Il participe, après la mort de Mahomet, à la reconquête de la péninsule d’Arabie [1] et fut le commandant des armées arabes lors des conquêtes de l’Irak et de l’Empire byzantin.
Il renonça au polythéisme de ses ancêtres et se convertit à l’islam. Durant l’expédition de Mouta [2], qui eu lieu en septembre 629, il était simple soldat, lorsque les chefs musulmans furent tués, il commanda l’armée. Les victimes parmi les musulmans étaient nombreuses et leur puissance affaiblie, mais il prend l’initiative de diviser l’armée en groupes pendant que la bataille fait rage en ayant donné au préalable les consignes à suivre. L’armée musulmane s’est alors repliée en bon ordre.
Il fut choisi pour mener l’aile droite de l’armée musulmane lors de la conquête de La Mecque. Lorsqu’il entra dans la cité sainte des musulmans, il baissa la tête en reconnaissance à Dieu qui l’avait guidé vers l’islam. il resta présent aux côtés de Mahomet mettant son génie militaire au service de la nouvelle religion.
En 632, après la mort de Mahomet des troubles éclatèrent dans diverses tribus sous le califat d’Abou Bakr. Musaylima ben Thimâma, un homme prétendant être prophète apparaît pour concurrencer Mahomet dans le centre de l’Arabie.
Khâlid était aux commandes d’une partie des armées musulmanes pour rétablir l’ordre et combattre si cela s’avérait nécessaire. Il usa de sa ruse de fin stratège et réussit à remettre de l’ordre dans les tribus révoltées. Il combattit l’armée de Musaylima.
Dans la tribu des Banû Tamîm [3], Sajâh de la tribu des Banû Taghlib [4], une prophétesse d’origine chrétienne née à Mossoul avait pris la tête des rebelles contre l’islam. Elle professait une sorte de syncrétisme entre l’islam et la le christianisme. Elle cherchait une alliance pour se renforcer contre le calife. Parmi la troupe de Banû Tamîm se trouvait Mâlik ibn Nuwayra. Il était chargé de la collecte de l’impôt mais y avait renoncé à la mort de Mahomet. Sajâh fit mouvement vers Al-Yamâma [5] pour faire alliance avec Musaylima. Ce mouvement inquiéta autant Musaylima que Khâlid qui se trouvait lui aussi dans les parages.
Les armées musulmanes se retirèrent à 2 jours de marche pour éviter l’affrontement.
Après quelques jours, Sajâh et sa tribu se retirèrent en Irak laissant les Banû Tamîm. Ces derniers étaient inquiets des réactions d’Abû Bakr et de son général. Ils envoyèrent une ambassade auprès du calife pour plaider leur cause. Le calife était prêt à pardonner mais Omar s’interposa et déchira le traité qui venait d’être signé. Omar imposa au calife sa décision d’envoyer Khâlid faire le tri et mettre à mort les apostats.
Il engagea une campagne contre les Banû Tamîm laissant Musaylima tranquille. Mâlik ben Nuwayra désirait éviter l’affrontement, il conseilla aux tribus de se disperser pour ne pas donner l’impression d’être en ordre de bataille. Khâlid cherchait un moyen de savoir qui avait apostasié ou non. Mâlik prisonnier n’a pas su convaincre qu’il n’était pas un apostat, il fut décapité. Sa très belle épouse Umm Tamîm a plu à Khâlid qui l’a épousée. Ce meurtre et ce mariage lui furent reprochés par Abû Bakr et par Omar. Après cette campagne contre les Banû Tamîm, les armées musulmanes se retournèrent vers Al-Yamâma dans laquelle Musaylima s’était retranché.
La victoire est payée chèrement, mais Musaylima est mort au combat. Les partisans de Musaylima se replient dans leur forteresse. Madjâ, l’un des généraux de Musaylima réussit à faire croire à Khâlid qu’il dispose encore de troupes fraîches et parvint ainsi à obtenir des conditions de reddition très favorables. Khâlid reçut une lettre, signée d’Abû Bakr, lui reprochant cette erreur. Au cours de cette bataille meurtrière de nombreux compagnons de Mahomet, dont Zayd ibn al-Khattâb frère d’Omar, furent tués.
Khâlid fut chargé de la région d’Al-Yamâma. En 633, Abû Bakr lance la campagne de conquête de l’Irak. Khâlid part d’Al-Yamâma et se dirige vers Bassora [6] puis Koufa [7]. La population des villages qu’il traverse vient à sa rencontre et demande la paix contre le paiement d’un tribut. Il accepte et continue sa marche vers Al-Hîra [8]. La ville se rend facilement, Khâlid l’épargne contre le paiement d’un tribut. Il se voit alors confier par la calife le commandement de toutes les armées d’Irak qui atteignent 10 000 hommes.
