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Naum d’Ohrid ou Naum de Preslav

vendredi 24 janvier 2025, par lucien jallamion

Naum d’Ohrid ou Naum de Preslav (vers 830-910)

Évangélisateur des Slaves-Écrivain et théologien

Élève des saints Cyrille et Méthode il participe comme eux à la création de la langue liturgique slave, le vieux-slave ou slavon.

Avec Clément d’Ohrid , il fait partie du groupe de moines qui soutiennent Méthode pendant sa mission en Grande Moravie [1]. Selon l’hagiographie [2] de Cyrille et Méthode rédigée par saint Clément d’Ohrid, Naum participe à leur mission en Grande Moravie et est ordonné prêtre à Rome en 867 ou 868.

En 874, le prince morave Koceľ se détourne de Constantinople [3] pour se rapprocher de l’Empire carolingien. Les autres élèves de Constantin le Philosophe et de Méthode entrent en conflit avec les missionnaires latins actifs en Grande Moravie, qui favorisaient la prédication en langue latine et non slave.

Après la mort de Méthode en 885, ses élèves sont expulsés et se réfugient dans le royaume bulgare [4] de Boris 1er. La même année ou l’année suivante, Naum arrive à Pliska [5] avec Clément d’Ohrid, Angelar d’Ohrid et peut-être Gorazd de Bulgarie .

Afin de diminuer l’influence byzantine [6] dans son royaume, Boris 1er favorise l’institution de la langue slave comme langue liturgique. Deux écoles littéraires sont créées : l’école d’Ohrid [7], dirigée par Clément et l’école de Preslav [8], dirigée tout d’abord par Naum. Dans les 2 écoles, on enseignait le vieux slave comme langue liturgique. Naum enseigne à Preslav de 886 à 893, puis à Ohrid, après que Clément fut élevé par le tsar Siméon 1er au rang d’évêque de Drembica [9] en 893.

À la fin du 9ème siècle, Naum exerce son activité missionnaire avec Clément dans la région d’Ohrid, envoyés par le tsar bulgare Boris 1er et son successeur Siméon 1er.

Naum et Clément arrivèrent dans la pays illyrien [10] et lychnidien. Dans les montagnes de Devoll [11], au bout du lac de la ville d’Ohrid, entre les deux rivières, Naum fonda un grand monastère et une église dédiés à l’archange saint Michel et à toutes les puissances célestes.

Naum fonde en 905 près d’Ohrid le monastère qui porte aujourd’hui son nom. Outre la construction d’églises et de monastères, les deux hommes d’Église se consacrent à la formation de clercs slavophones et fond d’Ohrid un centre religieux et culturel. L’école d’Ohrid est le lieu de production de la majeure partie de la littérature bulgare ancienne.

Naum meurt en 910 et est enterré dans le monastère qu’il avait fondé en 895 [12].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Naum »

Notes

[1] La Grande-Moravie était un royaume slave. De 833 jusqu’au début du 10ème siècle, il s’étendit sur les territoires des actuelles Tchéquie, Allemagne orientale, Slovaquie et Hongrie nord-occidentale, le sud de la Pologne avec la région de Cracovie et l’ouest de l’Ukraine avec la Galicie. Le premier usage du terme « Grande-Moravie » remonte à l’ouvrage de Constantin VII Porphyrogénète De Administrando Imperio (écrit vers 950). Le terme « Moravia » renvoyait non seulement à la région correspondant à l’actuelle Moravie mais aussi aux territoires autour de la rivière Morava ou de sa capitale appelée Morava, dont l’emplacement reste actuellement inconnu (peut-être se trouve-t-elle sous une grande ville actuelle telle Brno, Nitra ou Bratislava).

[2] L’hagiographie est l’écriture de la vie et/ou de l’œuvre des saints. Pour un texte particulier, on ne parle que rarement d’« une hagiographie », mais plutôt d’un texte hagiographique ou tout simplement d’une vie de saint. Le texte hagiographique étant destiné à être lu, soit lors de l’office des moines soit en public dans le cadre de la prédication. Un texte hagiographique recouvre plusieurs genres littéraires ou artistiques parmi lesquels on compte en premier lieu la vita, c’est-à-dire le récit biographique de la vie du saint. Une fresque à épisode est également une hagiographie, de même qu’une simple notice résumant la vie du bienheureux. Par rapport à une biographie, l’hagiographie est un genre littéraire qui veut mettre en avant le caractère de sainteté du personnage dont on raconte la vie. L’écrivain, l’hagiographe n’a pas d’abord une démarche d’historien, surtout lorsque le genre hagiographique s’est déployé. Aussi les hagiographies anciennes sont parsemées de passages merveilleux à l’historicité douteuse. De plus, des typologies de saints existaient au Moyen Âge, ce qui a conduit les hagiographes à se conformer à ces modèles et à faire de nombreux emprunts à des récits antérieurs.

[3] Constantinople est l’appellation ancienne et historique de l’actuelle ville d’Istanbul en Turquie (du 11 mai 330 au 28 mars 1930). Son nom originel, Byzance, n’était plus en usage à l’époque de l’Empire, mais a été repris depuis le 16ème siècle par les historiens modernes.

