En juin 1681, Jean Bart capture 103 Marocains sur un navire salétin [1] puis le chevalier de Béthune François-Annibal de Béthune prend un équipage de 125 Marocains. Ils sont envoyés aux galères de Marseille. Un mois plus tard un traité est signé à la Mamora [2] entre le Maroc et la France, contre l’Angleterre et l’Espagne, qui ne sera pas ratifié par Louis XIV en raison de la persistance de la course salétine.
Le 28 août 1681, Charles Colbert de Croissy adresse une lettre à Joseph-Antoine Le Febvre de La Barre , le secrétaire d’État désavoue son agent. Louis XIV refuse de ratifier le traité du 13 juillet. La France ne désire pas la venue d’un ambassadeur marocain.
Le 21 septembre 1681, le gouverneur de Tétouan [3], Temim, s’embarque à Tahaddert, l’avant-port de Tétouan, sur le navire du chevalier Le Febvre de La Barre, pour la France. Arrivé à Brest le 7 octobre après avoir rencontré des obstacles à Lisbonne [4], sur son chemin vers Paris, ce qui fait que son voyage dura 3 mois et 10 jours, il est finalement reçu par Louis XIV au château de Saint-Germain-en-Laye le 4 janvier 1681, cependant le roi de France veut renégocier un nouvel accord avec l’envoyé de Moulay Ismael pour remplacer celui de juillet 1681.
Mohammad Temim était accompagné par Ali Maâninou, ainsi que de 6 autres légats. Ils ont visité Paris en 1682.
Le 29 janvier 1682, après des négociations avec les ministres Charles Colbert de Croissy et Jean-Baptiste Colbert de Seignelay , un traité commercial est signé entre les deux parties ; cette trêve est composée de 20 articles.
Il a pu explorer de nombreux aspects de la vie intellectuelle et artistique française. Il a assisté à une représentation de l’opéra “Atys” de Jean-Baptiste Lully. Il a également visité Notre-Dame de Paris, où il a assisté à un concert d’orgue. Mohammad Temin a montré un grand intérêt dans les arts et les sciences. À son retour, il a reçu de beaux cadeaux d’adieu de Louis XIV.
L’ambassadeur marocain Temim offre à Louis XIV un lion, une lionne, une tigresse et 4 autruches et repart avec des lustres, des fusils, des pendules et des montre.
Il regagne Tétouan le 22 mars 1682.
Louis XIV nomme Saint-Amans dit François Pétis de La Croix ambassadeur au Maroc, il doit obtenir du sultan Moulay Ismaïl le respect du traité du 29 janvier. “Le Vaillant” arrive à Tahaddert, l’avant-port de Tétouan. Les Marocains tirent 3 coups de canon pour saluer l’arrivée de l’ambassadeur français qui est accueilli par le gouverneur Temim. L’ambassade française sera conduite à Meknès [5] auprès du sultan Moulay Ismaïl qui ordonne la renégociation d’un accord, Saint-Amans refuse.
En février 1683, à Tétouan, François Pétis de La Croix reçoit une lettre de Moulay Ismaïl destinée à Louis XIV, ainsi que 20 esclaves français libérés par le sultan : il regrette que le roi français n’ait pas envoyé de captifs marocains avec son ambassadeur. Il propose l’échange d’esclaves tête pour tête. Le roi de France répond par lettre au sultan marocain, il s’en tient au traité du 29 janvier 1682 qui prévoit à l’article 7 le rachat des esclaves.