Né d’une famille trop pauvre pour lui donner une éducation, il fut d’abord employé par son père à faire paître les troupeaux. Mais un violent désir d’apprendre l’amena à s’enfuir à 8 ans pour Paris, où l’attend la misère.
Un 2ème voyage est tout aussi malheureux. Un de ses oncles décida alors de payer quelques mois sa pension dans une école et Ramus, pour pouvoir continuer ses études, se fit domestique au collège de Navarre [1], où, passant ses nuits à l’étude, il fit de rapides progrès en langues et littératures anciennes.
Il fut déçu par la supercherie de ce qu’on appelle “science” et, quand il doit soutenir son examen de maître ès arts, il se proposa de démontrer que cette doctrine n’était pas infaillible. Contre toute attente son argumentation fort brillante obtient un triomphe complet.
Encouragé par ce premier succès, il décida d’examiner à fond la doctrine et publie 2 ouvrages critiques sur Aristote qui sèment dans l’école un grand trouble. Il doit comparaître sous l’accusation d’impiété, mais il l’emporte.
Toutefois, ayant refusé de se plier à toutes les conditions des juges, il est, par un arrêt du roi, déclaré téméraire, arrogant et impudent. Ses ouvrages furent supprimés et il lui est interdit d’enseigner et d’écrire contre Aristote sous peine de punition corporelle.
Il se reconvertit dans les mathématiques, puis enseigne la rhétorique au Collège de Presles [2] avec un immense succès qui lui vaut d’être nommé en 1551, par le roi, professeur de philosophie et d’éloquence au Collège de France [3], où son enseignement acquiert une célébrité européenne. Il s’y préoccupe d’introduire quelques améliorations dans l’enseignement, publie de nouvelles grammaires et présente en 1562 à Charles IX un plan pour la réforme de l’Université.
Il se convertit à la religion réformée, ce qui lui vaut, après d’innombrables persécutions, d’être assassiné au cours du massacre de la Saint-Barthélemy [4].