[4] Le Premier Empire bulgare désigne un État médiéval chrétien et multiethnique qui succéda au 9ème siècle, à la suite de la conversion au christianisme du Khan Boris, au Khanat bulgare du Danube, fondé dans le bassin du bas Danube. Le Premier Empire bulgare disparut en 1018, son territoire au sud du Danube étant réintégré dans l’Empire byzantin. À son apogée, il s’étendait de l’actuelle Budapest à la mer Noire, et du Dniepr à l’Adriatique. Après sa disparition, un Second Empire bulgare renaquit en 1187.

[5] Pliska est le nom de la première capitale de Bulgarie entre 681 et 893. À cette date, elle fut remplacée comme capitale par Preslav. L’ancienne capitale, après sa disparition, a laissé la place, durant plusieurs siècles, à un village nommé Aboba.

[6] L’Empire byzantin ou Empire romain d’Orient désigne l’État apparu vers le 4ème siècle dans la partie orientale de l’Empire romain, au moment où celui-ci se divise progressivement en deux. L’Empire byzantin se caractérise par sa longévité. Il puise ses origines dans la fondation même de Rome, et la datation de ses débuts change selon les critères choisis par chaque historien. La fondation de Constantinople, sa capitale, par Constantin 1er en 330, autant que la division d’un Empire romain de plus en plus difficile à gouverner et qui devient définitive en 395, sont parfois citées. Quoi qu’il en soit, plus dynamique qu’un monde romain occidental brisé par les invasions barbares, l’Empire d’Orient s’affirme progressivement comme une construction politique originale. Indubitablement romain, cet Empire est aussi chrétien et de langue principalement grecque. À la frontière entre l’Orient et l’Occident, mêlant des éléments provenant directement de l’Antiquité avec des aspects innovants dans un Moyen Âge parfois décrit comme grec, il devient le siège d’une culture originale qui déborde bien au-delà de ses frontières, lesquelles sont constamment assaillies par des peuples nouveaux. Tenant d’un universalisme romain, il parvient à s’étendre sous Justinien (empereur de 527 à 565), retrouvant une partie des antiques frontières impériales, avant de connaître une profonde rétractation. C’est à partir du 7ème siècle que de profonds bouleversements frappent l’Empire byzantin. Contraint de s’adapter à un monde nouveau dans lequel son autorité universelle est contestée, il rénove ses structures et parvient, au terme d’une crise iconoclaste, à connaître une nouvelle vague d’expansion qui atteint son apogée sous Basile II (qui règne de 976 à 1025). Les guerres civiles autant que l’apparition de nouvelles menaces forcent l’Empire à se transformer à nouveau sous l’impulsion des Comnènes avant d’être disloqué par la quatrième croisade lorsque les croisés s’emparent de Constantinople en 1204. S’il renaît en 1261, c’est sous une forme affaiblie qui ne peut résister aux envahisseurs ottomans et à la concurrence économique des républiques italiennes (Gênes et Venise). La chute de Constantinople en 1453 marque sa fin.

[7] Ohrid est une municipalité et une ville du sud-ouest de la Macédoine du Nord, située sur le lac du même nom. La ville d’Ohrid est née pendant l’Antiquité, elle s’appelait alors Lychnidos et possédait un théâtre antique et une acropole. Après les invasions slaves du début du Moyen Âge, la ville devient au 9ème siècle un grand centre religieux et culturel. Saint Clément d’Ohrid y fonde alors un grand monastère et participe à l’établissement de l’alphabet cyrillique et de la culture macédonienne. Un siècle plus tard, Samuel 1er fait d’Ohrid la capitale de son empire.

[8] Preslav, ou Véliki Preslav (Preslav la Grande) est une cité médiévale de Bulgarie qui fut la seconde capitale du Premier Empire Bulgare (après Pliska) de 893 à 971. Sous le Second Empire Bulgare (1185-1393), si elle fut remplacée comme capitale par Veliko Tarnovo, elle n’en resta pas moins une ville importante. Ses ruines sont situées à 20 km au sud-ouest de la ville de Shoumen, et constituent actuellement une Réserve Archéologique Nationale. Un village situé à environ deux kilomètres au nord de l’ancien site a repris le nom de Preslav en 1878

[9] Veleka/Velikia, aujourd’hui Strumica

[10] L’Illyrie est un royaume des côtes de la rive orientale de l’Adriatique, correspondant à peu près à l’Ouest de la Croatie, de la Slovénie et de l’Albanie actuelle. Les Illyriens apparaissent vers le 20ème siècle av. jc. C’est un peuple de souche Indo-Européenne qui comprenait des Dalmates et des Pannoniens. Vers 1300 av. jc ils s’établissent sur les côtes Nord et Est de l’Adriatique. Les Illyriens sont les premiers avec les Grecs, à s’installer dans les Balkans et constituent un immense Royaume. Au 7ème siècle av. jc et 6ème siècle av. jc, l’Illyrie subit une forte héllénisation du fait de ses relations avec les Grecs, qui y ont fondé des comptoirs.

[11] Le district de Devoll est un des 36 districts autonomes de l’Albanie d’une superficie de 429 km2. La capitale du district est Bilisht. Le district dépend de la préfecture de Korçë. Le district est enclavé entre les districts albanais de Kolonje et de Korçë ainsi que la Grèce.

[12] aujourd’hui monastère Sveti Naum, zn Macédoine du Nord