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L’histoire pour le plaisir

Louis Jolliet

samedi 8 décembre 2012, par lucien jallamion

Louis Jolliet (1645-1700)

Explorateur canadien

Découvreur du Mississippi avec le père Jacques Marquette, il est le premier explorateur célèbre né au Canada de l’histoire de la Nouvelle-France. Il revendique avec Cavelier de La Salle la découverte du Mississippi. La « Belle Rivière » en langue outaouaise.

Fils de Jean Jolliet de la Compagnie des Cent-Associés et de Marie d’Abancourt. Il entreprend ses études au Séminaire de Québec à l’âge de 10 ans. Son premier souhait étant de devenir membre du clergé, il reçoit les ordres mineurs le 16 août 1662. Comme il a un certain don musical, il est promu officier de musique au collège. Plus tard, il deviendra le premier organiste de la cathédrale de Québec.

En 1666, le recensement le qualifie comme « clerc d’église ». Le 2 juillet de la même année, il soutient une thèse de philosophie en présence de monseigneur de Laval, du gouverneur Rémy de Courcelles et de l’intendant Jean Talon.

Comme la plupart des fils de colons, il est aussi attiré irrésistiblement par la forêt, par la liberté des Sauvages, par tous ces immenses territoires à explorer.

À l’âge de 22 ans En juillet 1667, sa décision est prise il sera explorateur. Il gagnera sa vie comme trafiquant de fourrures. Il quitte le Séminaire et, quelques semaines plus tard, s’embarque pour la France, où il séjourne surtout à Paris et à La Rochelle. En 1668, il est de retour à Québec où il décide de devenir trafiquant après avoir acheté de la marchandise de traite au commerçant Charles Aubert de La Chesnaye.

En 1671, il réalise un premier exploit. Avec quelques Français réunis au sault Sainte-Marie, il signe l’acte de prise de possession des territoires de l’Ouest par Daumont de Saint-Lusson. Il est prêt pour la grande aventure de sa vie. Il est prêt pour le Mississippi.

Peu de temps avant de quitter définitivement la colonie, l’intendant Talon l’avait choisi pour cette expédition qui doit élargir considérablement le territoire français en Amérique. Talon avait assisté à la soutenance de thèse de philosophie du jeune homme, en latin, s’il vous plaît ! Il avait été frappé par sa forte personnalité.

Louis Jolliet part à ses risques et périls. L’état ne subventionne pas l’expédition. Il fonde donc une société commerciale avec quelques hommes d’affaires de la colonie, dont son frère Zacharie. Les revenus de la nouvelle compagnie serviront à défrayer les coûts du voyage.

Il quitte Québec le 4 octobre, à destination de Michillimakinac où le jésuite Jacques Marquette, un missionnaire d’expérience qui connaît cinq langues indigènes, doit se joindre à l’expédition.

Le 8 décembre 1672, Jolliet est à Michillimakinac, à l’angle des lacs Huron, Supérieur et Michigan. Il remet au jésuite Jacques Marquette une lettre du père Claude Dablon lui ordonnant de se joindre à l’expédition. Le père accepte avec plaisir, d’autant plus qu’il connaît les langues de plusieurs tribus indiennes de la région.

Jolliet et Marquette prennent tout un hiver pour préparer leur grand voyage. Ils interrogent des Indiens nomades. Ils esquissent des cartes du pays. Vers la mi-mai, ils se mettent en route à bord de deux canots. Cinq compagnons français les accompagnent, pas plus.

L’expédition traverse le lac Michigan, remonte la rivière aux Renards et entre dans un pays inconnu des Européens. Le 15 juin, ils atteignent la rivière Wisconsin. Puis, c’est la descente du Mississippi. Après avoir séjourné au village des Péorias qui compte 300 cabanes, ils s’arrêtent au village de Quapaw.

