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Yūsuf Dhū Nuwas dit Dhu Nuwas

lundi 25 juillet 2022, par ljallamion

Yūsuf Dhū Nuwas dit Dhu Nuwas (mort en 525/530)

Dernier souverain juif du royaume yéménite d’Himyar

Ce successeur de Ma‘dikarib Ya‘fur serait selon certaine source un usurpateur.

D’après Jean d’Éphèse, Dhu Nuwas, converti au judaïsme, annonce son intention de persécuter les chrétiens vivant dans son royaume, en représailles de la persécution de ses coreligionnaires dans les territoires chrétiens. Une lettre de Siméon de Beth Arsham en 524, raconte les persécutions perpétrées par Dhu Nuwas à Najran [1] proche de la frontière avec le Yémen [2].

Selon les sources de l’époque, Dhu Nuwas, après son arrivée sur le trône himyarite [3], entre 518 et 523, attaque la garnison aksoumite [4] basée à Zafar [5], capturant et brûlant leur églises.

Il se dirige ensuite vers Najran [6], place forte chrétienne et aksoumite. Après avoir accepté la capitulation des chrétiens de la cité, il ordonne en 524 le massacre des habitants qui n’auraient pas abjuré le christianisme. L’estimation du nombre de victimes, appelées dès lors, Martyrs de Najran, s’élève jusqu’à 20 000 victimes dans certaines sources.

La nouvelle du massacre, quel qu’en soit le chiffrage exact, se propage rapidement dans les royaumes byzantins et arabes, et des rescapés de Najran parviennent à rejoindre la cour de l’empereur byzantin Justinien, et le suppliant de venger les chrétiens martyrisés.

Le massacre de la garnison de Zafar provoque aussi une réponse de Kaleb, roi d’Aksoum, racontée par Procope de Césarée. Kaleb constitue une flotte avec l’aide des byzantins [7], traverse la Mer Rouge [8] jusqu’au Yémen, combat et défait Dhu Nuwas entre 520 et 525.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Dhu Nuwas/ Portail du Yémen/ Portail de la culture juive et du judaïsme/ Catégories : Roi du Yémen/ Histoire des Juifs au Yémen/ Proche-Orient ancien

Notes

[1] actuellement en Arabie saoudite

[2] Le Yémen est l’un des plus anciens centres de civilisation du Moyen-Orient, dans l’antiquité le pays était un territoire du Royaume de Saba. Le royaume de Saba est un royaume habituellement situé en Arabie du sud, actuel Érythrée, Yémen et nord de Éthiopie. Ce royaume, évoqué par la Bible et le Coran, a bel et bien existé, mais il est difficile de séparer le mythe de l’histoire. Ses habitants s’appellent les sabéens. Les sources suggèrent une existence bien postérieure à la période biblique du règne de Salomon.

[3] Himyar est un royaume antique d’Arabie du Sud qui connut son apogée au début du 1er siècle en constituant un Empire qui contrôlait une grande partie de l’Arabie méridionale. Ses habitants sont appelés Himyarites ou parfois Homérites.

[4] Le royaume d’Aksoum (ou Axoum, Aksum) ou Empire aksoumite était un important État de la Corne de l’Afrique localisé au nord de l’Éthiopie, de Djibouti et dans l’actuelle Érythrée. Il s’est développé autour de la ville d’Aksoum à partir du 4ème siècle av. jc, pour atteindre son apogée du 1er au 6ème siècle

[5] Zafar ou Dhafar, est un ancien site himyarite, au Yémen, à environ 130 km au sud-sud-est de la capitale Sanaa. Situé dans les hauts plateaux, à une altitude de 2800 mètres, à 10 km de Yarim, le site a été, avant la conquête axumite, la capitale de la confédération tribale himyarite, qui, de 110 av. jc à 525 apr. jc, a dirigé la majeure partie de la péninsule arabique, à son apogée, avec ses alliés, jusqu’à l’Euphrate. La grande ville de Sanaa, avec sa forteresse de Ghumdan, a remplacé Zafar comme capitale, probablement entre 537 et 548, mais aucune tradition textuelle ne signale sa destruction.

[6] Najran est une ville d’Arabie saoudite, située à l’extrême sud-ouest du pays, à la frontière avec le Yémen, dans la province de Najran dont elle est la capitale. Dans les temps anciens, le nom de Najran valait pour l’ensemble de l’oasis. La ville même, aujourd’hui les ruines d’Al-Ukhdood, s’appelait probablement RagMat. L’oasis de Najran est située dans la zone d’implantation de Muh’amir, et au début de la route commerciale de l’encens, la route de l’encens, donc de grande importance stratégique. Plus tard, Najran perd de son importance. Selon la relation d’Ibn Al-Mujawir, juifs et chrétiens forment encore au 13ème siècle les deux tiers de la population de Najran.

[7] L’Empire byzantin ou Empire romain d’Orient désigne l’État apparu vers le 4ème siècle dans la partie orientale de l’Empire romain, au moment où celui-ci se divise progressivement en deux. L’Empire byzantin se caractérise par sa longévité. Il puise ses origines dans la fondation même de Rome, et la datation de ses débuts change selon les critères choisis par chaque historien. La fondation de Constantinople, sa capitale, par Constantin 1er en 330, autant que la division d’un Empire romain de plus en plus difficile à gouverner et qui devient définitive en 395, sont parfois citées. Quoi qu’il en soit, plus dynamique qu’un monde romain occidental brisé par les invasions barbares, l’Empire d’Orient s’affirme progressivement comme une construction politique originale. Indubitablement romain, cet Empire est aussi chrétien et de langue principalement grecque. À la frontière entre l’Orient et l’Occident, mêlant des éléments provenant directement de l’Antiquité avec des aspects innovants dans un Moyen Âge parfois décrit comme grec, il devient le siège d’une culture originale qui déborde bien au-delà de ses frontières, lesquelles sont constamment assaillies par des peuples nouveaux. Tenant d’un universalisme romain, il parvient à s’étendre sous Justinien (empereur de 527 à 565), retrouvant une partie des antiques frontières impériales, avant de connaître une profonde rétractation. C’est à partir du 7ème siècle que de profonds bouleversements frappent l’Empire byzantin. Contraint de s’adapter à un monde nouveau dans lequel son autorité universelle est contestée, il rénove ses structures et parvient, au terme d’une crise iconoclaste, à connaître une nouvelle vague d’expansion qui atteint son apogée sous Basile II (qui règne de 976 à 1025). Les guerres civiles autant que l’apparition de nouvelles menaces forcent l’Empire à se transformer à nouveau sous l’impulsion des Comnènes avant d’être disloqué par la quatrième croisade lorsque les croisés s’emparent de Constantinople en 1204. S’il renaît en 1261, c’est sous une forme affaiblie qui ne peut résister aux envahisseurs ottomans et à la concurrence économique des républiques italiennes (Gênes et Venise). La chute de Constantinople en 1453 marque sa fin.

[8] La mer Rouge est une mer intracontinentale du bassin Indo-Pacifique entre l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient d’une superficie d’environ 450 000 km². C’est une mer d’une grande importance stratégique et commerciale qui permet aux navigateurs en provenance de la mer Méditerranée et à destination de l’océan Indien, ou vice-versa, de ne pas être contraints de faire le tour de l’Afrique.