Le conclave du Vatican qui eut lieu le 7 avril 1378 laissait présager l’élection d’un pape français (les cardinaux l’étaient presque tous). Aussi, les romains employèrent-ils la force pour qu’il en soit autrement. Menacés de mort par la foule, les conclavistes élisent l’archevêque de Bari, Barthélémy Prignano sous le nom d’ Urbain VI. Celui-ci adoptera une attitude tellement provocante et insultante qu’il poussera 13 cardinaux excédés à déclarer son élection nulle, puisque obtenue par la force, et à élire un nouveau pape, Robert de Genève. Celui-ci entre en Avignon le 20 juin 1379. La chrétienté compte donc désormais deux papes.
Possédant dans son obédience les pays les plus riches de la chrétienté, cet homme jeune, reprend le train de vie fastueux qu’il aimait et la cour papale renoue avec les traditions brillantes. Il s’agit en fait de montrer sa légitimité en opposant le rayonnement d’Avignon à la situation en Italie où, Urbain VI dans une paranoïa délirante fait exécuter ses propres cardinaux. De plus, la cour de Clément VII abrite le jeune cardinal Pierre de Luxembourg, son neveu qui manifesta tant de piété qu’à sa mort, causée prématurément par les privations et les pénitences, son tombeau devint un lieu de recueillement et de miracles où de nombreux pèlerins se pressèrent, ce qui ajouta au lustre religieux à Avignon. (Il existe à Châteauneuf du pape, une chapelle qui fut construite à l’endroit où Pierre de Luxembourg eut l’apparition de Jésus sur la croix, chaque année y a lieu une procession). Le plus gros soucis de Clément VII, hormis la situation par elle-même, est la présence de Raymond de Turenne. Ce routier installé sur les hauteurs imprenables de Baux, écumera la région pendant près de 25 ans.
Clément VII meurt le 16 septembre 1394.