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Marie-Madeleine de Vignerot de Pontcourlay

mardi 12 septembre 2023, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 13 novembre 2012).

Marie-Madeleine de Vignerot de Pontcourlay (1604-1675)

Duchesse d’Aiguillon

Fille de René de Vignerot de Pontcourlay et de Françoise Duplessis, sœur du cardinal de Richelieu, elle fut mariée à Antoine de Beauvoir du Roure de Grimoard [1], marquis de Combalet, pour qui elle conçut une telle aversion que quand il fut tué lors des dernières guerres de religion, de peur que, par quelque raison d’État, on ne la sacrifiât encore, elle fit vœu de ne jamais se marier et de se faire carmélite [2]. Après avoir échoué dans plusieurs projets de mariage avec les premières maisons de France, le cardinal ministre acheta le duché d’Aiguillon [3] pour sa nièce en 1638.

Elle fut dame d’atour de Marie de Médicis.

Après la mort du cardinal, elle hérita d’une partie de ses biens, entre autres, du château de Rueil [4] et du petit Luxembourg [5], et employa presque toute sa fortune à soulager les pauvres et à fonder des établissements de charité, elle fut l’auxiliaire de Saint Vincent de Paul. À sa mort, son oraison funèbre fut prononcée par Jacques-Charles de Brisacier .

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Gédéon Tallemant des Réaux, Historiettes, Paris, éd. Antoine Adam, coll. La Pléiade, Gallimard, 1960.

Notes

[1] La famille de Beauvoir du Roure est une famille noble éteinte, possiblement issue de la famille de Beauvoir de Marc.

[2] L’Ordre du Carmel est un ordre religieux catholique contemplatif. Ses membres sont appelés Carmes (pour les hommes) et Carmélites (pour les femmes). Fondé par des ermites sur le mont Carmel en Palestine à la fin du 12ème siècle, les premiers carmes quittent leurs ermitages au début du 13ème siècle pour se réfugier en Europe. Après bien des tribulations, l’ordre érémitique se transforme en ordre monastique. Il connaît de nombreuses réformes dont la plus marquante est la réforme instituée par Thérèse d’Avila au 16ème siècle.

[3] Le duché-pairie d’Aiguillon est constitué en 1599 à partir des baronnies d’Aiguillon, de Montpezat, de Sainte-Livrade, de Madaillan et d’Almayrac, appartenances et dépendances Le noyau de ces possessions vient de Françoise de Montpezat, femme d’Alain de Foix-Candale (fils de Gaston II de Foix-Candale) et mère de Françoise de Foix-Candale. Cette dernière épouse en 1540 Honorat II de Savoie et enfante Henriette de Savoie-Villars, mère du duc Henri. En 1632, Richelieu saisit le duché-pairie, bien que les lettres de création aient prévu qu’il pourrait se transmettre à tous les héritiers d’Henri de Lorraine. Deux ans plus tard, la pairie est recréée sur la seule baronnie d’Aiguillon au profit d’un favori de Gaston d’Orléans. En 1635, Antoine de l’Age tombe en disgrâce et meurt. Le duché est dissout à sa mort. En 1638, Richelieu recrée le duché-pairie dans la forme qu’il avait sous Henri de Lorraine et l’attribue à sa nièce. Cette création prévoit que le duché pourra se transmettre parmi les héritiers tant mâles que femelles de la duchesse, à son libre choix

[4] Le château du Val de Ruel est un château situé à Rueil-Malmaison. Aujourd’hui disparu, il a été, de 1633 à sa mort, une des résidences du cardinal de Richelieu.

[5] Le Petit Luxembourg ou hôtel de la Présidence est la résidence du président du Sénat français depuis 1825. Il est contigu au palais du Luxembourg dans le 6e arrondissement de Paris, à l’ouest de ce dernier, rue de Vaugirard. Cet hôtel particulier fut construit au milieu du 16ème siècle. Il est acquis quelques années plus tard, en 1570, par François de Luxembourg, pair de France qui lui donnera son nom. En 1612, l’hôtel et les terrains qui l’entourent sont achetés par la régente Marie de Médicis. Elle fait construire sur la propriété un nouveau palais. Le nom de palais du Luxembourg est resté aux deux bâtiments mais l’ancien hôtel est appelé Petit Luxembourg pour le distinguer du grand palais voisin, alors nommé le Grand Luxembourg et actuel palais du Luxembourg. En 1627, Marie de Médicis donna l’hôtel au cardinal de Richelieu, alors son protégé. Lors de la journée des Dupes, le 10 novembre 1630, ce dernier parviendra à accéder au roi Louis XIII, malade, par un accès dérobé entre le Petit et le Grand Luxembourg dont Marie de Médicis avait fait verrouiller les portes. Le Cardinal le légua à son tour en 1639, à sa nièce, Marie de Combalet, duchesse d’Aiguillon. Louis II de Bourbon-Condé en héritera en 1674, puis son fils Henri Jules de Bourbon-Condé.

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