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L’histoire pour le plaisir

Offa (roi d’Essex)

mardi 26 septembre 2023, par lucien jallamion

Offa (roi d’Essex)

Roi d’Essex jusqu’en 709

Fils de Sigehere , il semble régner aux côtés de ses cousins Sigeheard et Swæfred , mais la nature exacte de son pouvoir est incertaine : il est possible qu’il ait été d’un rang inférieur à ses cousins. Il abdique en 709 et part avec le roi Cenred de Mercie pour Rome, où les deux souverains exilés se font moines.

Parmi les rois d’Essex, il est le seul à porter un nom qui ne commence pas par la lettre S. En revanche, Offa est un nom bien attesté parmi les peuples angliens [1].

Sæbbi abdique en 693 ou en 694 pour se retirer dans un monastère, et ses 2 fils Sigeheard et Swæfred lui succèdent conjointement. Quant à Offa, Bède le décrit comme un jeune homme d’une grande beauté, dont toute sa nation désirait ardemment qu’il devînt leur roi, ce qui laisse entendre qu’il n’est jamais réellement monté sur le trône. Cependant, le titre du chapitre de l’Histoire ecclésiastique en question le qualifie bien de rex, et c’est également sous ce titre qu’il apparaît dans plusieurs chartes : il semble donc avoir bel et bien régné.

Selon la Gesta regum Anglorum [2] de l’historien du 12ème siècle de Guillaume de Malmesbury, Offa succède à Sigeheard et Swæfred après leur mort. Cependant, une charte documente une donation d’Offa à l’évêque de Londres [3] Waldhere , tandis que les chartes de Swæfred indiquent des donations à Waldhere, mais aussi à son successeur Ingwald . Offa a donc probablement régné en même temps que Swæfred sur l’Essex.

Bède rapporte qu’en 709, le roi Cenred de Mercie abdique en faveur de son cousin Ceolred et se rend à Rome pour y recevoir la tonsure et entrer dans un monastère. Offa l’accompagne, abandonnant sa femme, ses terres, ses parents et son pays, et Bède salue l’abnégation de ces 2 souverains. Toutefois, il est possible que leur décision n’ait pas été entièrement libre.

Offa est le dernier roi d’Essex [4] mentionné dans l’Histoire ecclésiastique [5] de Bède, et on ne trouve plus aucune charte provenant du royaume d’Essex après cette même période.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Barbara Yorke, Kings and Kingdoms of Early Anglo-Saxon England, Seaby, 1990 (ISBN 1-85264-027-8)

Notes

[1] Le peuple des Angles, qui donne son nom aux Anglais et à l’Angleterre, est une peuplade germanique possiblement originaire de la péninsule d’Angeln dans l’actuel Schleswig, en Allemagne, ou bien de l’Angrie, autre région historique de l’Allemagne, située plus au sud. Durant les années 449-455, le roi breton Vortigern fit appel aux Angles pour se battre à ses côtés contre les Pictes.

[2] Les actions des rois d’Angleterre

[3] L’évêque de Londres est à la tête du diocèse anglican de Londres, dans la province de Cantorbéry. Il siège à la cathédrale Saint-Paul. Il s’agit de l’un des cinq « grands sièges », avec les deux archevêchés et les évêchés de Durham et Winchester, dont les titulaires sont systématiquement membres de la Chambre des Lords. De par sa situation, l’évêque de Londres a souvent eu une influence notable sur des membres de la famille royale anglaise et sur divers politiciens. Il est le troisième ecclésiastique d’Angleterre en importance, derrière les archevêques de Cantorbéry et d’York.

[4] Le royaume d’Essex ou royaume des Saxons de l’Est est un royaume anglo-saxon. Compris entre la Stour au nord et la Tamise au sud, il correspond à l’actuel comté d’Essex, mais s’étend également sur le Middlesex avec la ville de Londres et une partie du Surrey, et il domine brièvement une partie du Kent à son apogée. Néanmoins, durant la majeure partie de son existence, le royaume est plutôt soumis à ses voisins plus puissants, qu’il s’agisse du Kent, de l’Est-Anglie ou de la Mercie. Il disparaît en 825, lorsque le Sud-Est de l’Angleterre se soumet à Egbert de Wessex.

[5] L’Histoire ecclésiastique du peuple anglais (Historia ecclesiastica gentis Anglorum en latin) est un ouvrage de Bède le Vénérable écrit vers 731. Comme son titre le suggère, il s’agit d’une histoire de l’Angleterre qui s’intéresse tout particulièrement à sa christianisation.