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L’histoire pour le plaisir

Guillaume II le Jeune

lundi 22 juillet 2024, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 4 août 2013).

Guillaume II le Jeune (mort en 926)

Duc d’Aquitaine et comte d’Auvergne de 918 à sa mort

Fils du comte de Carcassonne Acfred 1er de Carcassonne et d’Adelinde, fille du comte de Toulouse Bernard Plantevelue. Après la mort de son oncle Guillaume le Pieux, il lui succède comme duc d’Aquitaine [1] et comte d’Auvergne [2].

Guillaume le Jeune perd le Berry [3] dès 919 au profit des Robertiens [4] Raoul et Robert. Il conserve le Mâconnais [5] et le Lyonnais [6]. Menacé à l’Ouest, il se tourne vers le comte de Toulouse Raymond et lui laisse la Gothie [7] pour sceller leur alliance.

Après la déposition de Charles le Simple en 923 au profit de Robert, puis de Raoul de Bourgogne, Guillaume et Raymond prennent le parti du Carolingien face aux Robertiens et aux Bourguignons qui font peser une menace directe sur le nord de l’Aquitaine [8]. Une expédition de Raoul jusqu’à la Loire [9] au début de 924 se solde par un compromis à l’avantage de Guillaume, qui obtient la restitution du Berry en échange de sa fidélité lors de l’entrevue d’Encize.

2 ans plus tard Guillaume profite des déboires de Raoul contre les Normands et les Hongrois pour se révolter et réclamer le retour de Charles le Simple. À la tête d’une armée Franco bourguignonne, Raoul, accompagné d’Herbert de Vermandois, marche sur Nevers [10] défendue par le frère du duc d’Aquitaine Acfred, il se borne à recevoir des otages puis passe la Loire contre Guillaume d’Aquitaine, sans succès.

Il meurt à la fin de l’année et son frère Acfred, devenu duc d’Aquitaine, reprend sa révolte jusqu’à sa mort en octobre 927.

P.-S.

Source : Christian Lauranson-Rosaz, Les Guilhelmides : une famille de l’aristocratie d’empire carolingienne dans le midi de la Gaule (VIIIe-Xe siècles) Colloque « Entre histoire et épopée. Les Guillaume d’Orange (IXe-XIIIe siècles) », Toulouse, 14 et 15 octobre 2004.

Notes

[1] Le duché d’Aquitaine est constitué en 675, à la mort de Childéric II. Il se reconstitue au 9ème siècle, comme héritier du royaume d’Aquitaine attribué à Pépin 1er d’Aquitaine (mort en 838). Il fut ensuite l’objet de luttes entre les comtes d’Auvergne, de Toulouse et de Poitiers. Le duc d’Aquitaine était l’un des six pairs laïcs primitifs. L’Aquitaine a regroupé au fil des temps différents territoires. Pendant le règne d’Aliénor d’Aquitaine, Poitiers était la résidence habituelle des ducs.

[2] Le comté d’Auvergne est l’une des plus anciennes seigneuries de France, puisqu’elle a déjà été érigée à la fin de la période romaine. Durant l’ère mérovingienne, il devient même momentanément un duché. La famille des Comtes d’Auvergne gouverne le comté depuis le dixième siècle. Une crise éclate au sein de la famille en 1155, date à laquelle le comte Guillaume VII d’Auvergne est forcé par son oncle Guillaume VIII d’Auvergne à diviser le comté en deux. Guillaume VIII reprend le comté, tandis que Guillaume VII doit se satisfaire du titre de dauphin d’Auvergne. En 1360, le roi de France Jean II de France crée, sur la vieille Terre royale d’Auvergne, un duché d’Auvergne qui se transmet au sein de la famille royale

[3] Le Berry est une province historique de la France de l’Ancien Régime, ayant pour capitale Bourges, mais dont toute structure administrative disparaît définitivement avec la Révolution française. Le Berry est érigé en duché en 1360, que le roi de France Jean II le Bon confie en apanage à son fils Jean 1er de Berry (1340-1416). Le duché de Berry revient dans le domaine royal à la mort du Duc Jean, en 1416, avant de passer entre les mains de deux fils du roi Charles VI : d’abord à Jean puis à Charles, le futur Charles VII. Le duché de Berry est de nouveau concédé à Jeanne de France, fille de Louis XI en 1498. Le titre de duc de Berry sera ensuite épisodiquement donné à plusieurs princes de la famille royale, dont les plus célèbres sont Charles de France (1686-1714), cadet des petit-fils de Louis XIV, le futur Louis XVI et le second fils du roi Charles X. Le 31 décembre 1661, Philippe de Clérembault, comte de Palluau fut nommé gouverneur du Berry.

