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Samuel Dirksz Van Hoogstraten

vendredi 7 décembre 2012, par lucien jallamion

Samuel Dirksz Van Hoogstraten (1627-1678)

Peintre-graveur-poète et théoricien de l’art néerlandais

Samuel Dirksz Van Hoogstraten Peintre-graveur-poète et théoricien de l'art néerlandais

Né à Dordrecht, d’abord élève de son père, Dirck, À la mort de celui-ci, en décembre 1640, il part vivre à Amsterdam, où il fréquente, jusqu’en 1648 l’atelier de Rembrandt où il eut pour condisciples Carel Fabritius et Furnerius. Dès 1648, il était de retour à Dordrecht. Il entreprend ensuite, à partir du 16 mai 1651, une série de voyages, jusqu’en 1652, il se trouve en Allemagne après avoir visité Arnheim et Cologne, il séjourne 3 jours à Francfort et 5 à Augsbourg , puis, via Regensburg, à Vienne, où son frère Jan van Hoogstraten était établi comme peintre d’histoire et de scènes de genre. Là, il est accueilli le 23 juin 1651 par Ferdinand III, qui lui remet une médaille d’honneur, une décoration que le peintre allait représenter dans bon nombre de ses œuvres, notamment des natures mortes, et dans des livres. Il passe l’année 1652 à Rome, où il figure parmi les membres des Bentvueghels, ceux-ci lui donneront le surnom de Batavier (le Batave). Il visite également Naples, avant de revenir à Vienne l’année suivante.

En 1654, il est de retour à Dordrecht. Il s’y marie en juin 1656, et y exercera la fonction de directeur d’un hôtel des monnaies. Il quitte de nouveau sa ville natale entre 1662 et 1666, période qu’il passe à Londres, et entre 1668 et 1671, période durant laquelle il séjourne à La Haye ou le 21 janvier 1668, il y devient membre de la “Confrerie Pictura”.

Très vite, il renonça à la manière de Rembrandt, qui lui avait pourtant permis de faire quelques bons tableaux, comme son Autoportrait de 1644. Il se tourna au contraire résolument vers la peinture de genre des intimistes tels que Pieter de Hooch, Steen et Metsu, se faisant même une véritable spécialité de l’évocation de savantes perspectives d’intérieur, comme en témoigne sa fameuse boîte optique, ainsi que du rendu illusionniste des objets, qui forçait l’admiration de son disciple Houbraken. Il traita les genres les plus divers, portraits, natures mortes, scènes bibliques et bien entendues les traditionnelles scènes d’intérieur. On lui attribue aujourd’hui les Pantoufles du Louvre, provenant de la collection De Croÿ. Excellent dessinateur, il donne à ses oeuvres des effets picturaux par l’association savamment douée entre la plume, le pinceau, la pierre noire et la sanguine.

Il fut aussi graveur, poète, écrivain et théoricien. Il reste surtout connu comme l’auteur de l’Inleyding tot de hooge schoole der schilderkonst, publiée en 1678, qui est, autant par son volume que par son envergure théorique, l’un des traités du genre les plus ambitieux qui aient été publiés aux Pays-Bas au 17ème siècle. Il y traite de questions telles que la persuasion et l’illusion picturales, les principes moraux du peintre et la relation entre la peinture et la philosophie, avec des références à différents auteurs anciens ou contemporains. Tout en étant une réaction aux idées internationales, celles essentiellement du sud de l’Europe, que Van Hoogstraten a pu rencontrer au cours de ses voyages, le traité est également le reflet de discussions et de réflexions de l’époque sur l’art pratiqué par les ateliers néerlandais. Le livre devait connaître un certain succès ; il compte, avec les œuvres de Carel Van Mander ou d’Arnold Houbraken, parmi les classiques de la littérature sur l’art. Il a aussi composé des sonnets et des tragédies. C’est à lui que l’on doit d’avoir rapporté certaines citations connues de Rembrandt. C’est à Dordrecht que Van Hoogstraten meurt en 1678, à l’âge de 51 ans.