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Guaimar 1er de Salerne

mardi 14 mai 2024, par lucien jallamion

Guaimar 1er de Salerne (mort en 901)

Prince de Salerne de 880 à 900

La "Forte La Carnale" ( la Polveriera ) à Salerne, ItalieFils de Guaifer de Salerne et de Landelaicha de Capoue.

Son père Guaifer de Salerne doit faire face aux attaques permanentes des musulmans implantés à Agropoli [1]. En 872 il envoie son fils vers Louis II le Jeune afin de réclamer son aide.

L’empereur accepte mais sur le conseil d’Athanase II de Naples il garde Guaimar comme otage. Guaimar est ensuite associé au trône par son père en 877 avant de succéder à Guaifer en août 880 lorsque ce dernier décide de se retirer au monastère du Mont-Cassin [2].

Le nouveau prince participe en 882 à la fondation de Fondi [3] par le Pape Jean VIII avec Aténolf 1er de Capoue , le duc de Naples et le Stratège [4] byzantin de Bari [5].

Guaiamar laisse la réputation d’un prince cruel et violent toujours sous la menace constante des Sarrasins [6] et d’Athanase II de Naples. Devant l’impuissance de l’Occident et du pape à intervenir après la disparition de Louis II en 875 et celle de Jean VIII en 882, il sollicite l’empire byzantin [7].

Fin 886 début 887 il doit se rendre en personne à Constantinople [8] et faire sa soumission à l’empereur Léon VI. Il reçoit le titre impérial de Patrice [9] en contrepartie de la reconnaissance de sa vassalité et il doit s’engager à accueillir à Salerne [10] un fonctionnaire byzantin. Les victoires du Stratège Nicéphore Phocas l’Aîné sur les musulmans permettent de dégager Salerne mais la ville est devenu véritable protectorat byzantin. Il associe au trône son fils Guaimar II en 893.

Malgré sa dépendance envers Byzance Guaimar 1er s’entend avec son beau-frère Guy IV de Spolète lorsque ce dernier s’empare de Bénévent [11] en 895 au détriment des Grecs.

Guy lui confère le gouvernement de la cité. En s’y rendant Guaimar est capturé et aveuglé par le gastald [12] d’Avellino [13]. Guy IV doit assiéger la ville pour la soumettre et libérer Guaimar qui retourne à Salerne.

Le prince mutilé se laisse aller à ses mauvais penchants il est obligé d’abdiquer en faveur de son fils Guaimar II de Salerne en 900 et il meurt l’année suivante en février ou mars 901.

Guaimar 1er épouse en 880 Itta de Spolète [14] sœur de Guy IV de Spolète.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Venance Grumel Traité d’études byzantines La Chronologie : Presses universitaires de France Paris 1958, « Princes Lombards de Salerne »

Notes

[1] Agropoli est une commune de la province de Salerne dans la Campanie en Italie.

[2] L’abbaye du Mont-Cassin se situe au sommet du mont éponyme, à 80 km à l’ouest de Naples, entre Rome et Naples, près de la commune de Cassino, dans la province de Frosinone, dans la région du Latium, en Italie. L’abbaye est dite « territoriale », car elle ne fait pas partie d’un diocèse, et a donc le statut dit de Nullius dioecesis.

[3] Fondi est une ville de la province de Latina, dans le Latium en Italie.

[4] Un stratège est un membre du pouvoir exécutif d’une cité grecque, qu’il soit élu ou coopté. Dans l’Empire byzantin, à partir du 7ème siècle, un stratège est le commandant d’un thème et de son armée. Il est le détenteur des pouvoirs civils et militaires au sein de cette province. Le terme de monostratège désigne un stratège qui a autorité sur plusieurs thèmes.

[5] Bari est une ville italienne, chef-lieu de la ville métropolitaine de Bari et de la région de Pouilles, sur la côte adriatique. Bari est connu pour être la ville où se trouvent les reliques de saint Nicolas. Ce privilège a fait de Bari et de la basilique de Bari l’un des centres importants de l’Église orthodoxe en Occident. Bari a une forte tradition marchande et est depuis toujours un centre névralgique du commerce et des échanges politico-culturels avec l’Europe et le Moyen-Orient. Son port est actuellement le plus grand port de passagers de la mer Adriatique.

[6] Sarrasins ou Sarrazins est l’un des noms donnés durant l’époque médiévale en Europe aux peuples de confession musulmane. On les appelle aussi Arabes, Ismaélites ou Agaréniens. D’autres termes sont employés également comme Maures, qui renvoient aux Berbères de l’Afrique du Nord après la conquête musulmane. Le terme de Sarrasin se cristallise finalement sur l’opposition avec l’ennemi dans le contexte des Croisades menées par l’Occident chrétien en Terre sainte.

