D’origine scythe [1], né à Zalbada en Mésie inférieur [2], il se révolte de 513 à 518 contre l’empereur d’Orient Anastase.
L’épisode de la révolte de Vitalien s’inscrit dans le cadre de la querelle monophysite. Anastase avait suivi la politique de Zénon en se tenant aux positions défendues par l’Hénotique, acte législatif interdisant que les divergences concernant la nature du Christ soient évoquées, mais Anastase n’en soutient pas moins les monophysites, ce qui avait provoqué la résistance des chalcédoniens et le soulèvement de Vitalien. Dès juillet 518, Justin abrogera l’Hénotique, rétablira les relations avec Rome, ordonnera à tous les évêques de reconnaître les canons de Chalcédoine et exclura les monophysites de toutes les fonctions civiles et militaires.
Sa mère est la sœur du patriarche de Constantinople Macédonius II et son père Patriciolus serait d’origine barbare, petit-fils d’Aspar.
Vitalien, qui commande les troupes impériales de Thrace [3], se révolte en 513, avec l’appui des orthodoxes chalcédoniens contre Anatase qui soutient les monophysites. Il réunit 50 000 à 60 000 hommes, barbares fédérés et paysans orthodoxes, et vient camper à l’Hebdomon, réclamant la suppression du Trisagion monophysite et le rappel de Macedonius et de Flavien d’Antioche. Il s’éloigne au bout de 8 jours après les promesses de l’empereur de mettre fin au schisme monophysite mais reste en arme.
Anastase nomme ensuite magister militum [4] pour la Thrace un officier civil du nom de Cyrille, qui bat d’abord Vitalien, mais qui bientôt se laisse surprendre près d’Odessus [5], est pris et mis à mort.
Anastase envoie alors l’armée byzantine des provinces orientales, forte de 65 000 hommes, qui après un premier succès, subit une défaite complète à l’automne 513. Hypatius, son général, neveu de l’empereur, est fait prisonnier.
Une ambassade d’Anastase est capturée par Vitalien à Sozopolis [6], avec la rançon de 1000 livres d’or destiné à la libération d’Hypatius. Vitalien franchit les Longs Murs et menace de nouveau Constantinople à la fois par terre et par mer en 514, alors que de nouvelles émeutes éclatent dans la ville. L’empereur doit lui verser 5000 livres d’or et lui donner le titre de magister militum pour la Thrace. Il reconnaît également le Trisagion orthodoxe, restaure les évêques chalcédoniens déposés et convoque un concile général pour le 1er juillet 515, qui ne se réunira pas.
Voyant Anastase ne pas honorer ses promesses, Vitalien mobilise son armée à la fin de 515 et marche de nouveau vers Constantinople. Il s’empare du faubourg de Sycae [7], mais sa flotte est battue lors d’une bataille à l’entrée de la Corne d’Or par le syrien Marinus , qui chasse les rebelles de Sycae.
Vitalien se retire dans la clandestinité au nord de la Thrace, puis rentre à Constantinople à l’avènement de l’empereur Justin, qui le crée consul en 520.
Il est assassiné en juillet de la même année par la faction des Bleus.