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Saint Césaire d´Arles

samedi 11 juillet 2015, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 4 septembre 2011).

Saint Césaire d’Arles (470-543)

Évêque

Saint Césaire d'Arles Évêque

Né probablement vers 470 à Chalon-sur-Saône, il fut admis à 18 ans dans le clergé de Chalon puis se retira dans le monastère de Lérins [1] où il y fut reçu comme novice par l’abbé Pomère. A Lérins il a sûrement acquis l’essentiel de sa culture basée sur les livres saints et les Pères de l’Église. Mais bientôt sa santé sera compromise. Il fut envoyé à Arles pour se rétablir.

L’évêque Eone, son parent, l’agrège à son clergé, l’ordonne diacre puis prêtre. Il l’envoie comme Abbé pour rétablir l’ordre dans un monastère d’hommes à Trinquetaille [2] en 499.

En 503 Sur les recommandations d’Eone, il est élu pour lui succéder. En 506, il préside le concile d’Agde [3]. Lors du siège d’Arles par les Francs et les Burgondes [4], en 507, il fut trahi par un jeune clerc, arrêté puis relâché. Il fut le premier à fonder un monastère de femmes en Gaule en 512. La règle qu´il leur donna “la Regula sanctarum uirginum” fut celle que suivirent toutes les fondations semblables jusqu´au 7ème siècle. Il y place comme abbesse sa soeur Césarie qui a séjourné quelques temps à l’abbaye féminine proche de St Victor de Marseille [5]. Ce monastère connut un vif succès, et sous le nom de monastère St Césaire se perpétua jusqu’à la Révolution.

Il écrira une règle monastique très précise, “Regula ad monachos”, qu’il aura l’occasion de modifier en fonction de l’expérience. Il en avait écrit une autre plus succincte pour les moines de Trinquetaille. Il insistera sur l’importance de la vie spirituelle des prêtres qu’il invitera à chanter l’Office Divin en commun. Avant d’ordonner des prêtres il exigera qu’ils aient lu 4 fois la Bible.

En 513 il est cité à comparaître à Ravenne devant Théodoric. Une fois de plus il est reconnu innocent. Ces épreuves ne l’empêcheront nullement d’accomplir sa Tâche. Progressivement la juridiction de Césaire va s’étendre de plus en plus. A son retour de Ravenne il s’est arrêté à Rome où le Pape Symmaque après lui avoir accordé le pallium [6], signe des archevêques, le confirma dans ses privilèges de métropolitain et dans sa charge de vicaire du Saint Siège pour l’Espagne et les Gaules. Il organisa les paroisses et établit que les prêtres pourront prêcher, alors que selon l’usage de l’époque seul l’évêque le faisait. La prédication restera le souci permanent de Césaire. Il visite également les paroisses. Au concile de Vaison [7] il obtient qu’un canon soit ajouté concernant la formation du clergé de Gaule. Auprès d’eux, les prêtres logeront de jeunes lecteurs qui recevront une formation au terme de laquelle ils pourront choisir soit le mariage soit d’entrer dans les ordres. Il gardera toujours le souci des pauvres. Pour les secourir il alla jusqu’à vendre ses biens et même, les ornements d’église. Lors de sa comparution à Ravenne, apprenant qu’une partie de la population d’Orange était captive, il parvint à les racheter.

Durant son épiscopat, il eut à faire avec les Wisigoths [8], les Ostrogoths [9] et enfin avec les Francs. Son éloquence, son courage, et sa connaissance approfondie de Saint Augustin firent qu´il acquit un grand prestige auprès des évêques de Gaule et d´Espagne.

Il mourut en Arles probablement le 27 août 543. Il laissa l’image d’un de ces hommes qui ont su trouver les voies de l’évangélisation dans le contexte de ces temps barbares. Un homme au regard neuf qui fut plus apôtre que prélat, seulement soucieux de transmettre l’héritage chrétien.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de histoire de Saint Césaire d’Arles/Les amis de St trophime/

Notes

[1] L’abbaye de Lérins est une abbaye médiévale située en Provence, dans le sud de la France, et implantée sur l’île Saint-Honorat dans les îles de Lérins, face à Cannes. Le premier monastère est fondé par Honorat d’Arles, vers 400-410. Les bâtiments actuels ont été construits entre les 11 et 14ème siècles. L’abbaye fut longtemps clunisienne ; le monastère abrite aujourd’hui une communauté de moines cisterciens.

[2] Trinquetaille est un quartier d’Arles, situé dans le canton d’Arles-Ouest. Il fut particulièrement développé dans l’Antiquité, en raison de ses activités portuaires. Son nom apparaît dans de nombreux textes anciens, les consuls d’Arles étant seigneurs de Trinquetaille.

[3] Le concile d’Agde s’est tenu à l’église Saint-André de la ville d’Agde en 506, du temps du règne d’Alaric II qui, de religion arienne, autorisa la réunion de cette assemblée catholique. La ville fut choisie pour sa situation géographique centrale entre les diocèses de Provence et ceux du sud-ouest. Il réunissait 24 évêques catholiques du royaume wisigothique, plus dix délégués de prélats empêchés de se rendre à ce synode. Sous la présidence de l’archevêque d’Arles, saint Césaire, qui en a préparé les travaux et suggéré les décisions, son but était de régler dans le royaume wisigothique le statut disciplinaire et temporel de l’Église orthodoxe. Au moment de se séparer, les pères décidèrent de se réunir de nouveau l’an suivant à Toulouse. À l’issue du concile, 49 canons furent rédigés.