Les ordres d’Abû Bakr étaient d’attaquer Obolla [9] qui était la place forte frontière de la Perse. Obolla était l’un des ports principaux de l’Empire sassanide sur le Golfe, située sur les rives du Tigre à l’entrée de Bassora, un nœud de jonction d’une importance capitale. La place est défendue par 20 000 hommes commandés par Hormuz.
La bataille commence par un duel d’homme à homme entre Hormuz et Khâlid. Il évite un coup de sabre porté par Hormuz. Khâlid le surprend en sautant sur lui, le soulève et le jette au sol et tire son poignard pour l’égorger. Hormuz appelle ses cavaliers pour lui porter secours. Les cavaliers encerclent les 2 hommes pour dégager Hormuz et se débarrasser de Khâlid. Les musulmans réagissent rapidement. Ils écartent les Perses et les éloignent de Khâlid qui en profite pour trancher la tête d’Hormuz et la jeter au milieu des troupes perses.
Le lendemain il entre dans Obolla et fit le partage du butin et en envoya le cinquième au calife à Médine avec en plus une tiare ornée de pierres précieuses et un éléphant
Peu après cette victoire il remporta une autre bataille, à Madsâr, contre les renforts que le roi de Perse avait envoyé pour soutenir Hormuz.
Cette bataille commence elle aussi par un combat singulier entre Khâlid et un guerrier perse surnommé « Mille cavaliers ». Il parvient à transpercer son adversaire d’un coup de lance. Il revient au camp pour demander à manger car il avait fait le vœu de ne pas manger avant d’avoir tué cet homme. Après s’être restauré, il donne l’ordre d’attaquer et s’empara de Bassora et de tout le sud de l’Irak
Les tribus arabes, souvent chrétiennes, qui servaient à l’Empire Perse de troupes supplétives pour protéger ses frontières, ont vu l’arrivée de Khâlid comme une menace. Elles ont demandé l’aide de l’empereur. Celui-ci envoya un de ses généraux pour faire la jonction avec les Banû Bakr [10] et les Banû Idl.
Khâlid prévenu de ce plan décida d’attaquer directement l’armée perse avant même qu’elle puisse faire sa jonction avec les 2 tribus arabes.
L’armée perse est rejointe alors qu’elle s’était installée pour prendre un repas au bord de l’Euphrate. La bataille fut l’une des plus acharnées que les Perses aient faite. Khâlid donna l’ordre de ne pas tuer sur le champ les combattants mais de les faire prisonniers. Le lendemain, il fit conduire ces prisonniers sur la rive du fleuve. Il les fit décapiter.
Khâlid entreprit avec quelques compagnons un pèlerinage à La Mecque. À son retour Abû Bakr, à l’instigation de Omar, écrivit à Khâlid une lettre de reproches pour avoir laissé son armée sans commandement. Le projet de Khâlid était encore de se diriger vers Madâ in. Il resta à Al-Hira pour y préparer ses troupes.
Jusqu’en en 634, les musulmans n’ont pas encore pénétré en Syrie qui est sous la domination de l’empereur de Byzance et où là aussi certaines tribus arabes servent à protéger les frontières. L’empereur de Byzance, faute de finances n’avait pas pu verser les subsides habituels aux tribus arabes chargées de protéger ses frontières. L’entrée en Syrie des troupes musulmanes a été facilitée. Les populations syriennes sont restées spectatrices de l’invasion musulmane.
Dans le but d’envahir ce pays, Abû Bakr constitua quatre corps d’armées, auxquels devait s’adjoindre un quatrième, formé de troupes venant de Médine sous les ordres de Mu âwiya. Se voyant devant une armée de 50 000 hommes les quatre généraux écrivirent à Abû Bakr qui demanda à Khâlid de venir à leur aide. Il pris la tête des opérations et positionna les troupes musulmanes sur les rive de la rivière Yarmouk [11].
Pendant la bataille, Abu Ubayda ben al-Jarrah est informé qu’Abû Bakr est très malade. C’est au début du combat qu’arrive la nouvelle de la mort du calife.
Omar qui succède à Abû Bakr destitue Khâlid dès son accession au pouvoir.
La destitution de Khâlid ibn al-Walîd marque la fin de la progression spectaculaire des conquêtes arabes au temps des 4 grands califes. Après la victoire de Yarmouk [12], Khâlid fut tenu à l’écart.