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François Timoléon de Choisy

mardi 1er janvier 2013

François Timoléon de Choisy (1644-1724)

Abbé et homme de lettres français-Prieur de Saint-Lô-Grand doyen de la cathédrale de Bayeux-Membre de l’Académie française

Arrière-petit-fils de Jean 1er de Choisy, un marchand de vins en gros, et d’Opportune Bazanier, petit-fils de Jean II de Choisy, receveur général des finances de Caen en 1605, et de Magdeleine Le Charron.

François-Timoléon de Choisy est le quatrième et dernier fils de Jean III de Choisy, seigneur de Balleroy, un conseiller d’État, intendant du Languedoc, chancelier de Gaston d’Orléans, et de Jeanne-Olympe Hurault de L’Hospital, une petite-fille de Michel de L’Hospital et une intime de Marie de Gonzague, reine de Pologne.

Sa mère l’habille en fille jusqu’à l’âge de 18 ans pour faire sa cour à la reine Anne d’Autriche et introduire son fils dans l’entourage de Monsieur, frère de Louis XIV. C’est ainsi qu’il est poussé, tout jeune, à la fois à se détourner de la vie militaire et à faire sa cour au futur cardinal de Bouillon, son contemporain, dont il restera l’ami.

De 18 à 22 ans, il étudie la philosophie et la théologie à la Sorbonne et obtient le titre d’abbé ainsi que les revenus temporels liés à l’abbaye de Saint Seine en Bourgogne.

À 23 ans, sa famille l’ayant persuadé de renoncer à se travestir il se rend à Venise où, s’abandonnant à son autre passion, il se ruine au jeu. Revenu impécunieux en France, la pauvreté relative l’oblige à vivre de son bénéfice ecclésiastique. En 1676, il visite Rome dans la suite du cardinal de Bouillon. C’est à peu près au moment de ce voyage qu’il se lie avec Daniel de Cosnac, évêque de Valence. Pendant sa jeunesse, ses deux passions, le travestissement et le jeu lui auront coûté, l’une, l’épiscopat ; l’autre, de vivre toute sa vie d’expédients.

Tombé malade en août 1683, il frôle la mort et, décidé à changer de vie, se retire un an au séminaire des Missions étrangères de Paris, rue du Bac. Après avoir mené, jeune, une vie licencieuse de 1669 à 1683 sous le nom de comtesse des Barres, il se convertit à Rome. Puis, de mars 1685 à juin 1686, il accompagne, comme coadjuteur, le chevalier Alexandre de Chaumont dans une mission au Siam auprès du roi Narai. Il s’y fait ordonner prêtre par Louis Laneau, évêque de Métellopolis, le 10 décembre 1685. Il raconte son périple dans un très vivant Journal de voyage au Siam. À son retour en France en 1687, il composa plusieurs ouvrages qui ont fait sa réputation. Relation du voyage de Siam, Vie de St-Louis, de Philippe de Valois, etc..., et surtout Mémoires pour servir à l’histoire de Louis XIV.

Reçu à l’Académie française en août 1687, il collabore avec Charles Perrault à la rédaction des Opuscules sur la langue française. Il écrit une brève biographie de sa parente, l’édifiante Mme de Miramion. Le facétieux abbé tire un peu à la ligne, mais se réveille quand il raconte la tentative rocambolesque d’enlèvement de ladite dame par Bussy-Rabutin.

Son œuvre peut-être la plus marquante est le journal d’un témoin de quelques moments marquants du règne de Louis XIV, Mémoires pour servir l’histoire de Louis XIV. Toujours habillé en femme jusqu’à l’âge de 80 ans, il rédige un certain nombre de travaux historiques et religieux dont une volumineuse Histoire de l’Église en 11 volumes.

Il reçoit le bénéfice du prieuré de Saint-Benoît-du-Sault en 1689 et le doyenné du chapitre de la cathédrale de Bayeux, le 11 avril 1697.

Après sa mort, ses papiers passent à son parent, le marquis d’Argenson qui regroupe 3 volumes de manuscrits méritant à ses yeux d’être conservés. L’abbé d’Olivet réalise une copie de ce manuscrit, qui paraît à Utrecht en 1727 sous le titre de Mémoires pour servir à l’histoire de Louis XIV.