extraordinaire. Sa matière mythologique, la relation d’amour entre le dieu Éros [5] et la princesse Psyché, a fourni des thèmes à des centaines de poètes, d’écrivains, de peintres, de sculpteurs, de compositeurs et de chorégraphes.

Apulée a aussi écrit des poèmes, et a publié des discussions sur divers thèmes, en particulier philosophiques, ainsi que des discours. Une grande partie de ses œuvres a été perdue.

Il se désignait lui-même comme mi-Numidien et mi-Gétule. Son père était duumvir [6]. À la mort de son père, Apulée hérita avec son frère d’une fortune de 2 millions de sesterces.

Apulée a dû recevoir sa première éducation scolaire à Madaure, puis il alla apprendre la rhétorique à Carthage [7], le centre culturel de l’Afrique romaine.

Dès lors, il choisit le platonisme [8] comme orientation philosophique scolaire. Finalement, il va à Athènes [9] pour étudier la philosophie. C’est là qu’il acquiert aussi des connaissances en poésie, en géométrie et en musique. À Athènes, il a de nombreux maîtres de philosophie, parmi lesquels peut-être Lukios Kalbenos Tauros, le plus éminent platonicien d’Athènes au milieu du 2ème siècle.

Apulée était aussi ouvert à l’influence du néopythagorisme [10], qui se mélangeait alors souvent au platonisme.

Pendant son séjour en Grèce, il se fit initier à une série de cultes à mystères. Son profond intérêt pour les savoirs secrets des religions lui a rapporté plus tard la renommée de magicien.

Après la fin de sa formation, Apulée entreprend des voyages étendus, qui le mènent en particulier vers Samos [11] et la Phrygie [12]. De temps à autre, il séjourne à Rome, où il exerce peut-être une activité d’avocat.

Apulée passe la dernière phase de sa vie à nouveau en Afrique du Nord. Tombé malade en route à Oea [13], il fut reçu avec hospitalité chez Sicinius Pontien, un condisciple du temps de ses études à Athènes. La mère de Pontien, Aemilia Pudentilla, était une veuve très riche, âgée de quelques années de plus que lui. Avec le consentement, voire l’encouragement, de son fils, Apulée accepta de l’épouser, en 156.

Entre temps, Pontien lui-même épouse la fille d’Herennius Rufin qui, indigné de voir la richesse de Pudentilla sortir de la famille, incite son gendre, ainsi qu’un frère cadet, Sicinius Pudens, encore tout jeune, et leur oncle paternel, Sicinius Aemilianus, à se joindre à lui pour contester le mariage en l’accusant d’avoir usé de charmes et de sortilèges pour obtenir l’affection de Pudentilla.

Le procès eut lieu vers 158 ou 159 à Sabratha [14]. Le juge était le proconsul [15] de la province d’Afrique proconsulaire, Claudius Maximus. L’accusation elle-même semble avoir été ridicule, et Apulée plaida avec fougue sa propre cause.

Acquitté, il consigne sa plaidoirie dans un texte connu sous le nom d’Apologie ou De Magia [16] dont le contenu nous est parvenu. Plus tard, il s’établit à Carthage, où il prend une charge de prêtre. Il est probablement devenu sacerdos provinciae [17]. On le mentionne encore dans les années soixante, puis sa trace se perd.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Apulée/ Portail de l’Algérie / Personnalité berbère

Notes

[1] la localité actuellement nommée M’Daourouch wilaya de Souk-Ahras au nord-est de l’Algérie

[2] La Numidie est d’abord un ancien royaume berbère, qui alterna ensuite entre le statut de province et d’état vassal de l’Empire romain. Elle est située sur la bordure nord de l’Algérie moderne, bordé par la province romaine de Maurétanie, de nos jours l’Algérie et le Maroc, à l’ouest, la province romaine d’Afrique, la Tunisie, à l’est, la mer Méditerranée vers le nord , et le désert du Sahara vers le sud. Ses habitants étaient les Numides.

[3] L’Afrique ou Afrique proconsulaire, est une province romaine qui correspond au territoire naturel de Carthage, la Numidie Orientale et à la côte occidentale de la Libye actuelle. Cette province, qui est issue de la réunion de l’Africa Vetus et de l’Africa Nova, est divisée par Dioclétien en trois : la Tripolitaine, la Byzacène et l’Afrique proconsulaire résiduelle, aussi appelée Zeugitane.

