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Comentiolus (frère de Phocas)

mercredi 26 mai 2021, par ljallamion

Comentiolus (frère de Phocas) (mort en 610-611)

L'Empire Byzantin vers 550Frère de l’empereur byzantin [1] Phocas. Rien n’est connu à propos des premières années de sa vie si ce n’est qu’il est le fils de Domentzia et qu’il est aussi le frère du futur magister officiorum [2] Domentziolus . Il est élevé par Phocas au rang de patrice [3] et obtient le poste de magister militum [4]. Il est chargé de la protection de la frontière orientale de l’empire contre les Sassanides [5] au moment du renversement de Phocas par Héraclius en 610.

Comentiolus refuse alors de reconnaître la légitimité du nouvel empereur et dirige ses troupes vers leur quartier d’hiver à Ancyre [6]. Il décide de mener une attaque contre Constantinople [7] pour venger la mort de ses frères Phocas et Domentziolus.

Dans le même temps, Héraclius accorde son pardon au fils de Domentziolus et envoie le respecté général Philippicos comme émissaire.

Comentiolus emprisonne Philippicus et menace de l’exécuter. Toutefois, il est lui-même assassiné par le patrice Justin à la fin de l’année 610 ou en 611. Sa mort entraîne la fin de la rébellion qu’il menait contre le pouvoir encore fragile d’Héraclius

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de John Robert Martindale, Arnold Hugh Martin Jones et J. Morris, The Prosopography of the Later Roman Empire, vol. II : 527-641, Cambridge, Cambridge University Press, 1992 (ISBN 978-0-52-120160-5)

Notes

[1] L’Empire byzantin ou Empire romain d’Orient désigne l’État apparu vers le 4ème siècle dans la partie orientale de l’Empire romain, au moment où celui-ci se divise progressivement en deux. L’Empire byzantin se caractérise par sa longévité. Il puise ses origines dans la fondation même de Rome, et la datation de ses débuts change selon les critères choisis par chaque historien. La fondation de Constantinople, sa capitale, par Constantin 1er en 330, autant que la division d’un Empire romain de plus en plus difficile à gouverner et qui devient définitive en 395, sont parfois citées. Quoi qu’il en soit, plus dynamique qu’un monde romain occidental brisé par les invasions barbares, l’Empire d’Orient s’affirme progressivement comme une construction politique originale. Indubitablement romain, cet Empire est aussi chrétien et de langue principalement grecque. À la frontière entre l’Orient et l’Occident, mêlant des éléments provenant directement de l’Antiquité avec des aspects innovants dans un Moyen Âge parfois décrit comme grec, il devient le siège d’une culture originale qui déborde bien au-delà de ses frontières, lesquelles sont constamment assaillies par des peuples nouveaux. Tenant d’un universalisme romain, il parvient à s’étendre sous Justinien (empereur de 527 à 565), retrouvant une partie des antiques frontières impériales, avant de connaître une profonde rétractation. C’est à partir du 7ème siècle que de profonds bouleversements frappent l’Empire byzantin. Contraint de s’adapter à un monde nouveau dans lequel son autorité universelle est contestée, il rénove ses structures et parvient, au terme d’une crise iconoclaste, à connaître une nouvelle vague d’expansion qui atteint son apogée sous Basile II (qui règne de 976 à 1025). Les guerres civiles autant que l’apparition de nouvelles menaces forcent l’Empire à se transformer à nouveau sous l’impulsion des Comnènes avant d’être disloqué par la quatrième croisade lorsque les croisés s’emparent de Constantinople en 1204. S’il renaît en 1261, c’est sous une forme affaiblie qui ne peut résister aux envahisseurs ottomans et à la concurrence économique des républiques italiennes (Gênes et Venise). La chute de Constantinople en 1453 marque sa fin.