[4] D’abord cantonnés en Sapaudia les Burgondes commencèrent par grignoter le territoire gaulois vers l’ouest. En 457, Gondioc et Chilpéric Ier saisirent une première occasion de pousser leurs frontières. A l’été 457 le Valais, la Tarentaise, les villes de Besançon, Chalon sur Saône, Langres, Autun, Grenoble ainsi que Lugdunum, la vieille capitale des Gaules, se livrèrent pacifiquement aux Burgondes. Egidius, le généralissime de Majorien en Gaule reprit aussitôt la capitale des Gaules mais il abandonna aux rois Burgondes leurs nouvelles terres. Lugdunum reviendra aux Burgondes vers 467 lorsque Chilpéric 1er s’en empara, comme il s’empara également à la même époque de la ville de Vienne. Il profita probablement des troubles qui secouèrent entre 469 et 475 un Empire d’Occident, alors à l’agonie, pour porter jusqu’à la Durance les limites de son royaume. Les villes de Viviers, Gap, Embrun, Die, Sisteron, Orange, Apt, Cavaillon, Avignon devinrent villes burgondes. L’empereur Népos reconnut leurs conquêtes. Dès ce moment le royaume burgonde eut, ou peu s’en faut, les limites qu’il conserva dès lors. Ce territoire ne comprenait pas moins de 25 diocèses ou anciennes cités romaines : Auxerre, Langres, Besançon, Chalon sur Saône, Autun, Lugdunum, Genève, Windisch, Octodurum actuellement Martigny, en Suisse, Vienne, Valence, Carpentras, Orange, Avignon, Cavaillon, Vaison, Gap, Embrun, Sisteron, Grenoble, Aoste, Die, Viviers, Saint-Paul-Trois-Châteaux, Apt. Mais les Burgondes gagnent ou perdent incessamment du terrain. Marseille et son port, Arles et la Provence gagnés vers 484, et perdus après la guerre contre les Francs, conquêtes éphémères, auront un moment fait partie de leur territoire. À son apogée, les contours du royaume burgonde touchaient, au nord, la ligne des Vosges et la Durance au midi ; d’orient en occident, ils s’étendaient de l’Aar à la Saône et la Haute-Loire. Ce fut le territoire soumis à cette royauté qui prit, une première fois, le nom de Burgondia dans une correspondance de Cassiodore et rédigée en 507 au nom de Théodoric le Grand.

[5] L’abbaye Saint-Victor de Marseille a été fondée au ve siècle par Jean Cassien, à proximité des tombes de martyrs de Marseille, parmi lesquels saint Victor de Marseille, qui lui donna son nom. L’abbaye prit une importance considérable au tournant du premier millénaire par son rayonnement dans toute la Provence. L’un de ses abbés, Guillaume de Grimoard, fut élu pape en 1362 sous le nom d’Urbain V. À partir du 15ème siècle, l’abbaye entama un déclin irrémédiable.

[6] Le pallium est un ornement liturgique catholique dont le port, sur la chasuble, est réservé au pape, aux primats et aux archevêques métropolitains pendant la célébration de la messe. Il vient du latin pallium qui signifie manteau.

[7] Présidé par l’archevêque d’Arles, Césaire, le Concile de Vaison de 529 est le troisième concile tenu Vaison, ville épiscopale de la Drôme. Ce concile décide la création d’une école par évêché et donne l’autorisation aux simples prêtres de prêcher en milieu rural.

[8] Les Wisigoths entrent en Gaule, ruinée par les invasions des années 407/409. En 416 les Wisigoths et leur roi Wallia continuent leur invasion en Espagne, où ils sont envoyés à la solde de Rome pour combattre d’autres Barbares. Lorsque la paix avec les Romains fut conclue par le fœdus de 418, Honorius accorda aux Wisigoths des terres dans la province Aquitaine seconde. La sédentarisation en Aquitaine a lieu après la mort de Wallia. Les Wisigoths pénétrèrent en Espagne dès 414, comme fédérés de l’Empire romain. Le royaume des Wisigoths eut d’abord Toulouse comme capitale. Lorsque Clovis battit les Wisigoths à la bataille de Vouillé en 507, ces derniers ne conservent que la Septimanie, correspondant au Languedoc et une partie de la Provence avec l’aide des Ostrogoths. Les Wisigoths installèrent alors leur capitale à Tolède pour toute la suite. En 575 ils conquièrent le royaume des Suèves situé dans le nord du Portugal et la Galice. En 711 le royaume est conquis par les musulmans.

[9] Les Ostrogoths étaient une des deux fractions des Goths, peuple germanique venu des confins de la Baltique et établi au 4ème siècle en Ukraine et en Russie méridionale, au nord de la mer Noire, l’autre fraction étant celle des Wisigoths. Ils jouèrent un rôle considérable dans les événements de la fin de l’Empire romain.