[4] Les Berbères sont les membres d’un groupe ethnique autochtone d’Afrique du Nord. Connus dans l’Antiquité sous le nom de Libyens, les Berbères ont porté différents noms durant l’histoire, tels que Mazices, Maures, Numides, Gétules, Garamantes et autres. Ils sont répartis dans une zone s’étendant de l’océan Atlantique à l’oasis de Siwa en Égypte, et de la mer Méditerranée au fleuve Niger en Afrique de l’Ouest. Aujourd’hui, la majeure partie des Berbères vit en Afrique du Nord : on les retrouve au Maroc, en Algérie, en Tunisie, en Libye, au Niger, au Mali, en Mauritanie, au Burkina Faso, en Égypte, mais aussi aux Îles Canaries. De grandes diasporas vivent en France, en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Italie, au Canada et dans d’autres pays d’Europe

[5] Cupidon

[6] membre du gouvernement bicéphale de la ville

[7] Carthage est une ville tunisienne située au nord-est de la capitale Tunis. L’ancienne cité punique, détruite puis reconstruite par les Romains qui en font la capitale de la province d’Afrique proconsulaire, est aujourd’hui l’une des municipalités les plus huppées du Grand Tunis, résidence officielle du président de la République, regroupant de nombreuses résidences d’ambassadeurs ou de richissimes fortunes tunisiennes et expatriées. La ville possède encore de nombreux sites archéologiques, romains pour la plupart avec quelques éléments puniques,

[8] Le platonisme est une théorie philosophique selon laquelle il existe des entités intelligibles en soi, dont le contenu est indépendant de la contingence de l’expérience sensible.

[9] Athènes est l’une des plus anciennes villes au monde, avec une présence humaine attestée dès le Néolithique. Fondée vers 800 av. jc autour de la colline de l’Acropole par le héros Thésée, selon la légende, la cité domine la Grèce au cours du 1er millénaire av. jc. Elle connaît son âge d’or au 5ème siècle av. jc, sous la domination du stratège Périclès

[10] Le néopythagorisme est un courant philosophique et ésotérique, dérivant de Pythagore, commençant au 1er siècle av. jc à Rome grâce à Nigidius Figulus et à Alexandrie grâce à Eudore d’Alexandrie, divisé en diverses écoles. Parfois il est difficile de décider si un auteur est néopythagoricien ou néoplatonicien, d’autre part, certains historiens ne distinguent pas médiopythagorisme et néopythagorisme.

[11] Samos est une île grecque de la mer Égée, proche de l’Asie Mineure et située à 70 kilomètres au Sud-ouest de Smyrne, aujourd’hui Izmir en Turquie.

[12] La Phrygie est un ancien pays d’Asie Mineure, situé entre la Lydie et la Cappadoce, sur la partie occidentale du plateau anatolien. Les Phrygiens sont un peuple indo-européen venu de Thrace ou de la région du Danube. Ils ont occupé vers 1200 av.jc la partie centrale et occidentale de l’Asie Mineure, profitant de l’effondrement de l’Empire hittite.

[13] l’actuelle Tripoli

[14] Sabratha est une des plus importantes villes de la Tripolitaine (Afrique romaine), située dans ce qui est aujourd’hui la Libye occidentale. Elle formait avec Oea et Leptis Magna un trio de villes qui a donné son nom à la Tripolitaine.

[15] La fonction de proconsul dans la Rome antique correspond à la notion actuelle de gouverneur. Étymologiquement, ce terme vient du préfixe latin pro, à la place de, et consul. Le premier cas de proconsulat historiquement cité par Denys d’Halicarnasse date de 464 av. jc, lorsque Titus Quinctius Capitolinus Barbatus reçut le pouvoir de diriger une armée (imperium) pour aller au secours d’un consul assiégé. Il s’agit alors d’une solution improvisée sous la pression des événements. La fonction réapparaît avec l’agrandissement de la République romaine au 4ème siècle av. jc, lorsqu’un consul doit finir une campagne militaire ou doit gouverner un territoire au-delà de la durée normale de son mandat de consul (un an). Son pouvoir (imperium consulaire) est alors prolongé, en général pour une durée d’un an et toujours sur un territoire précis, le plus souvent une province. Le terme « proconsul » tient au fait que son titulaire exerçait un pouvoir consulaire ; cependant, tous les proconsuls n’étaient pas forcément d’anciens consuls.

[16] Discours sur la magie

[17] chef des prêtres du culte de l’empereur dans la province d’Afrique proconsulaire