Il naît vers 1045 à Arbrissel [1], au diocèse de Rennes. Son père était curé du village. Après des études médiocres, il prend la succession de son père.
En 1076, il favorise l’élection au trône épiscopal de Rennes d’un guerrier, Sylvestre de La Guerche, lequel est déposé en 1078. Il part alors pour Paris et y reprend des études, en un moment marqué par la réforme grégorienne [2].
En 1089, Sylvestre de La Guerche, rétabli sur son siège et gagné à la cause réformatrice, appelle Robert à Rennes pour le seconder dans son effort de moralisation du clergé breton. L’archiprêtre lutte alors contre la simonie [3] et le nicolaïsme [4].
En 1093, à la mort de son protecteur, Robert, en butte à la vindicte des clercs du diocèse, doit se réfugier à Angers. 2 ans plus tard, il part “au désert”, en forêt de Craon, et mène la vie ascétique de l’ermite. Une troupe de disciples se rassemble autour de lui, pour lesquels il fonde à La Roë [5] une abbaye de chanoines réguliers. En 1096, il prêche devant Urbain II à Angers.
En 1098, il reprend la vie errante. Son talent de prédicateur attire à lui une troupe de pénitents des 2 sexes qui dorment en plein bois, ce qui attire au “maître” les reproches de l’évêque Marbode de Rennes. En 1100, il assiste au concile de Poitiers en compagnie de Bernard de Tiron.
En 1101, il fixe sa troupe dans le vallon de Fontevraud, sur la rive gauche de la Loire, non loin de Saumur. Le désordre qui règnait dans les premières années de l’institut vaut cette fois-ci au fondateur les reproches de Geoffroy, abbé de la Sainte Trinité de Vendôme. Robert organise alors de manière plus stricte sa fondation, la divisant entre hommes et femmes, vierges et continents, confiant l’administration de la communauté à une prieure.
En 1115, il décida de confier son ordre double, riche de nombreux prieurés et très centralisé, à une abbesse, puis nomma à ce titre Pétronille de Chemillé. Le 18 février 1116, il tombe gravement malade en Berri, au cours d’un déplacement. Il meurt le 25 février dans le prieuré fontevriste d’Orsan [6] à l’âge de 72 ans.
Robert d’Arbrissel, est une des figures les plus remarquables de la fin du 11ème siècle et du commencement du 12ème siècle.