Né à Ri [1], en Normandie, fondateur d’un institut religieux consacré à la formation des prêtres. A l’origine de plusieurs séminaires dans sa Normandie natale il fut un acteur majeur de l’École française de spiritualité. Il fut canonisé par Pie XI en 1925.
Après ses études secondaires et théologiques au collège des Jésuites de Caen [2], il entre en 1623 dans la toute récente Société de l’oratoire de Jésus de France [3] à Paris, où il est accueilli par son fondateur, le cardinal Pierre de Bérulle.
Ordonné prêtre et revenu en 1632 dans sa Normandie natale pour y prêcher des missions populaires, il constate le peu de suites que de tels efforts peuvent connaître en l’absence d’un clergé formé et instruit.
C’est l’époque où, en conformité avec les directives du concile de Trente, l’Église commence à créer des séminaires.
Cet institut est à l’origine de l’Ordre de Notre-dame de Charité, reconnu en 1651 par l’évêque de Bayeux, Mgr Molé, et par une bulle pontificale du 2 décembre 1666. Les sœurs de cet ordre ouvrent des foyers ou "refuges" bientôt répandus à travers le monde.
Le 25 mars 1643, Jean Eudes quitte l’Oratoire, qui n’avait pas vocation à encadrer des séminaires, et fonde le séminaire des Eudistes de Caen [4].
Il crée ensuite une société de prêtres voués tant à la formation des séminaristes et du clergé qu’aux prédications populaires dans les paroisses, la Société des prêtres de Jésus et de Marie, dite des Eudistes. Il institue des séminaires en Normandie puis en Bretagne.
Saint Jean Eudes, initiateur du culte liturgique des cœurs de Jésus et Marie, est un des grands maîtres de l’école française de spiritualité au 17ème siècle, on lui doit un ensemble d’ouvrages dont plusieurs continuent à être édités. Il fit partie de la Compagnie du Saint-Sacrement.
Au 18ème siècle, les Eudistes combattent le jansénisme. L’ordre est supprimé lors de la Révolution française, mais est reconstitué en 1826.
La maison généralice est à Rome. Les Eudistes sont présents en Amérique du Nord, Collège Jean Eudes à Montréal [5] et l’Externat Saint-Jean Eudes à Québec, centrale et du Sud ainsi qu’en Afrique. Après sa mort, le corps de Jean Eudes est inhumé dans l’église des Très Saints Cœurs de Jésus et du séminaire des Eudistes de Caen. En 1810, les ossements de Jean Eudes ont été transférés à Notre Dame de la Gloriette [6]. Depuis le 6 mars 1884, ils se trouvent dans la crypte sous le transept sud de cette ancienne église des Jésuites.