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Jeanne Marie Bouvier de la Motte Guyon dite Madame Guyon

vendredi 23 novembre 2012, par lucien jallamion

Jeanne Marie Bouvier de la Motte Guyon dite Madame Guyon (1648-1717)

Mystique française

Jeanne Marie Bouvier de la Motte Guyon dite Madame Guyon Mystique française

Né à Montargis, dans l’Orléanais d’une famille de riches bourgeois. Son père était Claude Bouvier seigneur de La Motte Vergonville était maître de requête à Montargis. D’une constitution fragile, elle était souvent malade dans son enfance et son éducation fut beaucoup négligée. Allant et venant entre sa maison et le couvent, et passant d’une école à l’autre, elle changea de demeure 9 fois en 10 ans. Ses parents, qui étaient des personnes très religieuses, lui ont donné une formation particulièrement pieuse. A peine âgée de 16 ans, elle accepta la main d’un monsieur riche de Montargis, Jacques Guyon, âgé de 22 ans de plus qu’elle-même. À dix-huit ans, elle s’éveille à la vie intérieure "sous l’influence de la grâce divine" suite à sa rencontre avec le « bon franciscain » Archange Enguerrand. Elle est alors conseillée par la supérieure des bénédictines de sa ville natale, la mère Geneviève Granger. Cette dernière la présente le 21 septembre 1671 à Jacques Bertot, qui fut un membre du cercle mystique normand de l’Ermitage de Caen dirigé par Jean de Bernières.

À 28 ans elle devint veuve avec 3 enfants en bas âge et cherche à servir son Église. À partir de 1681, elle voyage, après avoir demandé conseil à plusieurs religieux, dont le fils de Marie de l’Incarnation du Canada, dom Martin.

A Gex, petite ville située près de Genève, elle refuse d’être supérieure d’un couvent éduquant des converties du protestantisme. À Thonon, situé au bord sud du lac Léman, elle compose les Torrents 2 et découvre qu’une union spirituelle vécue sous la forme de prière silencieuse transmise de cœur à cœur est possible. À Turin puis à Verceil* (Vercelli) auprès de l’évêque Ripa, elle connaît le milieu quiétiste italien. De retour à Grenoble, elle reçoit de nombreux laïcs, clercs et religieuses, à l’intention desquels elle compose son Moyen court et très facile pour l’oraison et ses Explications de la Bible.

C’est une femme d’expérience qui revient à Paris, âgée de 38 ans, en 1686, pour reprendre la direction du cercle spirituel qui s’était formé autour du confesseur Bertot. Accusée de quiétisme, elle est emprisonnée le 29 janvier 1688. Délivrée en septembre de la même année, sur intervention de madame de Maintenon, qui lui est un temps favorable, elle entreprend un apostolat auprès des demoiselles de Saint-Cyr et s’attache de nombreux disciples, dont Fénelon, les ducs et duchesses de Chevreuse et de Beauvillier. Tous lui demeurent fidèles durant près de trente ans.

Laïque, dont l’influence sur les ducs et duchesses de Chevreuse et Beauvilliers et sur Fénelon fait jaser la Cour et apparaît dangereuse à madame de Maintenon, elle ose prétendre obéir avant tout à l’impulsion de la grâce. Cela provoque l’incompréhension puis la colère de Bossuet qui s’exprime violemment lors du séjour volontaire de madame Guyon à la Visitation de Meaux, à la fin de l’année 1695. De son côté Fénelon est écarté de la Cour, et vivra bientôt exclusivement à Cambrai où il est nommé archevêque.

Tombée en défaveur, madame Guyon tente de se réfugier dans l’isolement et le silence. Emprisonnée le 27 décembre 1695 sans raison précise, elle sera suspectée de mauvaises mœurs et d’avoir fondé une « petite Église » secrète.

Lavée de tout soupçon, elle sort de la Bastille à 55 ans, le 24 mars 1703, sur un brancard. Il lui reste quand même 13 années à vivre. Elle les consacre à Blois à former des disciples, catholiques et protestants, les ouvrant à la vie intérieure dans une discrétion totale. Elle meurt paisiblement le 9 juin 1717.

P.-S.

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