Ils sont à 10 jours de l’embouchure du grand fleuve. Ils ont parcouru 1700 milles. Les tribus indiennes sont de plus en plus agressives. Elles savent maintenant avec certitude que le Mississippi se jette dans le golfe du Mexique. Il n’y a plus d’inconnu devant eux. Ils ont accompli leur mission. Ils décident sagement de rentrer.

Le voyage du retour s’effectue à partir de la mi-juillet. Jolliet et Marquette atteignent la mission Saint-François-Xavier à la mi-octobre. L’explorateur passe l’hiver 1673-1674 à Sault-Sainte-Marie où il recopie les notes de son voyage.

L’aventure se termine mal. Jolliet est sur le point d’atteindre Montréal quand son canot chavire dans les rapides de Lachine en mai 1674. Il s’en tire par miracle. Mais ses deux compagnons se noient. Il perd le précieux coffret qui contient tous ses papiers. Il pleure la perte d’un petit esclave de 10 ans que lui avaient offert les Péorias et qu’il aimait tendrement. Quelque temps plus tard, ses copies sont détruites lors d’un incendie à Sault-Sainte-Marie, ce qui fait qu’il ne reste plus aucun compte rendu détaillé de ce voyage historique.

De retour à Québec, Jolliet songe à se fixer. Il épouse Le 17 octobre 1675 Claire Françoise Bissot, fille de François Byssot et de Marie Couillard. Il désire s’établir au pays des Illinois, mais Jean-Baptiste Colbert lui oppose son refus. En 1678, il reçoit une terre dans la région de Sept-Îles où il s’installe.

Il compte maintenant parmi les marchands importants de Québec. L’intendant Duchesneau et Frontenac le consultent. Il aide à fixer le prix du castor. Louis XIV adopte sa recommandation nuancée au sujet du trafic de l’eau-de-vie.

En 1679, Frontenac le charge de se rendre à la baie d’Hudson afin de tenter de nouer des liens commerciaux avec les Indiens du nord et d’enquêter sur leurs contacts avec les Anglais qui y sont installés. Il s’y rend en empruntant le Saguenay et le lac Saint-Jean. Il y rencontre le gouverneur anglais de l’endroit, Charles Baily, qui le reçoit avec honneur car il a entendu parler de son expédition sur le Mississippi. Il revient, persuadé que les Anglais y font le « plus beau commerce du Canada ».

Pour le remercier de ses services distingués, le roi lui accorde la seigneurie de l’île d’Anticosti, un territoire de plus de deux millions d’arpents. Un an plus tôt, il avait reçu en concession les îles de Mingan, sur la Côte Nord. Jolliet vit à Québec durant l’hiver. Il enseigne au collège des jésuites. L’été, il réside à Anticos-ti ou à Mingan où il se propose d’établir des pêcheries de morues, de loups marins et de baleines.

Les années qui suivent, il passe l’été à l’île d’Anticosti, y construisant une demeure sur la Rivière à l’Huile, s’y occupant de ses terres et de son commerce, et revient à Québec pour l’hiver. Il fait construire un fort. En 1690, la flotte de William Phips s’empare de sa barque, confisque ses marchandises et fait prisonnières sa femme et sa belle-mère.

En 1694, Louis Jolliet explore la côte du Labrador qu’il décrit et cartographie. Son document, conservé, contient 16 croquis cartographiques dont une première description du littoral entre le cap Charles et Zoar. En 1697, l’explorateur obtient son certificat d’hydrographe. S’il passe la saison chaude à travailler sur ses terres de la Côte-Nord, il revient à Québec à l’automne y enseigner sa matière au Collège des Jésuites. Selon l’Encyclopédie de la musique au Canada, Louis Jolliet marque aussi une page dans l’histoire de la musique au Canada. Il fut le premier Canadien à étudier la musique en Europe.

Il meurt entre le 4 mai et le 15 septembre 1700. Il est le premier habitant de la Nouvelle-France, né dans la colonie, à s’être fait connaître internationalement de son vivant.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Portail du Québec/ Explorateur canadien