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Jean X Kamateros

lundi 23 janvier 2023, par ljallamion

Jean X Kamateros

Patriarche de Constantinople de 1198 à 1206

Patriarcat œcuménique de ConstantinopleC’est un membre de la famille des Kamatéros, qui comprend aussi l’impératrice Euphrosyne Doukaina Kamatera , la femme d’Alexis III Ange. C’est un homme éduqué, très versé dans la littérature classique, la rhétorique et la philosophie. Il occupe plusieurs postes ecclésiastiques, atteignant celui de chartophylax [1], qu’il détient lors de son arrivée sur le trône patriarcal [2].

En 1198-1200, il échange plusieurs lettres avec le pape Innocent III à propos de la suprématie papale et la question du filioque [3]. Il conteste notamment la prétention de Rome à la primauté qu’elle fonde sur Saint Pierre, alors que Jean affirme qu’elle provient du fait que Rome est l’ancienne capitale impériale.

Il intervient lors des émeutes de Constantinople [4] contre l’arrestation du banquier Kalomodios et garantit sa libération. Toutefois, lors de la révolte de Jean Comnène le Gros , il se réfugie dans une armoire quand les rebelles prennent le contrôle de la basilique Sainte-Sophie [5].

Jean reste patriarche après la déposition d’Alexis III en juillet 1203. Selon les sources occidentales, lui et Alexis IV Ange , menacés par la 4ème croisade [6], acceptent de reconnaître la suprématie papale. Après la prise de Constantinople lors de la 4ème Croisade en 1204, Jean X fuit d’abord vers Didymotique [7] en Thrace [8]. En 1206, Théodore 1er Lascaris l’invite à Nicée, la capitale du nouvel Empire de Nicée [9]. Toutefois, Jean refuse, peut-être en raison de son âge avancé et il meurt en avril ou en mai de la même année.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de histoire de Jean X/ Histoire de l’Europe

Notes

[1] secrétaire

[2] Dans l’Église chrétienne, un patriarcat est une région soumise à l’autorité d’un patriarche. En 325, le premier concile œcuménique qui siège à Nicée accorde un privilège d’honneur aux évêques de Rome, d’Antioche, d’Alexandrie et de Jérusalem. Le 2e concile œcuménique (Constantinople - 381) étendra ce privilège à l’évêque de Constantinople, la Deuxième Rome.

[3] La querelle du Filioque est un débat théologique qui, à partir du 8ème siècle a lieu entre l’Église romaine et l’Église grecque, à propos du dogme de la Trinité. Cette querelle est un des facteurs qui conduisent au Grand Schisme d’Orient de 1054, séparant l’Église catholique de l’Église orthodoxe.

[4] Constantinople est l’appellation ancienne et historique de l’actuelle ville d’Istanbul en Turquie (du 11 mai 330 au 28 mars 1930). Son nom originel, Byzance, n’était plus en usage à l’époque de l’Empire, mais a été repris depuis le 16ème siècle par les historiens modernes.

[5] Ancienne église chrétienne de Constantinople du vie siècle, devenue une mosquée au 15ème siècle sous l’impulsion du sultan Mehmet II. Elle est édifiée sur la péninsule historique d’Istanbul. Depuis 1934, elle n’eétait plus un lieu de culte mais un musée. Le 10 juillet 2020, un décret du Conseil d’État turc décide de sa réouverture au culte musulman comme mosquée.

[6] La quatrième croisade est une campagne militaire qui fut lancée de Venise en 1202. Levée à l’origine en vue de reconquérir les lieux saints sous domination musulmane, elle aboutit en fait à la prise et au pillage de la ville chrétienne de Constantinople par les croisés, et à la fondation de l’Empire latin de Constantinople qui dura de 1204 à 1261.

[7] Didymotique est une ville de Thrace, située au nord-est de la Grèce dans le district régional (préfecture) de l’Évros. Le nom peut être romanisé de plusieurs façons et plusieurs graphies sont donc utilisées. Elle est appelée Le Dimot par les auteurs français du Moyen Âge.

[8] La Thrace est une région de la péninsule balkanique partagée entre : la Bulgarie (Thrace du nord), la Grèce (Thrace occidentale ou Thrace égéenne) et la Turquie (Thrace orientale). Elle doit son nom aux Thraces, peuple indo-européen qui occupait la région dans l’Antiquité.

[9] Vestige de l’Empire byzantin ayant résisté à la prise de Constantinople par les croisés en 1204, l’Empire de Nicée était le plus étendu des États impériaux successeurs : l’Empire de Nicée, le despotat d’Épire et l’Empire de Trébizonde. Il occupait, en Asie Mineure occidentale, une large bande de terre s’étendant de la mer Égée à la mer Noire. Si Nicée demeura sa capitale et le siège du patriarcat pendant toute sa brève histoire (1204-1261), les empereurs établirent leur résidence et le siège du gouvernement à Nymphaion (aujourd’hui Kemalpaşa), ville de Lydie, moins exposée aux armées ennemies. Se défendant à la fois contre les États successeurs et le sultanat seldjoukide, Théodore 1er Laskaris réussit à édifier un État politiquement stable et économiquement viable en Asie Mineure. Ses successeurs, Jean III Doukas Vatatzès et Théodore II Laskaris, étendirent le territoire de l’empire en Europe, encerclant progressivement Constantinople. Après avoir écarté Jean IV Lascaris, le successeur légitime de Théodore II, Michel VIII Paléologue n’eut plus qu’à reprendre la ville en 1261 grâce à un concours de circonstances. L’Empire de Nicée redevint ainsi une partie constituante de l’Empire byzantin rénové.