[4] La famille des Robertiens est une famille de la noblesse franque qui tire son nom du prénom Robert que portèrent un grand nombre de ses membres. La puissance des Robertiens, fortement implantés en Neustrie, s’explique moins par « leur carrière royale intermittente » que par leur « capacité à renoncer au trône pour affermir leur position » dans le royaume et le diriger de fait. Trois membres de la famille accédèrent au trône : Eudes en 888, son frère Robert 1er en 922 et le petit-fils de ce dernier Hugues Capet en 987. Les descendants de ce dernier sont nommés Capétiens et régnèrent sur la France sans interruption de 987 à 1792 (805 ans) puis de 1815 à 1848 (33 ans). Ainsi, de 888 à 1848, soit pendant environ 960 ans, la famille issue des Robertiens a joué un rôle politique de premier plan en France

[5] Le Mâconnais est une région naturelle française située en Saône-et-Loire. À l’époque carolingienne, le pagus devient un comté. Sans postérité, le dernier comte, Jean de Dreux et de Braine, et sa veuve, Alix, comtesse de Mâcon et de Vienne, vendent le comté au roi de France, Saint Louis, qui l’incorpore au domaine royal, tandis que le titre de comte de Vienne reste aux oncles d’Alix. Rendu au duché de Bourgogne en 1435 dans le cadre du traité d’Arras, le comté de Mâcon est définitivement annexé au royaume après 1477, année de la défaite et de la mort du duc Charles le Téméraire vaincu par Louis XI. Jusqu’à la Révolution française, le Mâconnais, rattaché à la Bourgogne avec le statut de comté adjacent, disposait de ses propres États : les États particuliers du Mâconnais. Tandis que les États généraux de Bourgogne fixaient le don au roi, les États particuliers du Mâconnais, par convention, prenaient en charge un douzième de cette somme, le reste étant réparti sur l’ensemble de la province. D’autre part, en matière de gabelle, contrairement à l’ancien duché de Bourgogne, qui était un pays de grandes gabelles, le Mâconnais était un pays de petites gabelles.

[6] Le Lyonnais est une ancienne province de France, qui correspond aujourd’hui au sud-est du département du Rhône et à une grande partie de la métropole de Lyon.

[7] Partie de l’ancien Royaume wisigoth de Toulouse, le marquisat appelé Gothie (« pays des Goths »), installé par les Francs après 759, occupait au moins le territoire correspondant actuellement aux départements de l’Aude, de l’Hérault et du Gard.

[8] L’Aquitaine est le nom donné depuis au moins le 1er siècle av. jc à une région ancrée sur la façade Atlantique et le versant nord des Pyrénées. En 507, Clovis, appelé par les évêques de Novempopulanie, l’intègre au royaume des Francs, en battant Alaric II, roi des Wisigoths, à la bataille de Vouillé. 671 voit l’indépendance de l’Aquitaine, dirigée par le duc Loup 1er de Vasconie. Entre 719 et 732, les ducs Eudes et son fils Hunald 1er détiennent l’Albigeois où ils ont des biens. Eudes combat les Sarrasins en Albigeois. En 721, le duc Eudes bat le Califat omeyyade à la Bataille de Toulouse. 732 voit la défaite du duc d’Aquitaine et l’invasion de la Vasconie par l’émir Abd el Rahman, arrêté à la bataille de Poitiers par Charles Martel, qui commence la réunion de l’Aquitaine sous contrôle des Vascons au royaume franc. 742 et 743 voient les campagnes des fils de Charles Martel, Carloman et Pépin le Bref, contre l’Aquitaine et la Vasconie (et la Bavière). Entre 760 et 768, Pépin le Bref entreprend chaque printemps des expéditions sanglantes contre le duc Waïfre, fils d’Hunald 1er. Le 2 juin 768, ce dernier est finalement tué par un des siens, Waratton, sur ordre de Pépin. En 778, l’armée de Roland, piégée par le wali de Saragosse, a été défaite par les Vascons dans les montagnes basques de Roncevaux en revenant de Pampelune. Puis Charlemagne crée en 781 pour son fils Louis le Débonnaire alors âgé de 3 ans, le royaume d’Aquitaine englobant les territoires du Rhône à l’Atlantique.

[9] La Loire est, avec une longueur de 1 006 kilomètres, le plus long fleuve s’écoulant entièrement en France. Elle prend sa source sur le versant sud du mont Gerbier-de-Jonc au sud-est du Massif central dans le département de l’Ardèche, et se jette dans l’océan Atlantique par un estuaire situé en Loire-Atlantique, dans la région des Pays de la Loire. Son cours est orienté d’abord du sud vers le nord jusqu’aux environs de Briare dans le Loiret, puis vers l’ouest.

[10] Nevers est le chef-lieu du département de la Nièvre et la cinquième plus grande ville de Bourgogne, après Dijon, Chalon-sur-Saône, Auxerre et Mâcon. Capitale de la province du Nivernais sous l’Ancien Régime, elle est désignée comme préfecture du département de la Nièvre lors de la réorganisation territoriale de 1790.