Song Yu a été poète de la cour du roi de Chu [1]. On attribue à Song Yu les Neuf Discussions et le Rappel de l’âme contenus dans les Chants de Chu [2].
Le Rappel de l’âme est un poème chamanistique dans lequel le poète, assimilé au chaman et imitant un rituel, tente de ramener une âme dans son corps. Après avoir évoqué les dangers du monde surnaturel, le poète vante les plaisirs et les beautés du monde terrestre pour tenter de convaincre l’âme.
Les Neuf Arguments ou Discussions sont une imitation du Li sao [3] de Qu Yuan et présentent les mêmes ambiguïtés d’interprétation, bien qu’ils soient toujours interprétés d’un point de vue politique.
L’Anthologie de la littérature a aussi conservé de Song Yu des fu [4] d’amour : le Fu de la terrasse Gao-tang, le Fu de la Déesse, qui évoque une relation amoureuse entre un homme et une déesse, et un fu humoristique, L’Amateur de jolies femmes.
Ces fu d’amour, relatant la rencontre entre un mortel et une déesse, sont proches des chants de chaman originels, dans lesquels la divinité est invitée à prendre possession du médium, dans une sorte de relation érotique.
L’expression nuages et pluie pour désigner en Chine l’union sexuelle vient d’un Fu du temple Gaotang.