Né à Soles [1], en Cilicie [2], il fut le deuxième scolarque [3] du Portique, après Cléanthe, de 232 à 206 av. jc. Il est le "second fondateur du stoïcisme", après Zénon de Citium.
Il se consacrait au début à la course de fond. Mais, écoutant un jour par hasard les enseignements de Cléanthe ou de Zénon, il se destina à la philosophie.
S’il n’adhéra pas, à la différence de la plupart des disciples de Zénon à l’hérésie d’Ariston, il rejoignit probablement l’Académie [4]. C’est là qu’il reçut une formation conséquente en logique et en rhétorique. L’on ignore combien de temps Chrysippe resta à l’Académie.
Entre sa rupture avec Cléanthe et la mort de celui-ci, sa position philosophique demeura sans doute floue. Bien qu’en accord avec un bonne part des thèses stoïciennes, il n’enseignait pas au Portique.
Il succéda probablement à Cléanthe à la mort de celui-ci en 235. Il n’était sans doute pas alors le membre le plus orthodoxe du Portique, mais certainement le plus compétent. De plus, les sécessions se multipliant au sein de l’école stoïcienne, Cléanthe ne devait pas avoir grand choix pour désigner un successeur.
En tant que dirigeant du Portique, Chrysippe s’astreignit à un régime d’ascète. Peut-être du fait de la saisie de l’héritage paternel, son revenu principal venait de cotisations de ses disciples, et de cours avec une vieille femme qui lui servait de servante.
Tout le reste de sa vie fut ainsi consacré à l’édification de son œuvre immense et aux luttes continues avec les Épicuriens [5] et les Académiciens. Il cultiva la dialectique et poussa quelquefois la subtilité jusqu’à l’excès. On lui attribue l’invention de plusieurs sophismes [6], entre autres celui du crocodile. Il ne reste presque rien de ses nombreux ouvrages.