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Shirin ou ou Chirine

mercredi 18 novembre 2020 (Date de rédaction antérieure : 15 août 2012).

Shirin ou Chirine (morte en 628)

Khosro II découvre Shirin se baignant dans une piscine d'un Khamsa (Quintette) (galerie d'art. Shiraz, Iran)Présentée alternativement comme une princesse arménienne d’Azerbaïdjan [1] ou une araméenne [2] originaire de Susiane [3] ou du Khouzistan [4] et de confession monophysite [5]. Elle était l’une des femmes du chah sassanide Khosro II.

Lorsque Vahram VI prend le pouvoir à la mort d’Hormizd IV, Khosro et Shirin se réfugient en Syrie pour se mettre sous la protection de l’empereur byzantin [6] Maurice 1er. En 591, Khosro revient en Perse reprendre le pouvoir, et Shirin devient reine. On raconte qu’après la conquête de Jérusalem par les Perses en 614, ils ont ramené la croix de Jésus de Nazareth à Ctésiphon [7] pour la reine Shirin.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de René Grousset, L’Empire du Levant : Histoire de la Question d’Orient, Paris, Payot, coll. « Bibliothèque historique », 1949 (réimpr. 1979), 648 p. (ISBN 978-2-228-12530-7)

Notes

[1] Pays du Caucase situé sur la ligne de division entre l’Europe et l’Asie. Sa capitale est Bakou, sa langue officielle est l’azéri et sa monnaie est le manat. Du 7ème au 10ème siècles, la région connaît un essor politique, sous les Sajides, les Chirvanchahs, les Salarides, les Ravvadides et les Cheddadides. Au 12ème siècle, après l’effondrement de l’Empire seldjoukide, les Atabegs d’Azerbaïdjan règnent depuis leur capitale de Nakhitchevan, puis d’Ardabil, et enfin de Tabriz, sur l’Azerbaïdjan iranien actuel et sur l’Arran (l’Azerbaïdjan moderne). Leur territoire est ensuite conquis par le Khwarezmchahs Jalal ad-Din au 13ème siècle, dont l’État succombe ensuite aux Mongols. Au 13ème siècle, l’Empire mongol des Khulaguides est fondé, avec sa capitale à Tabriz.

[2] Les Araméens sont un ensemble de groupes ethniques du Proche-Orient ancien qui habitaient des régions de la Syrie et de la Mésopotamie au 1er millénaire av. jc. Ils apparaissent en Syrie au 12ème siècle av. jc, sous la forme de tribus nomades ou semi-nomades ennemies des Assyriens. Dans les 2 siècles suivants, période troublée et mal documentée dans tout le Moyen-Orient, ils fondent des royaumes occupant des villes fortifiées, dominées par une acropole où sont érigés des palais et temples décorés de sculptures et bas-reliefs, caractéristiques de la Syrie des premiers siècles du 1er millénaire av. jc (qui correspond à l’âge du fer). La culture araméenne de la Syrie de cette période souvent entremêlée avec celle de royaumes dit « Néo-hittites », surtout présents à l’ouest dans l’ancienne sphère d’influence des Hittites, intègre un ensemble de traditions héritées de la Syrie des phases précédentes (l’âge du bronze), ce qui est aussi une indication du fait que les Araméens, loin d’être des envahisseurs, sont issus de cette région.

[3] Susiane est le nom grec de la satrapie perse antique puis séleucide qui avait Suse pour capitale. Au pied de la barrière montagneuse du Zagros qui la borde au nord et à l’est, la plaine de la Susiane aujourd’hui Khuzistan prolonge en Iran la grande plaine alluviale mésopotamienne. Celle-ci est drainée par le Tigre et l’Euphrate dont le confluent constitue le Chott-el-Arab qui débouche dans le golfe persique. La partie essentielle de la plaine de la Susiane est la riche cuvette arrosée par le Karkheh et le Karoun. Cette dernière rivière appelée aussi Choaspes ou Eulée avait dit-on une eau délicieuse à boire qui était emportée dans ses vaisseaux d’argent par Cyrus lorsqu’il se rendait à Babylone. Dans l’antiquité elle était bornée au nord par la Médie et à l’est par la Perside.

[4] Le Khouzistan est une des 30 provinces d’Iran. Elle est située au sud-ouest du pays, aux confins de l’Irak et du Golfe Persique. Sa capitale est Ahvaz.

[5] Le monophysisme est une doctrine christologique apparue au 5ème siècle dans l’Empire byzantin en réaction au nestorianisme, et ardemment défendue par Eutychès et Dioscore d’Alexandrie.

[6] L’Empire byzantin ou Empire romain d’Orient désigne l’État apparu vers le 4ème siècle dans la partie orientale de l’Empire romain, au moment où celui-ci se divise progressivement en deux. L’Empire byzantin se caractérise par sa longévité. Il puise ses origines dans la fondation même de Rome, et la datation de ses débuts change selon les critères choisis par chaque historien. La fondation de Constantinople, sa capitale, par Constantin 1er en 330, autant que la division d’un Empire romain de plus en plus difficile à gouverner et qui devient définitive en 395, sont parfois citées. Quoi qu’il en soit, plus dynamique qu’un monde romain occidental brisé par les invasions barbares, l’Empire d’Orient s’affirme progressivement comme une construction politique originale. Indubitablement romain, cet Empire est aussi chrétien et de langue principalement grecque. À la frontière entre l’Orient et l’Occident, mêlant des éléments provenant directement de l’Antiquité avec des aspects innovants dans un Moyen Âge parfois décrit comme grec, il devient le siège d’une culture originale qui déborde bien au-delà de ses frontières, lesquelles sont constamment assaillies par des peuples nouveaux. Tenant d’un universalisme romain, il parvient à s’étendre sous Justinien (empereur de 527 à 565), retrouvant une partie des antiques frontières impériales, avant de connaître une profonde rétractation. C’est à partir du 7ème siècle que de profonds bouleversements frappent l’Empire byzantin. Contraint de s’adapter à un monde nouveau dans lequel son autorité universelle est contestée, il rénove ses structures et parvient, au terme d’une crise iconoclaste, à connaître une nouvelle vague d’expansion qui atteint son apogée sous Basile II (qui règne de 976 à 1025). Les guerres civiles autant que l’apparition de nouvelles menaces forcent l’Empire à se transformer à nouveau sous l’impulsion des Comnènes avant d’être disloqué par la quatrième croisade lorsque les croisés s’emparent de Constantinople en 1204. S’il renaît en 1261, c’est sous une forme affaiblie qui ne peut résister aux envahisseurs ottomans et à la concurrence économique des républiques italiennes (Gênes et Venise). La chute de Constantinople en 1453 marque sa fin.

[7] Ctésiphon est une ancienne ville parthe, située face à Séleucie du Tigre, sur la rive gauche du Tigre, à 30 km au sud-est de la ville actuelle de Bagdad, en Irak. La ville s’étendait sur 30 km².