[2] Le magister officiorum ou maître des offices est un haut fonctionnaire romain de l’époque du Bas-Empire. Créé sous Constantin Ier vers 320, ce fonctionnaire est à un poste clé et est membre du consistoire sacré, ou conseil de l’empereur et dirige la majeure partie de l’administration centrale. Il remplace le préfet du prétoire comme commandant de la nouvelle garde impériale, les scholæ palatinæ et à la direction des fabriques d’armes. Il contrôle l’ensemble de l’administration impériale par l’intermédiaire du corps des agentes in rebus, chargés de mission qui acheminent les courriers et les ordres officiels, et qui enquêtent dans les provinces, surveillant les gouverneurs locaux, au point qu’on les surnomme les curiosi. Enfin, il reçoit les ambassadeurs, et par extension, surveille les réceptions et les cérémonies officielles à la Cour, et a une autorité disciplinaire sur le personnel du cubiculum, domesticité personnelle de l’empereur.

[3] Patrice est un titre de l’empire romain, créé par Constantin 1er. Dans les années 310-320, Constantin abolit le patriciat romain, vieille distinction sociale qui avait ses racines au début de la république romaine. Le titre de patrice est désormais accordé par l’empereur à des personnes de son choix, et non plus à des familles entières. Dès son apparition, le titre de patrice permet à son titulaire d’intégrer la nobilitas, comme le faisait déjà le patriciat républicain. Le titre était décerné à des personnages puissants mais non membres de la famille impériale ; il vient dans la hiérarchie immédiatement après les titres d’Auguste et de César. Ce titre fut ensuite conféré à des généraux barbares au service de l’empire. Le titre fut encore porté par des notables gallo-romains au 6ème siècle. Sous les Mérovingiens, le titre de patrice était donné au commandant des armées burgondes. Les papes l’ont notamment décerné à plusieurs reprises pour honorer des personnages qui les avait bien servis. Le titre fut également conservé dans l’Empire byzantin, et son importance fut même accrue au 6ème siècle par Justinien 1er, qui en fit la dignité la plus haute de la hiérarchie aulique. C’était une dignité accordée par brevet. Dans les siècles suivants, elle fut progressivement dévaluée par la création de nouveaux titres. La dignité de patrice disparut à Byzance au 12ème siècle.

[4] Le magister militum est un officier supérieur de l’armée romaine durant l’Antiquité tardive. Son nom est souvent traduit par « maître de la milice » ou « maître des milices ». À l’origine, on distinguait le magister peditum ou commandant de l’infanterie et le magister equitum ou commandant de la cavalerie. Les deux fonctions furent à l’occasion réunies et leur titulaire prit le titre de magister utriusque militiae. Le commandant des corps demeurant à la disposition de l’empereur près de la capitale fut appelé magister militum praesentales. En Orient, la fonction cessa d’exister avec la création des thèmes où le gouverneur (strategos), cumula les fonctions militaires et civiles.

[5] Les Sassanides règnent sur le Grand Iran de 224 jusqu’à l’invasion musulmane des Arabes en 651. Cette période constitue un âge d’or pour la région, tant sur le plan artistique que politique et religieux. Avec l’Empire romano byzantin, cet empire a été l’une des grandes puissances en Asie occidentale pendant plus de quatre cents ans. Fondée par Ardashir (Ardéchir), qui met en déroute Artaban V, le dernier roi parthe (arsacide), elle prend fin lors de la défaite du dernier roi des rois (empereur) Yazdgard III. Ce dernier, après quatorze ans de lutte, ne parvient pas à enrayer la progression du califat arabe, le premier des empires islamiques. Le territoire de l’Empire sassanide englobe alors la totalité de l’Iran actuel, l’Irak, l’Arménie d’aujourd’hui ainsi que le Caucase sud (Transcaucasie), y compris le Daghestan du sud, l’Asie centrale du sud-ouest, l’Afghanistan occidental, des fragments de la Turquie (Anatolie) et de la Syrie d’aujourd’hui, une partie de la côte de la péninsule arabe, la région du golfe persique et des fragments du Pakistan occidental. Les Sassanides appelaient leur empire Eranshahr, « l’Empire iranien », ou Empire des Aryens.

[6] Ancyre est une cité de l’Antiquité qui correspond de nos jours à l’actuelle Ankara.

[7] Constantinople est l’appellation ancienne et historique de l’actuelle ville d’Istanbul en Turquie (du 11 mai 330 au 28 mars 1930). Son nom originel, Byzance, n’était plus en usage à l’époque de l’Empire, mais a été repris depuis le 16ème siècle par les historiens modernes.