[7] L’Empire byzantin ou Empire romain d’Orient désigne l’État apparu vers le 4ème siècle dans la partie orientale de l’Empire romain, au moment où celui-ci se divise progressivement en deux. L’Empire byzantin se caractérise par sa longévité. Il puise ses origines dans la fondation même de Rome, et la datation de ses débuts change selon les critères choisis par chaque historien. La fondation de Constantinople, sa capitale, par Constantin 1er en 330, autant que la division d’un Empire romain de plus en plus difficile à gouverner et qui devient définitive en 395, sont parfois citées. Quoi qu’il en soit, plus dynamique qu’un monde romain occidental brisé par les invasions barbares, l’Empire d’Orient s’affirme progressivement comme une construction politique originale. Indubitablement romain, cet Empire est aussi chrétien et de langue principalement grecque. À la frontière entre l’Orient et l’Occident, mêlant des éléments provenant directement de l’Antiquité avec des aspects innovants dans un Moyen Âge parfois décrit comme grec, il devient le siège d’une culture originale qui déborde bien au-delà de ses frontières, lesquelles sont constamment assaillies par des peuples nouveaux. Tenant d’un universalisme romain, il parvient à s’étendre sous Justinien (empereur de 527 à 565), retrouvant une partie des antiques frontières impériales, avant de connaître une profonde rétractation. C’est à partir du 7ème siècle que de profonds bouleversements frappent l’Empire byzantin. Contraint de s’adapter à un monde nouveau dans lequel son autorité universelle est contestée, il rénove ses structures et parvient, au terme d’une crise iconoclaste, à connaître une nouvelle vague d’expansion qui atteint son apogée sous Basile II (qui règne de 976 à 1025). Les guerres civiles autant que l’apparition de nouvelles menaces forcent l’Empire à se transformer à nouveau sous l’impulsion des Comnènes avant d’être disloqué par la quatrième croisade lorsque les croisés s’emparent de Constantinople en 1204. S’il renaît en 1261, c’est sous une forme affaiblie qui ne peut résister aux envahisseurs ottomans et à la concurrence économique des républiques italiennes (Gênes et Venise). La chute de Constantinople en 1453 marque sa fin.

[8] Constantinople est l’appellation ancienne et historique de l’actuelle ville d’Istanbul en Turquie (du 11 mai 330 au 28 mars 1930). Son nom originel, Byzance, n’était plus en usage à l’époque de l’Empire, mais a été repris depuis le 16ème siècle par les historiens modernes.

[9] Patrice est un titre de l’empire romain, créé par Constantin 1er. Dans les années 310-320, Constantin abolit le patriciat romain, vieille distinction sociale qui avait ses racines au début de la république romaine. Le titre de patrice est désormais accordé par l’empereur à des personnes de son choix, et non plus à des familles entières. Dès son apparition, le titre de patrice permet à son titulaire d’intégrer la nobilitas, comme le faisait déjà le patriciat républicain. Le titre était décerné à des personnages puissants mais non membres de la famille impériale ; il vient dans la hiérarchie immédiatement après les titres d’Auguste et de César. Ce titre fut ensuite conféré à des généraux barbares au service de l’empire. Le titre fut encore porté par des notables gallo-romains au 6ème siècle. Sous les Mérovingiens, le titre de patrice était donné au commandant des armées burgondes. Les papes l’ont notamment décerné à plusieurs reprises pour honorer des personnages qui les avait bien servis. Le titre fut également conservé dans l’Empire byzantin, et son importance fut même accrue au 6ème siècle par Justinien 1er, qui en fit la dignité la plus haute de la hiérarchie aulique. C’était une dignité accordée par brevet. Dans les siècles suivants, elle fut progressivement dévaluée par la création de nouveaux titres. La dignité de patrice disparut à Byzance au 12ème siècle.

[10] Salerne, en italien Salerno, est une ville italienne de la province de Salerne en Campanie. Capitale de la principauté de Salerne de 861 à 1076, elle fut prise en 1077 par Robert Guiscard. Choisie par les Normands comme capitale de l’Italie du Sud au 11ème siècle, la ville fut le creuset du style « normand arabo-byzantin » Salerne accueillit la plus ancienne université de médecine d’Europe, la Schola Medica Salernitana, la plus importante source de savoir médical en Europe au début du Moyen Âge.

[11] La province de Bénévent est une province italienne, dans la région de Campanie. La capitale provinciale est Bénévent.

[12] Le gastald était dans le royaume lombard d’Italie un fonctionnaire responsable de la gestion économique d’une partie du domaine royal. Le gastald était également investi des pouvoirs militaires et judiciaires. Cette fonction a survécu à la chute du royaume lombard, aussi bien dans le nord de l’Italie que dans le Mezzogiorno, dans le duché lombard de Bénévent et dans les principautés lombardes de Salerne et de Capoue. Au sein du thème byzantin de Longobardie principalement peuplé de Lombards, le fonctionnaire chargé de l’administration locale générale est aussi appelée gastald avant d’être peu à peu remplacé par les tourmarques. Dans la République de Venise, le gastaldo fut le plus haut dignitaire d’une scuola.

[13] Avellino est une province de la région de la Campanie. La ville de Avellino se trouve dans le Sud de l’Italie entre les régions de Campanie, Molise et Basilicate dans l’Irpinia.

[14] Spolète est une ville située dans la province de Pérouse en Ombrie, dans le centre de l’Italie.